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11/08/2014

Il faut voir comme on nous parle !

Voici une brassée de fleurs sauvages, un bouquet d'herbes folles, en un mot un florilège ou même un bêtisier...


Vu à la télé (une chaîne de la TNT) : panégyrique d'un chanteur à la mode, dont on nous dit, en cours d'émission : "C.M., qui groove super bien (sic !), ne porte que des baggy (j'aurais écrit baggies mais bon...), parce que les slims le gênent (sous entendu : aux entournures ?)". Il faudra m'expliquer le rapport avec la musique et l'intérêt pour le public de savoir quel type de futal ce chanteur porte...

Lu (dans le journal Le Revenu n°1092 du 1er au 7 octobre 2010) : "... permet à l'assuré d'opter pour une assurance au kilomètre, appelée aussi "pay as you drive". D'habitude, on traduit en français, pour le lecteur de Montauban, une expression quelque peu barbare prisée par les cercles parisiens (à savoir : en franglais). Mais ici, on a une expression en français, parfaitement compréhensible, qui se suffit à elle-même.... et on la traduit en anglais, peut-être pour que la prochaine fois, on ait oublié le nom français ?


Lu dans le même journal n°1089 du 10 au 16 septembre 2010) : "... la première application iphone de trading en streaming...". Et aussi une pub "apprenez à trader les devises avec FXCM". Et le fouting de gueule, ils connaissent ?

Entendu sur France Inter, à longueur d'entretiens : "Merci à vous" pour prendre congé d'un invité. Qu'est-ce que c'est que cette expression ? Pourquoi pas "Merci" tout court ? C'est un peu comme la traduction des titres de films américains : sait-on que "the day after" en américain, c'est "le lendemain" et non pas "le jour d'après" (ce qui ne correspond à rien en français) ?

Sur la même radio de service public : "émission à réécouter ou à podcaster sur notre site internet". Pourquoi pas "télécharger" tout simplement ? Outre la publicité gratuite pour le joujou d'Apple (qui n'en a plus besoin), on frémit à l'idée que ce téléchargement ne soit possible qu'avec l'ipod... Ce serait un complet renversement de situation par rapport au baladeur de Sony, qui a conduit à appeler "walkman" (nom commercial), tout produit identique sorti ultérieurement. Dans le cas de l'ipod, il n'était pas le premier mais plus probablement le dernier !

Sur la même radio : "Untel a été enregistré en direct, en live comme on dit"... pourquoi "comme on dit" ? Quelle langue parle-t-on en France ? 


Entendu dans un réseau des communicants : "on vous fera un push mail (ou pushed mail ?)"... ça apporte quoi par rapport à "je vous enverrai un message (ou un courriel)" ?


Lu dans le programme d'un concert de musique brésilienne : "Black Orfeus" et "One note samba"... ces brillants musiciens savent-ils que c'est le portugais que l'on parle et écrit au Brésil ? et que ces (inoubliables) compositions ont été baptisées "Orfeo negro" et "Samba uma una nota" (de mémoire, veuillez excuser les erreurs éventuelles) par leurs géniaux papas ?


Lu dans la presse économique : l'offre "triple play"... ne serait-ce pas plus simple de parler de "3 en 1" ?


Vu la pub de NISSAN pour Qashqai (au fait, ça se prononce comment à Auch ?) : "Connect edition - Urbanproof, mastered... SHIFT the way you move".


Pour terminer, voici deux brèves réjouissantes :


Vu sur le site de la Défense (voir mon autre billet illustré de photos sur ce haut lieu de la consommation) : le stand Brother, qui bien qu'affichant son leitmotiv "at your side" (à vos côtés), décline son métier de la façon suivante : "Imprimer, Numériser, Copier, Télécopier" (en français dans le texte). Ce n'est pas tout ! les mots sont en majuscules et ces majuscules sont accentuées !

Respect !


Sûr qu'une boîte française, comme Bull au bon vieux temps, aurait écrit "Print, Digitize, Copy and Fax". Tout se perd, même le snobisme.

 

PS. merci à Alain Souchon pour le titre de ce billet, emprunté à Foule sentimentale

10/08/2014

Faut-il des règles ?

L’objectif de ce blogue de « rappeler les règles d’écriture » du français a pu sembler à tel et tel lecteur, prétentieux, suranné ou inutilement normalisateur.

Je voudrais donc, dans ce billet, préciser ma position.

 

La méconnaissance, voire le mépris, des règles par certains de nos contemporains, rend la lecture de leurs productions écrites, malaisée et donc inefficace ; ils sont les premières victimes de leur manque de soin car leurs textes sont peu attrayants, se comprennent mal et se mémorisent mal. Les lecteurs souffrent aussi des barbarismes et solécismes, de l’abus du franglais, de la syntaxe martyrisée, des thèses mal développées et des démonstrations mal construites. C’est le premier point.

 

Ensuite, certains rédacteurs souffrent de leurs difficultés avec la langue, soit qu’ils échouent à des examens, soit qu’ils soient moqués par leurs collègues, soit qu’ils n’arrivent pas à bien communiquer… ils désirent bien faire mais ils ont oublié les fameuses règles apprises à l’école. Ce blogue est aussi pour eux mais sans prétention académique ni scolaire. Tout le monde oublie… et moi le premier. Je ne suis ni écrivain ni professeur de grammaire ni linguiste, uniquement un « honnête homme » du XXème siècle, qui révise ce qu’il ne sait plus et veut faire partager ses découvertes dans les écrits de « ceux qui savent ».

 

Enfin, notre langue est en péril. Je ne partage pas l’optimisme de Gabriel de Broglie (chancelier de l’Institut) pour qui le français est moins menacé que l’anglais par le phénomène mondial d’uniformisation des langues (cf. le globish, qui révulse les aristocrates de la haute société anglaise). Notre langue est envahie, la plupart du temps sans raison, par les termes franglais et les tournures anglo-saxonnes. C’est dû au snobisme, à la paresse et à une sorte d’avilissement devant le modèle américain. Je propose, avec beaucoup d’autres, de résister.

 

Les règles sont aussi une aide, pour construire des textes harmonieux, cohérents, convaincants.

 

Les règles du français sont issues de son histoire ; elles sont parfois « illogiques » ; elles peuvent évoluer. Mais elles ont été utilisées, avec quel brio, par Corneille, Racine, La Fontaine, Lamartine, Hugo, Proust, Claudel, Giono…

Qui aura la prétention de les bafouer et de les malmener ? au nom de quoi ?

 

En résumé, pas d’impérialisme culturel dans tout cela !

Cultivons notre langue, comme notre bien commun et continuons à nous comprendre.

Et revenons au grand Hugo :

« Les règles sont utiles aux talents et nuisibles aux génies »

Sommes-nous tous, vraiment, des génies ?

09/08/2014

Les mots d'or

Créée en 1988 à l’initiative de l’association "Actions pour promouvoir le français des affaires" (A.P.F.A.), la Coupe francophone des affaires "Le Mot d’or" a pour objectif d’inciter les élèves, étudiants et professeurs, professionnels et le grand public à travailler sur l'utilisation du français dans le langage des affaires et à faire connaître les mots nouveaux rendus nécessaires par l'évolution des techniques.

Les PROFESSIONNELS (entreprises industrielles et commerciales, presse audiovisuelle, presse écrite, édition, traduction, etc.) sont évalués à travers leurs actions.

Les ÉLÈVES et les ÉTUDIANTS participent, le mardi ou le jeudi de la semaine de la langue française et de la francophonie, de 14 heures à 15 heures, à une épreuve individuelle d'une heure qui comprend trois niveaux (initiation, approfondissement, spécialisation) et dont les différentes parties sont indépendantes et adaptées : chercher des mots nouveaux pour des concepts nouveaux. (Le candidat doit proposer, en justifiant ses propositions, un mot, un sigle ou une expression pour désigner en français des concepts nouveaux du domaine des affaires) ; donner un mot ou une expression de la langue des affaires dont la définition est fournie ; remplacer dans un texte des mots étrangers ou relevant du franglais par des équivalents français ; retrouver l'origine étymologique de deux mots de la langue des affaires ; savoir entreprendre en français. (Le candidat doit présenter, en une dizaine de lignes, un projet réaliste de création d'entreprise).

Le GRAND PUBLIC peut participer, le samedi de la semaine de la langue française et de la francophonie, à la Coupe francophone du vocabulaire des affaires, épreuve des Mots d'Or de la francophonie pour tous, intitulée "La Dictée des Mots d'Or". Cet exercice comprend trois parties assez brèves : le début d'un petit conte terminologique contenant des termes relevant du français des affaires, dont quelques néologismes que les participants sont invités à repérer ; la dictée de la suite de ce conte ; l'illustration d'un ou de plusieurs (au choix) des dix mots de la Semaine de la langue française et de la Francophonie.

En 2008, le Ministère de l’Économie et des Finances avait accueilli la cérémonie de remise des prix à Bercy, pour distinguer « les professionnels qui, dans la sphère économique, œuvrent sans relâche au bon usage de la langue française ». Dans le domaine de l’automobile, le récompense avait été attribuée au Comité des constructeurs d’automobiles. Ce comité héberge une commission de terminologie spécialisée et édite la brochure « Des mots et des autos », qui fournit aux professionnels le mot français exact pour tous les termes liés à l’automobile (rem. : c’est sans doute sous son haut patronage que Renault a été le premier a écrire « electronic » sur ses R16 ou R20 et qu’il vient de récidiver avec sa « Captur »). Quoiqu’il en soit, le Comité a inventé le terme « monospace » pour désigner les « minivans ». Ce terme est paru au Journal Officiel et il est passé dans le langage courant.

 Les lauréats reçoivent des médailles, des séjours d’étude, des dictionnaires et aussi des ouvrages tels que :

  • "La langue iaai" (D. Miroux - Alliance Champlain),
  • "Les mots de la francophonie" (L. Depecker - Éditions Belin),
  • "Un amour de Loire" (J. Lacarrière - Éditions Christian Pirot),
  • "Lexique de comptabilité" (P. Lassègue - Éditions Dalloz),
  • "Dictionnaire de mercatique" (Gilardi et Koehl - Éditions Foucher),
  • "Gérer l'entreprise" (collection A. Rossignol - Éditions Foucher),
  • "Testez vos connaissances en orthographe" (J.P. Colignon - Éditions Hatier),
  • "Cartes du monde politique" (IGN),
  • "Tableaux de l'économie française" et "Portrait social de la France" (INSEE),
  • "Manuel de gestion interculturelle" (J.M. Fèvre),
  • "Dictionnaire roumain de mercatique" (M. Dipse - Éditions Mayon - Bucarest),
  • "Le français des affaires" (I. Constantinescu - Éditions Milena - Bucarest),
  • "Mots pratiques, mots magiques" (N. Guilloton - Éditions Les Publications du Québec),
  • "Halte à la mort des langues" (C. Hagège - Éditions Odile Jacob),
  • "La naissance du français" (B. Cerquiglini - Éditions PUF),
  • "Entre signe et concept" (L. Depecker - Presses Sorbonne Nouvelle),
  • "Communication" (Wolijsters-M. Verjans - Éditions Uitgeverij Plantyn - Anvers),
  • "Le petit dictionnaire pratique des affaires" (J.M. Fèvre et M. Zajac - Éditions Wydawnictwo PLJ - Varsovie).

Il n’y a que l’embarras du choix pour les lecteurs de ce blogue...

 

"LE MOT D'OR" a été créé :

- en hommage à la richesse d'initiative des professeurs, des élèves et des étudiants pour faire connaître et faire apprécier les mots d'aujourd'hui de l'économie et de la gestion, porteurs d'enthousiasme et de rigueur, source d'efficacité de toute action ;

- pour accompagner la recherche de l'excellence dans la maîtrise du vocabulaire des affaires par les professionnels dans la langue maternelle de chacun, condition de la création de relations durables, riches de la diversité des cultures ;

- pour développer une pédagogie du mot nouveau et du savoir entreprendre afin que tout échange et toute entreprise soient fondés sur des langues bien faites et que les mercaticiennes et les mercaticiens puissent être toujours plus à l'écoute attentive des autres.

Exactement les objectifs de ce blogue !

 

[source : site internet de l’A.P.F.A.]