01/09/2014
Médecin en littérature : Abnousse Shalmani
À quoi sert la littérature ? à quoi ça sert de lire ?
La question mérite d’être posée et étudiée car la réponse est personnelle et « évidente » pour les lecteurs assidus et n’a pas grand sens pour ceux qui ne lisent pas. D. Pennac s’y est essayé (« Pour la lecture »).
A. Shalmani, d’origine iranienne, apporte sa réponse dans son premier livre « Khomeiny, Sade et moi » (éditeur Grasset). La littérature a changé sa vie, dit-elle. Un livre « peut transformer n’importe quel assassin en moine bénédictin ».
Et d’imaginer une médecine de littérature, chaque patient repartant avec un Romain Gary adapté son mal.
Source : Marianne du 11 au 17 juillet 2014, page 76.
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31/08/2014
Les merveilleuses exceptions du français. Troisième partie : la fin des mots
À la fin des mots
On peut en général « deviner » la lettre finale en mettant le mot au féminin (là, les féministes devraient être contentes…) ou en examinant les dérivés (là, les financiers devraient être fiers…).
Ainsi
on écrit : |
parce qu’on écrit : |
paysan |
paysanne |
marchand |
marchande |
commerçant |
commerçante |
bond |
bondir |
mont |
montagne |
Etc. |
|
Ce procédé est très utile. Il peut également s’appuyer sur les racines latines, quand on les connaît. Et donc, très souvent, on peut affirmer, comme Rouletabille : « Ce mot ne PEUT pas s’écrire autrement », même si on ne le connaît pas !
Cela étant, il y a des exceptions :
on écrit : |
bien qu’on écrive : |
abri |
abriter |
favori |
favorite et favoriser |
Pour la lettre finale des participes passés, la règle est la même et il n’y a que deux exceptions :
on écrit : |
bien qu’on écrive : |
absous |
absoute |
dissous |
dissoute |
Elle est pas belle, la vie ?
Tous les verbes en : |
se terminent par : |
sauf : |
OIR |
oir (vouloir) |
Boire et croire |
Tous les adjectifs en : |
se terminent par : |
sauf : |
OIR |
oire (ostentatoire) |
Noir |
Tous les noms féminins en : |
se terminent par : |
sauf : |
OIR |
oire (pétoire) |
Aucune exception ! |
Tous les noms masculins… eh non ! il n’y a aucune règle (cela n’étonnera pas les féministes).
Ma source : encore une fois, le Berthet (voir les billets précédents).
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30/08/2014
Lingua quintae respublicae
AL m’a fait découvrir Éric Hazan et son livre « LQR, la propagande du quotidien ». Je n’ai pas encore lu ce livre, qui date de 2006, d’avant la crise mais l’interview de l’auteur par Daniel Mermet :
https://www.youtube.com/watch?v=BEYrB_NUpfs
permet de se faire une bonne idée des idées qu’il défend.
É. Hazan, dans la ligne du philosophe Viktor Klemperer et de George Orwell (1984), considère que la société actuelle instille et véhicule une langue pernicieuse, une novlangue, dont les mots ont vu leur sens déformé, de façon à gommer tout motif de rivalité entre groupes sociaux et surtout de critique ou de révolte contre le système en place, à savoir le capitalisme.
Le vocabulaire, en petit nombre, repose sur des euphémismes : les pauvres sont appelés « ménages modestes », les exploités des « défavorisés », le capitalisme lui-même le « néolibéralisme ». De ce fait, plus de responsables (les exploiteurs !) et plus de conservateurs : qui peut être opposé à la liberté qu’évoque le mot « libéralisme » ?
É. Hazan note les transferts incessants de vocabulaire entre les publicitaires et les politiques et le rôle prépondérant des médias. Pour autant, il n’invoque pas la théorie du complot : c’est simplement une communauté d’intérêts entre personnes du même moule, dont l’intérêt est que rien ne change.
Il fixe un objectif modeste à son livre : que chacun apprenne à détecter et à décoder les éléments de LQR dans sa vie quotidienne…
Ceux qui ont des oreilles entendront !
Ajout du 19 novembre 2014.
Lu dans Alternatives économiques n°336 de juin 2014 ; "… il doit mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), le nom officiel très novlangue pour désigner un plan de licenciement." Sans commentaire.
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