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18/07/2014

Tout, tout, tout est fini entre nous

À celle qui n'est plus là

Un courriel reçu il y a quelque temps me donne l'occasion, après une petite recherche de ma part (car je dois cette rigueur à mes lecteurs !), d'attirer votre attention sur l'une des nombreuses facéties du français, qui fait tout son charme auprès des lettrés, qui fait toute sa difficulté pour les apprenants et sa fragilité vis-à-vis des démagogues (du style : abandonnez le français, utiliser le franglais, l'anglais ou le jargon des banlieues ou même le jargon "mél." des cadres in, et vous n'aurez plus de problème de français !).


Il s'agit du mot "tout", qui dans une expression fort usitée, est en fait un adverbe, invariable... sauf quand il est variable.


Voici l'objet du problème :

Mon interlocuteur écrit : "Je vais partir en vacances dans les tous prochains jours".

Non ! : il fallait écrire dans les tout prochains jours (car "tout" est ici un adverbe, invariable)

Ces toutes dernières années (exact : l'adjectif au féminin commençant par une consonne, "tout" doit s'accorder, uniquement par souci d'euphonie) et encore plus ces tous derniers mois (non ! l'adjectif est au masculin, "tout" est invariable : écrire "ces tout derniers mois") , je me suis employé à terminer mes affaires en cours et à laisser des dossiers bouclés. Etc., etc.

En résumé, ne surtout pas confondre "tout" et "tous".

Ils sont tous tout fous...

17/07/2014

Couette et café

Je signale ci-dessous deux textes très intéressants, et un bonus, en lien avec notre objet, bien que déjà anciens. C'est dans le billet d'Alain Juppé que vous trouverez l'explication de mon titre mystérieux.

Chronique d'Élie BARNAVI dans Marianne (n°689 du 3 juillet 2010) 

É. Barnavi signale la création par un Anglais amoureux de sa langue "good, correct, proper english" de la Queen's English Society (rem. mes lecteurs assidus ne sont pas surpris de voir English avec un E majuscule...), sur le modèle de l'Académie française (rem. de même, mes lecteurs, etc.). Et cela pour réagir contre le "globish" qui dénature l'anglais partout dans le monde, rançon du succès. Sans la moindre chance de succès...

Il souligne en passant, et c'est un point fondamental, que la disparition progressive du français comme langue de la diplomatie internationale, nuit à la précision des traités et que c'est grâce à l'emploi de l'anglais, langue moins précise, que certaines résolutions des Nations unies ont pu être votées.

Enfin, il rappelle que, du temps de sa splendeur (du XVIIème siècle à la Première Guerre mondiale), le français n'était parlé que par les élites, alors que, depuis sa conquête du monde (Deuxième guerre mondiale), l'anglais est parlé par les masses... Différence !

La carpette anglaise

Le prix de la carpette anglaise avait été attribué en 2009 à Richerd Descoing, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris, pour imposer des enseignements uniquement en langue anglaise dans certaines filières proposées et pour correspondre en anglais avec le lycée français de Madrid....

Blogue d'Alain Juppé (8 août 2010)

A. Juppé réagit à une tribune de Frédéric Martel (auteur de "Mainstream") dans le Point et prend vigoureusement la défense de la francophonie et même du multilinguisme, ce qui est généralement la position défendue par les linguistes (car comment réclamer une place pour le français, tout en négligeant l'intérêt des autres langues ?).

Son point de vue sur la question est proche du mien, à ceci près que moi, je réclame effectivement la possibilité d'un internet vraiment international, c'est-à-dire avec nos caractères diacritiques. La technique est là, il faut simplement (!) faire plier les Américains.

A. Juppé voit comme principale raison du franglais généralisé, le snobisme et la mauvaise connaissance de l'anglais.

La mondialisation à souhaiter, c'est la diversité linguistique et non pas l'omniprésence du globish.

En 2010, il évoquait la "décroissance" du français... comme je l'ai déjà indiqué, ce point est aujourd'hui contesté.

Au total, un excellent billet par quelqu'un qui a pu apprécier la combativité linguistique des Québécois.

Ah oui ! l'adresse : http://www.al1jup.com/?p=777

 

16/07/2014

Découvrez Luis Sepulveda

 

Ingrédients pour une vie de passions formidables de l'écrivain chilien Luis Sepulveda, mis à part son titre inapproprié (en espagnol, c'est "Écrits de temps de crise", bien plus pertinent), est un vrai régal.

 

 
C'est une suite de petits récits, à la mode sud-américaine (cf. le grand Garcia-Marquez, sur lequel il raconte d'ailleurs une anecdote savoureuse), qui alternent allusions à la vie familiale (il est cinq fois grand-père...) et analyses politiques de la situation de l'Espagne où il vit. Son texte sur la spéculation immobilière et la crise de 2008 est remarquable de clarté et perspicacité. Ça vaut tous les économistes du monde.

 

Il affiche sans ambages ses convictions de gauche, voire d'extrême-gauche, et donne son avis sans fard. Il défend les mineurs, les ouvriers en grève, les pêcheurs sans poisson, les sans-grade...

 

Et il flingue tous azimuts les politicards espagnols, le Vatican, les financiers. C'est même étonnant qu'il puisse en dire autant sur Gonzalez, Aznar, Rajoy et Zapatero, avec autant de virulence, dans un texte public, sans craindre un procès en diffamation.
 
Les retours sur la dictature chilienne et sur son ami Salvador Allende sont poignants.

 

Un homme qui a vécu à Paris et qui écoute Léo Ferré et Barbara avec ses amis, ne peut être qu'attachant !
 
Bibliographie : Éditions Métailié, Paris, 2014