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03/09/2014

L'été de la francophonie : les chiffres

Cet été, l’Express a consacré pas moins de huit longs articles au français et à la francophonie, sous la plume de Michel Feltin-Palas.

Le huitième, daté du 20 août 2014 (n°3294), apporte des éléments intéressants au dossier de la place du français dans le monde et dans l’avenir.

 

Le rédacteur chiffre à 6000 le nombre de langues sur Terre (j’avais en tête plutôt 8000 mais bon). Le mandarin est parlé par 800 millions de Chinois, tandis qu’au maximum le français peut revendiquer 220 millions de francophones. Mais il est langue officielle ou co-officielle dans trente États, sur les cinq continents. Seul l’anglais est aussi dans ce cas.

 

Et pourquoi donc la pratique du français augmente-t-elle, ainsi que je l’ai mentionné dans un précédent billet ? tout simplement parce que la dynamique démographique de l’Afrique joue en sa faveur. On estime à 700 millions le nombre de francophones en 2050 (dans 35 ans…), dont 90 % en Afrique.

 

En-dehors de la démographie, c’est le prestige d’une langue qui fait son attrait pour les locuteurs potentiels, donc sa culture sous-jacente et sa puissance économique et technique. Le rayonnement de l’anglais est porté, non par la Reine d’Angleterre (encore que…) mais par la toute-puissance des États-Unis. Le français, de ce point de vue, ne se défend pas si mal, en partie grâce à l’héritage de son histoire : c’est une langue diplomatique (ONU), sportive (Jeux olympiques), littéraire (Victor Hugo, Alexandre Dumas mais aussi J.-M.-G. Le Clézio et Amélie Nothomb) et scientifique (mathématique) mais cet héritage est fragile. Je l’ai déjà écrit plusieurs fois : non seulement les Français doivent résister à l’envahissement de l’anglais (défensive) mais ils doivent aussi s’efforcer d’être les meilleurs, aussi souvent que possible (offensive). Quand l’école mathématique française, la deuxième au monde, publie en  français, elle contribue au rayonnement de la langue. Et le discours de Dominique de Villepin à l’ONU contre l’intervention en Irak, a eu un retentissement formidable.

02/09/2014

Les merveilleuses exceptions du français. Quatrième partie : facéties orthographiques

Il y a des moments où l’on pourrait s’arracher les cheveux, particulièrement face aux facéties orthographiques, qui semblent illogiques et impossibles à mémoriser.

En voici un florilège, que j’emprunte à H. Berthet (ouvrage déjà cité).

 

On écrit : Chalon-sur-Saône et Châlons-sur-Marne (remarquez le saut de puce de l’accent circonflexe qui passe, sans raison apparente, du « o » au « a »).

 

Une chatte y retrouverait-elle ses petits ? la chair et le sang, la chaire du prédicateur, le livre qui est cher, le cher papa et la chère maman, l’Indre et le Cher, le gars fait bonne chère. Sans parler de Sonny and Cher (mais c’est une autre histoire).

 

Encore plus fort, heureusement cela ne sert pas tous les jours : un cuisseau de veau (viande de boucherie) et un cuissot de chevreuil (gibier).

 

Et aussi : différend et différent ; palier et pallier ; pré, près et prêt ; raisonner et résonner ; tache et tâche ; voie et voix ; char, chariot et charrette ; donner et donateur ; honneur et honorer ; millionnaire et millionième ; patronne et patronal ; salle et salon ; détonner et détonation ; cône et conique ; grâce et gracieux, dizaine et dixième ; hormis et parmi

 

D’où les innombrables velléités de réformer l’orthographe… j’en reparlerai dans un prochain billet.

01/09/2014

Médecin en littérature : Abnousse Shalmani

À quoi sert la littérature ? à quoi ça sert de lire ?

La question mérite d’être posée et étudiée car la réponse est personnelle et « évidente » pour les lecteurs assidus et n’a pas grand sens pour ceux qui ne lisent pas. D. Pennac s’y est essayé (« Pour la lecture »).

 

A. Shalmani, d’origine iranienne, apporte sa réponse dans son premier livre « Khomeiny, Sade et moi » (éditeur Grasset). La littérature a changé sa vie, dit-elle. Un livre « peut transformer n’importe quel assassin en moine bénédictin ».

 

Et d’imaginer une médecine de littérature, chaque patient repartant avec un Romain Gary adapté son mal.

 

Source : Marianne du 11 au 17 juillet 2014, page 76.