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05/08/2014

SPRI, es-tu là ?

Il existe des méthodes pour écrire de façon efficace, c'est-à-dire pour que le texte produit soit attrayant, lisible et mémorisable (je pense ici plus particulièrement aux textes professionnels, techniques, scientifiques, journalistiques...).
L'une des plus connues est SPRI de Louis Timbal-Duclaux.

Chaque lettre de l'acronyme correspond, dans l'ordre, à l'un des chapitres (ou des paragraphes ou des alinéas) du texte à écrire :

- dans S, on décrit la Situation, le cadre du sujet traité et ses enjeux ;

- dans P, on explique le Problème à résoudre, les obstacles à surmonter ;

- dans R, on présente la Résolution du problème, dans son principe, sans les détails ;

- dans I, on donne les explications détaillées, toutes les Informations.

Cette méthode de conception, applicable quel que soit le document à écrire, court ou long, technique ou non, permet de proposer des "modes de lecture" adaptés aux différents types de lecteur :
- le lecteur pressé, le dirigeant (souvent pressé...) ne lira que S et R,
- le béotien ne lira peut-être que S, voire P, et constatera souvent que le document ne l'intéresse pas ;
- le spécialiste ne lira que P, voire que R et I ;
etc.

Malheureusement, on constate que, souvent, un rédacteur se contente de I, parce qu'il croit ne devoir s'adresser qu'à ses pairs ! Or, si S, P et R manquent, la plupart des lecteurs potentiels n'accrocheront pas.
On conseille donc aux rédacteurs de commencer par rédiger I (ils ne seront pas dépaysés...) et de rédiger le reste à l'envers : P, R et enfin S.

04/08/2014

L'orthographe, c'est important

Le lecteur s'appuie dessus, comme sur la typographie, pour lire vite et bien comprendre. 
 

Prenons quelques exemples.

Soit un texte dans lequel il est écrit : "bla bla bla... il faudra de toutes façons soumettre la proposition au CLOCF, voire plus haut... bla bla bla". Le rédacteur indique qu'il faudra peut-être viser plus haut dans l'organigramme pour obtenir une décision (par exemple aller jusqu'au COMEX).

 

S'il écrit, comme cela arrive souvent : "voir" au lieu de "voire", le sens change du tout au tout !
Il faut alors comprendre que le lecteur doit rechercher une explication, plus haut dans le texte...

Une parade (partielle) à cette difficulté : utiliser systématiquement, dans WORD comme dans tout traitement de texte, le correcteur orthographique. Il ne corrige pas tout mais il détecte au moins les coquilles.

03/08/2014

La langue de chez "Mail"

Voyons un peu les mots qui sont utilisés dans notre quotidien professionnel (les réunions et la messagerie). C'est la "langue de chez Mail".

En bleu, leur équivalent français, facile à adopter.

Tout le temps :

slide : visuel, planche

mail, email : mél. (le canal), courriel (le message)

Post-it (marque déposée) : note adhésive, papillon, Pascaline

 

Manager :
borderline : c'est limite, c'est la ligne jaune (ou blanche), c'est tangent...

touchy : délicat, difficile, sensible

OPEX, CAPEX, EBITDA : (budget de) fonctionnement, investissement, excédent brut d'exploitation

on fera ça en B to B (sous-entendu : entre quat-z-yeux ou en tête-à-tête) : absurde ("B to B" est le terme anglo-saxon pour désigner une relation commerciale entre deux entreprises, en affaires)

burn-out : dépression, épuisement dû au stress, "crâmage"

off-shore : littéralement "hors de la plage, "en mer", donc délocalisé

on a dealé : on a fait affaire, on a négocié le coup

trackons nos coûts : suivons nos coûts, surveillons nos dépenses

adresser un problème : s'occuper d'un problème, le traiter, instruire une question...

le TOP 4 : les quatre plus beaux, plus forts, plus intelligents... du Groupe

bottom up - top down : (analyse ou méthode) ascendante (inductive) ou descendante (déductive)

focus, focusser : mettre l'accent, focaliser sur

être en charge (de l'anglais to be in charge of) : être chargé (responsable) de

 

Tout est dit, non ?

Il y a heureusement quelques pourfendeurs du franglais, en plus du rédacteur de ce blogue. 

Rendons donc hommage à F. Villon, P. de Ronsard, J. du Bellay, François 1er, J. Dutourd, F. Dard, M. Audiard, R. Devos, Boris Vian, P.-M. Coûteaux, M. Dubesset, B. Meyer, C. Nougaro, G. Brassens et Barbara, Y. Duteil, et tous les Québécois dans leur ensemble, et à Alfred Gilder… tous les défenseurs de la langue de chez nous.