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04/08/2014

L'orthographe, c'est important

Le lecteur s'appuie dessus, comme sur la typographie, pour lire vite et bien comprendre. 
 

Prenons quelques exemples.

Soit un texte dans lequel il est écrit : "bla bla bla... il faudra de toutes façons soumettre la proposition au CLOCF, voire plus haut... bla bla bla". Le rédacteur indique qu'il faudra peut-être viser plus haut dans l'organigramme pour obtenir une décision (par exemple aller jusqu'au COMEX).

 

S'il écrit, comme cela arrive souvent : "voir" au lieu de "voire", le sens change du tout au tout !
Il faut alors comprendre que le lecteur doit rechercher une explication, plus haut dans le texte...

Une parade (partielle) à cette difficulté : utiliser systématiquement, dans WORD comme dans tout traitement de texte, le correcteur orthographique. Il ne corrige pas tout mais il détecte au moins les coquilles.

03/08/2014

La langue de chez "Mail"

Voyons un peu les mots qui sont utilisés dans notre quotidien professionnel (les réunions et la messagerie). C'est la "langue de chez Mail".

En bleu, leur équivalent français, facile à adopter.

Tout le temps :

slide : visuel, planche

mail, email : mél. (le canal), courriel (le message)

Post-it (marque déposée) : note adhésive, papillon, Pascaline

 

Manager :
borderline : c'est limite, c'est la ligne jaune (ou blanche), c'est tangent...

touchy : délicat, difficile, sensible

OPEX, CAPEX, EBITDA : (budget de) fonctionnement, investissement, excédent brut d'exploitation

on fera ça en B to B (sous-entendu : entre quat-z-yeux ou en tête-à-tête) : absurde ("B to B" est le terme anglo-saxon pour désigner une relation commerciale entre deux entreprises, en affaires)

burn-out : dépression, épuisement dû au stress, "crâmage"

off-shore : littéralement "hors de la plage, "en mer", donc délocalisé

on a dealé : on a fait affaire, on a négocié le coup

trackons nos coûts : suivons nos coûts, surveillons nos dépenses

adresser un problème : s'occuper d'un problème, le traiter, instruire une question...

le TOP 4 : les quatre plus beaux, plus forts, plus intelligents... du Groupe

bottom up - top down : (analyse ou méthode) ascendante (inductive) ou descendante (déductive)

focus, focusser : mettre l'accent, focaliser sur

être en charge (de l'anglais to be in charge of) : être chargé (responsable) de

 

Tout est dit, non ?

Il y a heureusement quelques pourfendeurs du franglais, en plus du rédacteur de ce blogue. 

Rendons donc hommage à F. Villon, P. de Ronsard, J. du Bellay, François 1er, J. Dutourd, F. Dard, M. Audiard, R. Devos, Boris Vian, P.-M. Coûteaux, M. Dubesset, B. Meyer, C. Nougaro, G. Brassens et Barbara, Y. Duteil, et tous les Québécois dans leur ensemble, et à Alfred Gilder… tous les défenseurs de la langue de chez nous.

02/08/2014

Je t'écrirai à Lima ; cela dit, je t'écrirais plus souvent si tu voyageais moins

Une des dérives les plus agaçantes dans la langue courante, écrite et donc parlée, est la confusion du futur et du conditionnel.

On doit employer l’indicatif futur quand la chose est certaine et le conditionnel quand elle ne l’est pas.

On doit donc dire : « Je t’écrirai à Lima (chose certaine) ; je t’écrirais plus souvent si tu voyageais moins (comme la personne va continuer à voyager beaucoup, il est peu probable qu’on puisse lui écrire plus souvent) ».

Les terminaisons « ai » et « ais » ne se prononcent pas de la même façon ; c’est ce qui permet de les distinguer à l’oral : « ai » se prononce « é » (ouvert, la voix s’attarde) et « ais » se prononce « è » (fermé, la voix se bloque). Malheureusement il semble que nos contemporains aient oublié cette différence.

Ils mélangent donc allègrement les deux orthographes.

 

Je ne reviens pas sur la forme « pour ne pas qu’elle s’en aille », déjà abordée dans ce blogue.

Je signale une autre incorrection, plus subtile : ceci-cela.

En général, « ceci » désigne un fait ou une chose dont on va parler.

« cela » désigne un fait ou une chose dont on vient de parler.

 

On dira donc :

« Je voudrais vous dire ceci : la Terre est ronde ». Mais cela n’empêche pas de rêver des Amériques… Cela dit, c’est une problématique dépassée aujourd’hui ».