21/09/2014
Versionnage du blogue Le bien écrire : avis à la population
Je vous suggère, chers lecteurs, de relire de temps en temps les anciens billets car je les fais évoluer : non seulement je corrige les coquilles mais surtout je complète les billets de type lexicographique, comme "Mon florilège à moi" ou "Comment qu'tu jactes ?".
En effet, il ne se passe pas de jour que je ne note, lors de conversations ou dans les médias, de nouveaux épisodes dans le jeu de massacre de notre langue commune.
Donc, retournez-y voir de temps à autre, vous en apprendrez de belles...
Ou peut-être vous reconnaîtrez-vous (ou reconnaitrez-vous) !
09:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
Noms au féminin
La plupart de mes (nombreuses) amies – des femmes donc… - ne savent pas que « Mademoiselle » a disparu de l’État-civil français et ne rient même pas quand on leur fait remarquer qu’à ce compte-là, on devrait parler de demoiseau (ou damoiseau ?) pour les jeunes hommes…
C’est une réforme logique ; que venait faire le statut, matrimonial ou non, des intéressées, dans la façon de les appeler ? C’était même leur degré de « maturité » supposé qui faisait qu’on les appelait « Madame » ou « Mademoiselle », à tel point que certaines, à partir d’un certain âge, étaient flattées qu’on leur donne du « Mademoiselle »… Foin de ces considérations sexistes ou machistes ; c’était bon pour les époques où les femmes n’avaient pas de carnet de chèque ni le droit de vote.
Aujourd’hui, c’est simple : vous êtes un homme, c’est « Monsieur » (M.) ; vous êtes une femme, c’est « Madame » (Mme). Pour les enfants et les ados, ce sera « jeune homme » et « jeune fille ». Et pas besoin de la théorie du genre !
En revanche, la féminisation des noms de métier – revendication que l’on peut comprendre – a donné lieu à n’importe quoi : auteure, professeure, écrivaine ( !)…
Mme Hidalgo se fait appeler « Madame le Maire » et Mme Macchi, en son temps, tenait beaucoup à son titre « Madame le Directeur du Groupement de recherche » et refusait « la Directrice »…
C’est un peu comme l’orthographe (malheureusement) : l’usage tranchera et aujourd’hui on peut seulement craindre que l’usage ne soit téléguidé par les médias, snobs s’il en est.
En tous cas, pas besoin d’introduire un nouveau genre, le « neutre », comme en allemand, à côté du masculin et du féminin, ainsi que certaines extrémistes le voudraient.
Dernière minute (7 octobre 2014) : un député, Julien Aubert, vient de se voir condamné à une amende (1378 € retenus sur son indemnité du mois) pour avoir apostrophé sa collègue Sandrine Mazotier, qui présidait une séance de l'Assemblée national, de la façon suivante : Madame le Président (au lieu de Madame la Présidente, exigé par le règlement de l'Assemblée, apparemment) ! Du grand n'importe quoi… On a connu nos politiciens représentants du peuple, moins à cheval sur le langage !
Et en filigrane, un bras de fer de la Gauche avec l'Académie française, qui refuse la féminisation des noms de métier. Les députés de Droite y sont aussi majoritairement opposés.
08:00 Publié dans Vocabulaire, néologismes, langues minoritaires | Lien permanent | Commentaires (0)
20/09/2014
Réformes de l'orthographe : chapitre VII Elle s'est laissé séduire
La réforme de 1990 n’aborde l’accord, fameux, du participe passé que par le cas particulier du verbe laisser : « laissé » est rendu invariable quand il est suivi d’un infinitif, de façon identique à « fait », qui est toujours invariable, que ce soit avec l’auxiliaire « avoir », même quand l’objet est placé avant le verbe, ou en emploi pronominal. La raison en est que laisser, comme faire, joue ici un rôle d’auxiliaire.
On écrira donc :
Elle s’est laissé séduire (comme elle s’est fait admirer).
Je les ai laissé partir (comme je les ai fait partir).
La tablette qu’elle a laissé tomber (comme la montre qu’elle a fait changer).
Mais bien sûr : Elle s’est faite toute seule !
On gagne en simplicité mais c’est très loin de régler la question du participe passé, qui est l’un des sommets de la langue française et fera donc l’objet de quelques billets à venir (rappels du Berthet et exemples).
Pour vous appâter, cher public, voici ce qu’on peut lire dans une notice de médicament : « Ne prenez pas de dose double pour compenser la dose que vous avez oubliée de prendre ». Horreur : ici, le complément d’objet direct du sujet « vous » n’est pas « la dose » mais le verbe « prendre », qui n’est pas placé avant le sujet mais après. Donc « oublié » ne s’accorde pas avec la dose (féminin). Il reste invariable !
07:58 Publié dans Règles du français et de l'écriture | Lien permanent | Commentaires (0)