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12/12/2019

Renforcer sa maîtrise du français augmente la moyenne générale d'un étudiant

Marie-Christine Corbier faisait le point le 2 décembre 2019, dans Les Échos, à la veille de la publication des résultats de l’enquête internationale PISA sur la « compréhension de l’écrit », qui en est le thème dominant cette année.

Pour les jeunes Français, ce n’est pas fameux !

Un professeur de lettres modernes en BTS avoue : « On est obligé de tricher dans les évaluations pour ne pas sanctionner la qualité de l’orthographe ou de l’expression (…) Le niveau de nos étudiants en français est un vrai problème ».

Un enseignant en licence confirme : « Ils ne savent pas écrire correctement, ne maîtrisent ni la syntaxe ni la grammaire ni le vocabulaire, et ne savent pas lire correctement un énoncé. Le pire (…), c’est qu’ils n’ont pas conscience de l’importance de la langue et de la communication écrite ».

Consternant et inquiétant, au pays de Montaigne, Corneille, Chateaubriand et Hugo !

Et le problème vient de loin ! Du CM1 !

Bien pire, la performance des élèves français baisse constamment au fil des enquêtes…

Seule lueur d’espoir, à condition qu’il y ait justement une prise de conscience : un professeur de l’Université Paris-Est à Marne la Vallée a montré que « les étudiants incités à travailler le français ont vu leur moyenne générale augmenter de l’ordre d’un point et c’est aux étudiants les plus en difficulté que cela a le plus profité ». En l’occurrence c’est la consultation régulière de la plateforme Voltaire qui permettait ce renforcement de la maîtrise du français (en d’autres temps, on consultait le dictionnaire pour un oui pour non).

08/07/2019

Petite lettre d'un livre aux GAFAM (Clara Dupont-Monod)

Dans le Marianne du 29 mars 2019, j’ai lu un amusant billet de Clara Dupont-Monod qui imagine écrire, au nom d’un livre, aux GAFAM (les fameuses multinationales, Google and co.). On y apprend que, selon un sondage commandité par le Centre national du livre, 88 % des Français se déclarent lecteurs et curieux des genres littéraires (fiction, policier, poésie, etc.) puisqu’ils en ont testé plus de six en un an. La moitié des jeunes de 15 à 24 ans ont lu un classique et adorent les ouvrages sur l’histoire ! Pour 93 % des Français, lecture rime avec loisir et avec plaisir. Enfin, un Français sur quatre ne jure que par le livre-papier (j’en fais partie ; comme dirait l’autre, à quoi sert de se trimbaler dans le métro avec une liseuse qui contient mille textes ? à se la faire voler ?).

Et l’excellente Clara (que l’on peut également entendre sur France Inter) de conclure : « Avant d’être une éponge à applis, un pigeon dont on revend les données personnelles ou un avaleur d’images débiles, un Français, c’est d’abord un lecteur ».

Et j’ajoute : ça fait cinq siècles que ça dure.

17/06/2019

Nouvelles du front (linguistique) X

Lu dans Le Figaro.fr le 24 mai 2019, cet article de Claire Conruyt, rapportant une information du quotidien The Times, reproduisant lui-même un avis de l’agence de recrutement Indeed (ouf !) : les employeurs britanniques exigent plus souvent la maîtrise de l’allemand que celle du français lors de leurs recrutements.

Et la journaliste de parler de « désamour du français au profit de l’allemand » et d’en imputer la cause à la situation économique britannique, elle-même conséquence du Brexit annoncé (et encore jamais acté)… Évidemment ! On nous refait le coup du référendum de 2005, non plus pour nous faire accepter un projet de constitution néo-libérale mais pour nous empêcher d’imaginer quitter un jour cette Union européenne où il fait bon vivre.

Mais quels sont les chiffres ? « Sur un million de postes, 1 221 avaient pour condition la maîtrise de l’allemand. En deuxième position venait le français : soit 1 152 postes ». Si l’on compte bien, cela fait une différence de 69 postes, sur 1M, soit 0,007 % ! N’est-ce pas une tempête dans un verre d’eau ?

Plus inquiétant peut-être est la dynamique : « +11,6 % ces dernières années pour les postes exigeant l’allemand, contre seulement +1,2 % pour celles exigeant le français ». Comme on le voit, la statistique est précise...

Mais notre journaliste semble siffler la fin du match sur un score nul puisqu’elle note : « L’étude des options allemand et français dégringole. Comme le précise The Times, le nombre d’élèves britanniques préparant le GCSE ou le A-level – des examens qui ont lieu au cours des deux dernières années de leur éducation secondaire – a baissé d’un tiers par rapport à 2013. Entre 2017 et 2018, l’étude des options allemand et français a baissé de 29 % ». Bon, les Anglais, peu gourmands de langues étrangères car n’en ayant pas besoin et les apprenant de moins en moins, au moment de quitter un espace où ils les entendaient de temps à autre, est-ce vraiment une surprise ?

Finalement le plus intéressant dans cet article, ce sont les commentaires de quelques-uns de ses lecteurs ; certains calculent les pourcentages, relativisent, trouvent l’article mal construit, peu convaincant et son titre racoleur et alambiqué, tandis que la plupart s’auto-flagellent, accusent nos gouvernants (surtout socialistes !) et justifient, en citant Schopenhauer, les moqueries dont la France serait l’objet en Europe.

Concernant la qualité de l’article, on ne peut que leur donner raison car il est loin de respecter aussi bien la structure thèse-antithèse-synthèse qu’un squelette QUI-QUOI-QUAND-COMMENT et encore moins la logique d’une démonstration… C’est « en vrac ».

Et c’est sans parler de la typographie dont la journaliste (ou ses relecteurs) semble ignorer les règles minimales : un espace (insécable) avant « : » et avant « % », un espace (insécable) avant « et après », pas d’espace avant « . ».