13/08/2014
Écrire parcimonieux avec P. Baudez
P. Baudez a proposé sept "maximes" à respecter pour écrire des textes concis, percutants, attrayants, compréhensibles, pour écrire "parcimonieux" et "vivant".
PB1. entre deux mots, choisissez le plus court !
PB2. deux phrases courtes valent mieux qu'une longue !
PB3. votre vocabulaire est (probablement) plus riche que celui du lecteur : réduisez-le !
PB4. votre meilleure chance d'être compris, c'est la bonne volonté du lecteur !
PB5. le lecteur vous en veut de tout ce qui, dans votre texte, ne l'intéresse pas ou ne lui sert pas !
PB6. le bon ordre, pour votre lecteur, c'est souvent l'inverse du vôtre !
(commencez par la conclusion)
PB7. (en conclusion) : parlez-lui de lui ! faites entrer dans votre texte... au moins le lecteur et vous.
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12/08/2014
Pour écrire un texte publiable : les sept conseils de L. Timbal-Duclaux
Voici les sept conseils d'un gourou, Louis Timbal-Duclaux, pour écrire des textes "publiables", c'est-à-dire lisibles par d'autres que leur auteur.
LTD1. Transformez les titres creux en titres pleins
(exemple de titre creux : "Introduction" ; exemple de titre plein : "l'urgence est contraire à la démocratie" ; V. Hugo et A. Dumas ont beaucoup utilisé les titres pleins. Que l'on se rappelle celui-ci : "Où l'on découvre que notre héros était moins malheureux qu'il ne le croyait"...)
LTD2. Mettez la conclusion en tête
LTD3. Chassez les termes techniques ou expliquez-les
LTD4. Faites des phrases de moins de quinze mots
LTD5. Utilisez toute la gamme des signes de ponctuation (mais n'abusez pas du "!" ni des "...")
LTD6. Surveillez la mise en page
LTD. Relisez !
J'ajouterais volontiers, pour tenir compte des évolutions technologiques et linguistiques :
BG1. Respectez les règles typographiques (dont les signes diacritiques)
BG2. Adoptez une feuille de style sobre (pas de mélange de polices, de couleurs, de mises en valeur)
BG3. Bannir le franglais
BG4. Utiliser les correcteurs orthographiques
BG5. Quand un mot manque... inventez-le
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11/08/2014
Il faut voir comme on nous parle !
Voici une brassée de fleurs sauvages, un bouquet d'herbes folles, en un mot un florilège ou même un bêtisier...
Vu à la télé (une chaîne de la TNT) : panégyrique d'un chanteur à la mode, dont on nous dit, en cours d'émission : "C.M., qui groove super bien (sic !), ne porte que des baggy (j'aurais écrit baggies mais bon...), parce que les slims le gênent (sous entendu : aux entournures ?)". Il faudra m'expliquer le rapport avec la musique et l'intérêt pour le public de savoir quel type de futal ce chanteur porte...
Lu (dans le journal Le Revenu n°1092 du 1er au 7 octobre 2010) : "... permet à l'assuré d'opter pour une assurance au kilomètre, appelée aussi "pay as you drive". D'habitude, on traduit en français, pour le lecteur de Montauban, une expression quelque peu barbare prisée par les cercles parisiens (à savoir : en franglais). Mais ici, on a une expression en français, parfaitement compréhensible, qui se suffit à elle-même.... et on la traduit en anglais, peut-être pour que la prochaine fois, on ait oublié le nom français ?
Lu dans le même journal n°1089 du 10 au 16 septembre 2010) : "... la première application iphone de trading en streaming...". Et aussi une pub "apprenez à trader les devises avec FXCM". Et le fouting de gueule, ils connaissent ?
Entendu sur France Inter, à longueur d'entretiens : "Merci à vous" pour prendre congé d'un invité. Qu'est-ce que c'est que cette expression ? Pourquoi pas "Merci" tout court ? C'est un peu comme la traduction des titres de films américains : sait-on que "the day after" en américain, c'est "le lendemain" et non pas "le jour d'après" (ce qui ne correspond à rien en français) ?
Sur la même radio de service public : "émission à réécouter ou à podcaster sur notre site internet". Pourquoi pas "télécharger" tout simplement ? Outre la publicité gratuite pour le joujou d'Apple (qui n'en a plus besoin), on frémit à l'idée que ce téléchargement ne soit possible qu'avec l'ipod... Ce serait un complet renversement de situation par rapport au baladeur de Sony, qui a conduit à appeler "walkman" (nom commercial), tout produit identique sorti ultérieurement. Dans le cas de l'ipod, il n'était pas le premier mais plus probablement le dernier !
Sur la même radio : "Untel a été enregistré en direct, en live comme on dit"... pourquoi "comme on dit" ? Quelle langue parle-t-on en France ?
Entendu dans un réseau des communicants : "on vous fera un push mail (ou pushed mail ?)"... ça apporte quoi par rapport à "je vous enverrai un message (ou un courriel)" ?
Lu dans le programme d'un concert de musique brésilienne : "Black Orfeus" et "One note samba"... ces brillants musiciens savent-ils que c'est le portugais que l'on parle et écrit au Brésil ? et que ces (inoubliables) compositions ont été baptisées "Orfeo negro" et "Samba uma una nota" (de mémoire, veuillez excuser les erreurs éventuelles) par leurs géniaux papas ?
Lu dans la presse économique : l'offre "triple play"... ne serait-ce pas plus simple de parler de "3 en 1" ?
Vu la pub de NISSAN pour Qashqai (au fait, ça se prononce comment à Auch ?) : "Connect edition - Urbanproof, mastered... SHIFT the way you move".
Pour terminer, voici deux brèves réjouissantes :
Vu sur le site de la Défense (voir mon autre billet illustré de photos sur ce haut lieu de la consommation) : le stand Brother, qui bien qu'affichant son leitmotiv "at your side" (à vos côtés), décline son métier de la façon suivante : "Imprimer, Numériser, Copier, Télécopier" (en français dans le texte). Ce n'est pas tout ! les mots sont en majuscules et ces majuscules sont accentuées !
Respect !
Sûr qu'une boîte française, comme Bull au bon vieux temps, aurait écrit "Print, Digitize, Copy and Fax". Tout se perd, même le snobisme.
PS. merci à Alain Souchon pour le titre de ce billet, emprunté à Foule sentimentale
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