07/06/2018
"Souvenirs pieux", "Archives du Nord", "Quoi ? l'éternité" (Marguerite Yourcenar) : critiques succinctes
Il y a longtemps – d’octobre à décembre 2012 – que j’ai lu ces trois livres de Marguerite Yourcenar qui forment une sorte de biographie de sa famille. À cette époque, je n’avais pas de blogue et je notais mes « comptes rendus de lecture » dans un petit carnet…
Voici ce que j’avais écrit :
« Souvenirs pieux » (27 octobre – 6 novembre 2012) : quel style pour décrire des personnages et dérouler une histoire, peindre une situation, décrire une société ! Travail d’historien incroyable car elle fait revivre une époque et une famille, à partir d’archives, de photos et de lettres. Elle a des expressions curieuses… L’intérêt baisse au milieu avec l’histoire des deux frères et du suicide. Au total, impressionnant !
« Archives du Nord » (25 novembre – 14 décembre 2012) : la magie continue et même s’amplifie. C’est trépidant, avec des allers et retours… On s’y perd à force, dans toutes les branches des deux familles. Quel style ! Indéniablement influencé par Proust quant à l’esprit, la façon de penser mais bien plus sobre et direct ; presque journalistique parfois, souvent passionnant. Beaucoup de réflexions philosophiques. Et sa famille ! Surtout son père Michel ! Quelles vies incroyables ! (et vous voudriez que nous, on soit écrivain ?). Un régal, d’autant qu’elle a le génie des fins de chapitre. Au fait, pourquoi « Yourcenar » ?
« Quoi ? l’éternité » (14 décembre 2012 – 5 janvier 2013) : un AVC l’a empêchée de terminer ce troisième tome de ses mémoires, « Le labyrinthe du monde », à cinquante pages près… C’est touffu, alerte, plein de rebondissements, souvent captivant (la vie de son père Michel, de Jeanne et d’Egon). Elle parle très peu d’elle-même. C’est parfois obscur, souvent elliptique, cultivé, en vrac (on s’y perd), avec des tournures bizarres (même la syntaxe).
(en 1931, elle est en Grèce pour traduire les poèmes de Constantin Cavafy)
PS. Née en Belgique, elle s’appelait en fait « Cleenewerck de Crayencour » et « Yourcenar » serait un anagramme de « Crayencour », au C près…
Soutenue par Jean d’Ormesson, elle est la première femme à entrer à l’Académie française, en 1980.
07:30 Publié dans Écrivains, Littérature, Livre, Récit, Yourcenar Marguerite | Lien permanent | Commentaires (0)