29/09/2014
Sur leurs ti-cheurtes, rien que d'l'angliche...
Pour courir de Paris à Versailles (chemin des affamées qui réclamaient du pain à Louis XVI…), on a voulu nous affubler de maillots portant au dos la mention « boost your run »… Bien qu’ils soient très seyants – bleu des mers du Sud et bandes jaunes – j’ai immédiatement mis le mien au placard.
Dimanche matin, Tour Eiffel, des milliers de kems et de meufs déguisés en panneaux publicitaires d’Adidas, certains portant des maillots avec uniquement « boost » (ça devait être celui de l’an dernier, pour créer une dépendance…).
Et au milieu, un maillot « Adoptez un arbre du parc de Versailles » ! Ah le cher homme… pour un peu, je l’aurais embrassé.
On était 25000 à attendre le départ sous le beau soleil de septembre, dans la bonne humeur, franglaise mais bonne quand même. Et, sous un matraquage de décibels américains (vous savez, le Pharell qui nous intime l’ordre d’être heureux malgré la crise), un hurluberlu bombardé speaker, qui nous braille les comptes à rebours de son starter – on se serait cru dans Le barbier de Sibérie (« Mozart est un grand musicien, Sergent ») – et qui nous dit qu’il va « ambiancer » la fête…
Consternant !
Heureusement, tout au long du parcours, fanfares et grands orchestres de jazz nous ont régalés de leurs saxophones, trombones, tubas et trompettes, et le mot « Arrivée » était écrit en français.
Ouf !
08:00 Publié dans Franglais et incorrections diverses | Tags : franglais | Lien permanent | Commentaires (0)
28/09/2014
Réformes de l'orthographe : chapitre VIII Pluriel et graphie des mots empruntés
C’est ici une illustration de la faculté française d’assimilation : on absorbe les mots d’origine étrangère en leur conférant un singulier et un pluriel réguliers, c’est-à-dire comme les mots français en général. Et on choisit comme forme du singulier, la forme la plus fréquente, même s’il s’agit d’un pluriel dans la langue d’origine. La graphie est « francisée », c’est-à-dire que ces mots perdront certains de leurs signes exotiques à l’occasion de leur assimilation.
On écrira donc :
Un ravioli et des raviolis ; un confetti et des confetti, un scénario et des scénarios ; un jazzman et des jazzmans (encore que, selon moi, on puisse dire tout simplement : des musiciens de jazz…).
Des matchs, des lieds, des solos, des apparatchiks, des maximums, des médias.
Exceptions : les citations comme « des mea culpa ».
Mais : des boss, des kibboutz, des box (car les mots se terminant par s ou x ou z ne prennent pas de « s » au pluriel).
Quand les mots ont été soudés, c’est plus simple : des bluejeans, des weekends…
Et des soudures, il y en a : un apriori, un exlibris, le statuquo, un vadémécum (sur ce dernier exemple, bien sûr c’est plus facile pour les apprenants et pour les personnes n’ayant pas étudié le latin, de l’écrire ainsi avec des accents « à la française » ; mais les autres seront nostalgiques de la graphie et de la prononciation du Bas Empire…).
Allez, encore quelques palanquées de mots soudés usuels : baseball, blackout, cowboy, fairplay (mais évitable et à éviter, selon moi), globetrotteur, harakiri, pipeline, striptease (il faut bien rêver, même avec la réforme de l’orthographe…).
Encore plus fort : l’Académie recommande d’accentuer les mots d’origine étrangère suivants, revenant ainsi à une caractéristique ancestrale du français qui est de conformer la graphie à la prononciation, en particulier grâce aux accents :
Artéfact, critérium, désidérata, facsimilé (dont les Américains ont tiré fax), mémento, mémorandum, référendum (surtout utile pour parler des Suisses car la France ne l’utilise guère…), satisfécit, sénior, véto (mots d’origine latine).
Allégro, braséro, cicérone, diésel, imprésario, pédigrée, pétrestroïka, péséta, révolver, séquoïa (j’ai mis un tréma car il me semble qu’il a été oublié dans le Journal officiel), trémolo…
À ce sujet, on peut regretter que l’Académie et les Commissions de terminologie n’aient pas identifié et dénoncé l’impact désastreux de la « graphie internet », qui oblige jeunes et moins jeunes (ceux qui maîtrisent l’orthographe et ceux qui sont en train de l’apprendre) à éliminer les accents de toutes les graphies (voir par exemple les adresses mél.). Avec leur codage sur huit bits, suffisant pour l’anglais, les Américains nous forcent à désapprendre ce que l’Académie s’efforce de préserver : l’orthographe.
08:00 Publié dans Règles du français et de l'écriture | Tags : réforme de l'orthographe, orthographe | Lien permanent | Commentaires (0)
27/09/2014
Se marier d'accord, mais en français
Les lois Barre et Toubon, et peut-être d’autres, rappellent que l’usage du français est obligatoire dans les écrits de l’administration. D’ailleurs la Constitution stipule : la langue de la République est le français.
J’ai donc été outré de voir des mentions en anglais dans les bans publiés à la Mairie d’une ville royale d’Île de France ; ici, c’est la profession des futurs époux qui est en anglais… (sachant qu’ils habitent en Alsace, on aurait, à la limite, compris qu’ils le soient en allemand !).
Comme disait Francis Blanche, « j’ai immédiatement contacté la Mairie ». Voici ce que le service de l’État-civil m’a répondu :
« Je vous confirme que vous avez raison, je vous remercie de l’attention et de l’intérêt que vous nous portez.
Effectivement cela n’aurait pas du se produire, la rectification est en cours.
Veuillez trouver ci-dessous, un extrait de la Loi rappelant ceci : »
Bizarrement, faire respecter l’usage de sa langue maternelle et même d’une Loi constitutionnelle est un combat… il faut donc se battre pour le français.
08:00 Publié dans Franglais et incorrections diverses | Tags : franglais, français | Lien permanent | Commentaires (0)