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16/10/2025

"Les mots et les choses" (Benoît Duteurtre) : in memoriam

Benoît Duteurtre, critique musical et romancier, pianiste, spécialiste de la musique contemporaine, producteur de l’émission « Étonnez-moi Benoît » sur France Musique, est décédé le 16 juillet 2024 d’une crise cardiaque, à 64 ans. J’avais lu son roman en partie autobiographique, L’été 76. Et son attachement aux Vosges et à sa résidence secondaire du Valtin, près de Gérardmer, était encore une autre raison de me le rendre proche...

Il se trouve que je viens de lire – avec beaucoup de retard – sa chronique dans le Marianne du 27 juin au 3 juillet 2024, « Les mots et les choses », quelques semaines donc avant son décès.

Je ne résiste pas à la tentation d’en citer un large extrait, on y constatera facilement la similitude de vue avec l’épilogue de mon billet du 29 septembre 2025 : « Chaque matin, je reçois une demi-douzaine de romans de la rentrée mais je ne pourrai pas tous les lire. Pour commencer, je fais donc des piles afin de repérer les tendances.

Quelques-unes se confirment d’année en année, comme le triomphe du biopic version papier : cette histoire vraie racontée avec une ambition littéraire qui produit parfois de bons livres... sans pour autant répondre à l’ambition romanesque d’inventer des histoires.

Idem pour tous ces récits nourris par les sujets qui recoupent l’actualité sociopolitique : une refugiée syrienne, une résistante iranienne, des femmes courageuses face à des hommes et des régimes brutaux. C’est émouvant mais, là encore, il me semble que la force du romancier consiste davantage à éclairer des réalités invisibles – tel Houellebecq révélant la frustration sexuelle sous la prétendue libération.

Ajoutons les récits intimistes, poétiques et lyriques dans lesquels l’auteur s’exprime plutôt qu’il ne raconte.

Reste enfin la modeste pile des romans susceptibles de nous surprendre par l’imagination, de nous emporter dans des dédales inconnus, de nous faire réfléchir ou de nous faire rire : tels sont les joyaux que je recherche et dont je vous entretiendrai le moment venu »...

 Malheureusement, il ne viendra plus d’autres moments ; c’était, involontairement, un testament de critique littéraire. Que l’on pourra utiliser à profit pour distinguer, dans la fameuse production des 500 livres de rentrée, ceux que l’on a vraiment envie de lire et qui vont nous enchanter.

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