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15/07/2014

Lexicodiversité

Dans un billet précédent, je m'insurgeais contre la pauvreté de nos vocabulaires, au regard de la richesse lexicale de notre langue.

Voici un exemple de cette diversité, dans l'Iris de Suse, encore une fois. 

 

"- Je le connais, dit-elle, c'est le Bijou de Quelte.

- C'est lui, dit Tringlot, mais cette fois on va un peu le dorloter. Il se surplombe et il a tendance à fouetter du genou. Il faudrait le parer à fond ; si on se contente de le blanchir, il perd pied tout de suite.

- On l'a toujours paré à fond, dit-elle, enfin, tant qu'on a pu. Il n'est pas commode. Même au travail il se débat comme un diable. D'ailleurs, il a toujours usé ses fers en pince.

- Ce n'est pas sa faute, vous verrez les avalures, vous m'en direz des nouvelles. Si on le dessole, si on l'étampe maigre et si on le planche, barca.

- Vous êtes de la partie ? 

- Un peu, dit Tringlot, et il mit dans ses deux petits mots une humble fierté, comme il convenait.

- Alors, demain en huit. mais il faudrait quelqu'un pour le morailler. Je suis seule." etc. 

Et, en prime, on a un bel oxymore...

PS. le dialogue concerne un cheval... 

14/07/2014

Aux armes (linguistiques), citoyens !

Je ne pouvais pas rater le 14 juillet (2014), d'autant que le soleil réapparaît, après dix jours d'éclipse.

J'ai donc pu mettre mon drapeau tricolore à la fenêtre, et m'atteler à ce billet.

Prenons les armes linguistiques, citoyens et promouvons notre langue.

La défendre, c'est bien mais allons plus loin ! utilisons-la, inventons de nouveaux mots, préservons (sans hystérie ni paranoïa) sa syntaxe et son vocabulaire.

On me dira : si la France n'est pas "puissante" dans le monde, sa langue disparaîtra... certes !

Mais quelle ironie si la recherche, la culture, l'économie, le modèle social des Français s'exportait en américain aujourd'hui, en chinois peut-être demain !

Alors faisons les deux ! inventons le monde de demain en portant haut les couleurs de notre langue d'aujourd'hui !

Que nos futurs Prix Nobel publient en français !

Que nos chanteurs chantent en français partout dans le monde !

Et nous : abusons de nos meilleurs idiomatismes et métaphores, remettons au goût du jour nos innombrables poèmes, pensées et maximes, créons de nouveaux mots pour désigner nos créations, sentons-nous libres, inventifs, sans complexes vis-à-vis de notre langue maternelle, oublions le franglais, cette langue de personne !

Je ne sais pas si vous avez remarqué cette petite musique qui commence à se faire entendre dans les médias : la France deviendrait la première puissance en Europe et le français la deuxième langue parlée dans le monde...

Il faut enquêter là-dessus mais quelle motivation !

Allez, bonne fête nationale à tous !

13/07/2014

La recrue indécente

Je dînais l'autre soir dans un (modeste) restaurant de Riom-ès-Montagnes.

Au moment de payer, je fus intrigué par une petite note jointe à ma modeste note (l'addition était modeste, comme le restaurant).

Le gargotier avait écrit à la main : "à cause de la recrue décence des faux billet, on est prié de présenter une pièce d'identité pour tout paiement en espèces"...

Évidemment, la mesure de prudence ou de rétorsion est cocasse car on se dit que ceux qui payent en espèces ont envie de tout, sauf de décliner leur identité (on se rappellera la déclaration d'un ancien ministre du Budget, sénateur du Puy de Dôme et aujourd'hui Sage du Conseil Constitutionnel, expliquant à la télévision qu'il ne payait jamais avec sa carte bancaire mais avec des billets, ne supportant pas d'être suivi à la trace par les systèmes informatiques...).

De même on pourra se demander ce que fera le restaurateur des coordonnées du faussaire - volontaire ou non - qui lui aura refilé des faux billets... 

Mais on admirera la créativité - involontaire celle-là - de ce bistrotier méfiant. C'est presque aussi jubilatoire que la bravitude

Il a sans doute raison d'être méfiant ; dans le Cantal, il passe beaucoup d'étrangers... ne serait-ce que des sénateurs du Puy de Dôme !

PS. le Larousse écrit "recrudescence"... à part des "e" et des "é", il n'y a pas tant de différence que cela.