02/09/2014
Les merveilleuses exceptions du français. Quatrième partie : facéties orthographiques
Il y a des moments où l’on pourrait s’arracher les cheveux, particulièrement face aux facéties orthographiques, qui semblent illogiques et impossibles à mémoriser.
En voici un florilège, que j’emprunte à H. Berthet (ouvrage déjà cité).
On écrit : Chalon-sur-Saône et Châlons-sur-Marne (remarquez le saut de puce de l’accent circonflexe qui passe, sans raison apparente, du « o » au « a »).
Une chatte y retrouverait-elle ses petits ? la chair et le sang, la chaire du prédicateur, le livre qui est cher, le cher papa et la chère maman, l’Indre et le Cher, le gars fait bonne chère. Sans parler de Sonny and Cher (mais c’est une autre histoire).
Encore plus fort, heureusement cela ne sert pas tous les jours : un cuisseau de veau (viande de boucherie) et un cuissot de chevreuil (gibier).
Et aussi : différend et différent ; palier et pallier ; pré, près et prêt ; raisonner et résonner ; tache et tâche ; voie et voix ; char, chariot et charrette ; donner et donateur ; honneur et honorer ; millionnaire et millionième ; patronne et patronal ; salle et salon ; détonner et détonation ; cône et conique ; grâce et gracieux, dizaine et dixième ; hormis et parmi…
D’où les innombrables velléités de réformer l’orthographe… j’en reparlerai dans un prochain billet.
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01/09/2014
Médecin en littérature : Abnousse Shalmani
À quoi sert la littérature ? à quoi ça sert de lire ?
La question mérite d’être posée et étudiée car la réponse est personnelle et « évidente » pour les lecteurs assidus et n’a pas grand sens pour ceux qui ne lisent pas. D. Pennac s’y est essayé (« Pour la lecture »).
A. Shalmani, d’origine iranienne, apporte sa réponse dans son premier livre « Khomeiny, Sade et moi » (éditeur Grasset). La littérature a changé sa vie, dit-elle. Un livre « peut transformer n’importe quel assassin en moine bénédictin ».
Et d’imaginer une médecine de littérature, chaque patient repartant avec un Romain Gary adapté son mal.
Source : Marianne du 11 au 17 juillet 2014, page 76.
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31/08/2014
Les merveilleuses exceptions du français. Troisième partie : la fin des mots
À la fin des mots
On peut en général « deviner » la lettre finale en mettant le mot au féminin (là, les féministes devraient être contentes…) ou en examinant les dérivés (là, les financiers devraient être fiers…).
Ainsi
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on écrit : |
parce qu’on écrit : |
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paysan |
paysanne |
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marchand |
marchande |
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commerçant |
commerçante |
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bond |
bondir |
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mont |
montagne |
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Etc. |
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Ce procédé est très utile. Il peut également s’appuyer sur les racines latines, quand on les connaît. Et donc, très souvent, on peut affirmer, comme Rouletabille : « Ce mot ne PEUT pas s’écrire autrement », même si on ne le connaît pas !
Cela étant, il y a des exceptions :
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on écrit : |
bien qu’on écrive : |
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abri |
abriter |
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favori |
favorite et favoriser |
Pour la lettre finale des participes passés, la règle est la même et il n’y a que deux exceptions :
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on écrit : |
bien qu’on écrive : |
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absous |
absoute |
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dissous |
dissoute |
Elle est pas belle, la vie ?
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Tous les verbes en : |
se terminent par : |
sauf : |
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OIR |
oir (vouloir) |
Boire et croire |
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Tous les adjectifs en : |
se terminent par : |
sauf : |
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OIR |
oire (ostentatoire) |
Noir |
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Tous les noms féminins en : |
se terminent par : |
sauf : |
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OIR |
oire (pétoire) |
Aucune exception ! |
Tous les noms masculins… eh non ! il n’y a aucune règle (cela n’étonnera pas les féministes).
Ma source : encore une fois, le Berthet (voir les billets précédents).
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