Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/09/2014

Les merveilleuses exceptions du français. Quatrième partie : facéties orthographiques

Il y a des moments où l’on pourrait s’arracher les cheveux, particulièrement face aux facéties orthographiques, qui semblent illogiques et impossibles à mémoriser.

En voici un florilège, que j’emprunte à H. Berthet (ouvrage déjà cité).

 

On écrit : Chalon-sur-Saône et Châlons-sur-Marne (remarquez le saut de puce de l’accent circonflexe qui passe, sans raison apparente, du « o » au « a »).

 

Une chatte y retrouverait-elle ses petits ? la chair et le sang, la chaire du prédicateur, le livre qui est cher, le cher papa et la chère maman, l’Indre et le Cher, le gars fait bonne chère. Sans parler de Sonny and Cher (mais c’est une autre histoire).

 

Encore plus fort, heureusement cela ne sert pas tous les jours : un cuisseau de veau (viande de boucherie) et un cuissot de chevreuil (gibier).

 

Et aussi : différend et différent ; palier et pallier ; pré, près et prêt ; raisonner et résonner ; tache et tâche ; voie et voix ; char, chariot et charrette ; donner et donateur ; honneur et honorer ; millionnaire et millionième ; patronne et patronal ; salle et salon ; détonner et détonation ; cône et conique ; grâce et gracieux, dizaine et dixième ; hormis et parmi

 

D’où les innombrables velléités de réformer l’orthographe… j’en reparlerai dans un prochain billet.

Commentaires

pourquoi parle-t-on du Conseil des Prud'hommes (juridiction qui traite des conflits du Droit du Travail) avec deux "m", alors que l'adjectif "prudhomal" n'en comporte qu'un seul, tout comme le Conseil supérieur de la prud'homie ?

Écrit par : MA2 | 06/09/2014

Effectivement, cela semble suivre le couple "bonhomme" - "bonhomie", c'est donc une bizarrerie, que personnellement je n'explique pas (sauf à rappeler les multiples variations du mot depuis Chrétien de Troyes ou avant !).
Cela étant, c'est discuté.
Le Trésor de la langue française cite :
"Conseil de Prud'hommes; le juge des référés à saisir s'il y a urgence est le juge des référés prud'homal (B. BOUBLI, Les Prud'hommes, 1984, p. 23)"
mais aussi
"Les activités de France-U.R.S.S. et le parti communiste n'ont rien à voir ici. C'est une affaire prud'hommale pareille à toutes les autres. Il s'agit uniquement de savoir si le licenciement est, aux termes de la loi et de la jurisprudence, abusif (Le Monde, 6 janv. 1968, p. 7, col. 1-2).

et

Tous les congrès prud'hommaux se plairont à émettre le vœu que des sanctions soient prises à l'égard des employeurs qui ne viennent pas aux séances de conciliation (P. CAM, Les Prud'hommes : juges ou arbitres? 1981 p. 34).

Et la réforme de l'orthographe de 1989 (dite réforme Rocard), dont on ne sait plus trop si elle s'applique ou non, fait rentrer dans le rang cette série de mots : donc prudhomme, prudhommie… et le " ' " est jeté avec l'eau du bain !

Consternation, comme dirait Alain Souchon…

Écrit par : l'animateur du blogue | 06/09/2014

Les commentaires sont fermés.