Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/07/2016

"Un été avec Victor Hugo" (L. El Makki, G. Gallienne) : critique

J’avais « dévoré », dans la même série, « Un été avec Marcel Proust », dont je vous rendrai compte ultérieurement. Il faut dire que ce volume avait été conçu par un grand spécialiste de Proust, le professeur au Collège de France, Antoine Compagnon, qui avait confié à d’autres spécialistes des dissertations sur un certain nombre de thèmes permettant d’éclairer la Recherche. C’était dans le cadre d’une série d’émissions de France Inter, durant l’été 2013.

Victor Hugo.jpgIci, dans « Un été avec Victor Hugo », rien de tel ; c’est une productrice à France Inter, Laura El Makki, et un sociétaire de la Comédie française, Guillaume Gallienne, qui sont à la barre ; ce n’est plus de l’analyse littéraire mais plutôt un survol « journalistique » de la vie et de l’œuvre de Victor Hugo.

Pour se remémorer la trajectoire de ce géant de l’écriture et de ce militant de la lutte contre la misère ou tout simplement pour la découvrir, c’est très bien ; en plus de quarante chapitres courts, on balaye toutes les facettes de ce titan : la fameuse bataille d’Hernani, à cause de son souhait de révolutionner le théâtre, son attirance irrépressible vers les femmes et sa double vie avec Juliette Drouet, actrice de son état, son amour brisé pour sa fille Léopoldine (cf. le célébrissime poème des Contemplations : « Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai… » et « Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps »), noyée lors d’une traversée en bateau près du Havre, ses démêlés avec la dynastie Bonaparte (Napoléon 1er et Napoléon le Petit) et l’exil à Jersey et Guernesey (pendant dix-neuf ans), son combat contre la peine de mort (cf. « Les derniers jours d’un condamné »), sa fascination pour la mer (cf. « Oceano nox » dans « Les travailleurs de la mer »), l’Art d’être grand-père, les honneurs et la gloire (député, pair de France, Académicien… et le million de Français qui l’accompagnent vers sa dernière demeure, le Panthéon) et tant d’autres événements – joyeux et douloureux – qui ont jalonné une vie extraordinairement remplie.

On découvre aussi dans ce petit livre des aspects inconnus du grand homme, par exemple ses expériences de spiritisme, au cours desquelles il fera tourner des tables ! 

Hélas, la compilation est plutôt plate et sans âme : on saute du coq à l’âne et surtout l’œuvre littéraire reste dans l’ombre (même si quelques extraits figurent par ci par là) ; nos auteurs sont sans doute fascinés par le personnage mais ne se risquent à aucune analyse approfondie de sa production littéraire ni de son importance au milieu du XIXème siècle ; ce n’était pas leur but et ce n’est pas leur spécialité. 

Leur propre style d’écriture est d’ailleurs plutôt médiocre ; on croit retrouver, souvent, l’un de nos manuels scolaires : « A-t-il vraiment aimé ? N’était-ce qu’un rêve ?... Nous sommes ici en plein romantisme » (page 174). 

Certaines phrases sont bancales : « En un mot : trouver la vérité du grand fil mystérieux du labyrinthe humain. Il a en tête, c’est La légende des siècles » (page 181). 

Tout à coup, page 202, un chapitre entier sur Théophile Gautier… qui se termine par cette construction bizarre : « Dix ans plus tard, le jour de l’enterrement de Gautier, il arborera les mots d’un ami » (page 207).

Un autre chapitre est consacré au peintre Delacroix, ami de Hugo. « Delacroix expose La mort de Sardanapale et son audacité déclenche les foudres » (page 210). C’est vrai qu’un des logiciels que j’utilise se nomme « Audacity » mais bon… 

Les contemplations.jpgEn conclusion, le principal intérêt de ce livre est de nous rappeler quel génie était Hugo et de nous donner envie de relire ses textes ; mes préférés sont « Les contemplations » et « Notre Dame de Paris » mais il m’en reste tellement encore à découvrir…

02/07/2016

Mauvaises fréquentations V : nouveau record

Ça y est ! La fréquentation de ce blogue vient de franchir les 350 visites par mois : le record de février 2016 (329) est battu.

L’Afrique et l’Amérique du Nord sont au coude à coude, tandis que les Sud-Américaines restent en retrait.

Lectorat blogue juin 2016 carte.jpg

 

 

Et finalement (le 30 juin 2016 au soir), le lectorat du mois ressort à 370 visiteurs (soit plus de douze visiteurs uniques chaque jour en moyenne).

Aujourd’hui, c’est aussi le deuxième anniversaire de la création de ce blogue : depuis juillet 2014, quasiment 600 billets ont été publiés.

07:30 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

30/06/2016

L'Académie française m'écrit (sur "une des raisons")

J'avais été chiffonné par une phrase d'Alain Mabanckou dans "Lumières de Pointe-Noire" et je l'avais noté dans mon billet du 27 juin 2016 :

J’ai toujours un problème avec les expressions du type « une des raisons qui », comme dans « une des raisons qui expliquaient qu’elle ne m’avait réellement jamais regardé droit dans les yeux durant mon enfance » (page 19). Alain Mabanckou accorde avec « des raisons » mais moi, je l’accorderais avec « une ».

J'ai donc écrit à l'Académie française, service du dictionnaire, pour avoir son avis.

Envoyé : mercredi 22 juin 2016 15:53
À : dictionnaire@academie-francaise.fr
Objet : Dire, Ne pas dire
Message:

Faut-il écrire : « une des raisons qui expliquaient qu’elle ne m’avait réellement jamais regardé » ou bien « une des raisons qui expliquait... » ?

Faut-il accorder sur "une" ou sur "des raisons" ?

Voici son avis, qui conforte le mien :

On accordera avec "une", notamment pour la cohérence avec la suite de la phrase : "une des raisons qui expliquerait… était que…".

En soi, grammaticalement, les deux accords sont possibles. Mais la cohérence logique de l'ensemble de la phrase, qui se centre sur cette raison, engage à un accord singulier.