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19/01/2015

Propos glanés ici et là

Ce ne sont ici que quelques mots qui ne feront pas le tour de ce personnage ni encore moins de son œuvre : Georges Simenon était né à Liège, l'a arpentée toute sa vie et en a fait le décor de ses romans mi-policiers, mi-psychologiques.

Simenon.jpgSimenon corrigeait peu et toujours dans le sens d'une simplification, voire d'une suppression (rappelons-nous : la perfection, c'est quand il n'y a plus rien à supprimer). Son obsession, c'était d'expliquer des idées avec des mots concrets et non pas avec des mots abstraits.

Le conservateur du musée Simenon raconte que, sur le point de commencer un nouveau roman, il notait sur ses fameuses "enveloppes jaunes" les premiers éléments qui lui venaient à l'esprit, sur les lieux, le contexte ou les personnages. Le sel de l'anecdote est que c'était pure manie d'écrivain: il n'y avait rien dans les enveloppes, qui d'ailleurs étaient orange ou couleur terre de sienne !

Simenon a été traduit et édité dans de nombreuses langues ; le conservateur nous dit : "Chaque semaine, je reçois des nouvelles éditions de Simenon". Aïe ! J'aurais préféré "de nouvelles éditions"...

Virginie Guilhaume.jpgChangeons de sujet : sur France 2, dans une émission de chansons françaises déjà citée dans ce blogue, j'ai entendu que, à sa belle époque, "Jacques Dutronc faisait les after avec ses amis" et que "Prochainement, il fêtera ses 70 ans en prime"...

Certains jours, tout simplement, il y a des claques qui se perdent. Ça suffirait.

16/01/2015

Les lunettes d'Audrey Pulvar

Audrey Pulvar.jpgLe point faible d’Audrey Pulvar, ce sont ses lunettes, je trouve. Et ce qui est sûr, c’est qu’elles ne deviendront pas Président de la République…

Sinon, Audrey est une francophone vigilante et efficace. Je l’ai déjà signalé dans un de mes premiers billets. Hier, elle a parlé de mot-dièse sans avoir l’air de rien, naturellement, quand tant de ses collègues se gargarisent de hashtag.(voir mon billet du 8 septembre 2014 sur le sujet).

Plus une émission sans que l’on parle de Tweeter ou de Facebook ou des deux. Et quand on échappe aux messages Tweeter en bas de l’écran, à lire pendant qu’on écoute le journaliste, on a de la chance. Aucun doute, deux heures à cette dose-là nous abrutissent. Sans compter que le français des messages en question, c’est souvent tout et n’importe quoi. Un blogue spécialisé n’y suffirait pas.

Une fois de plus, ces deux outils qui se sont imposés, en partant de rien, sur une bonne partie de la planète, sont américains ; les Chinois, qui en ont les moyens, la langue commune de grande diffusion et qui veulent préserver leur indépendance et la maîtrise de leurs outils de communication, créent les leurs. Peut-être qu’un jour, nous les utiliserons, et les Américains aussi.

L’effet réseau joue pour eux désormais : il y a tellement d’abonnés que celui qui ne veut pas les utiliser, reste également en-dehors de l’actualité (immédiate). J’ai été frappé que ce soit sur Tweeter que David Cameron ait annoncé son intention de participer au rassemblement de Paris le 11 janvier 2015…

Mais ce qui est dramatique, c’est que les bons côtés de ces nouveaux médias innovants et utiles, ont été immédiatement détournés à des fins criminelles ; les terroristes les utilisent pour préparer et surtout pour médiatiser leurs méfaits. Monde effrayant…

Le débat suite aux attentats a migré vers l’éducation (nationale) et le défaut d’intégration. Et j’ai entendu un enseignant d’histoire-géographie expliquer, à propos de l’obstruction qui a été faite à la minute de silence, que beaucoup de ses élèves, en fin de troisième, ne disposent que de cinq cents mots et que, du coup, ils ne comprennent pas quantité de choses écrites ou dites ici ou là. Un autre a rappelé que le manque de moyens pour « verbaliser » conduit à la violence (physique).

Face à cela, mon pauvre blogue est bien démuni…

Il va continuer néanmoins en dénonçant le franglais, comme par exemple le summer jobbing, à promouvoir une langue « bien balancée » ou « bien tempérée » comme aurait dit Jean-Sébastien et à citer de temps à autre tel ou tel de nos plus grands écrivains et poètes.

Justement, je suis en train de lire un livre récent, décevant. Je vous en parlerai la prochaine fois.

15/01/2015

Manifestations consacrées à la langue française

Il y a chaque jour, dans la rue et dans les médias, des formules incorrectes, des mots impropres, des journalistes qui sauraient les éviter (sans doute) mais qui préfèrent « faire moderne » et des gens qui s’en fichent ou parfois ne savent pas ce qui est correct, et qui seraient bien étonnés que l’on s’intéresse au français « correct » comme dans ce blogue. D’autres enfin qui considèrent que c’est un débat « de classe », voire une « lutte de classe »…

Léa Salamé.jpgJ’ai noté par exemple (Léa Salamé, le 13 janvier 2015, 7 h 50, France Inter) : « Pourquoi ils ont réussi ? ». Et son interlocuteur lui répond, croyant bien faire : « Pourquoi est-ce qu’ils ont réussi ? »…

On pourrait croire la cause perdue.

Mais, à côté de cela, il y a des émissions culturelles comme « La grande librairie » à des heures de grande écoute, après tant « d’Apostrophes », de « Bouillon de culture » et de « Grand échiquier » ! On n’y corrige pas le français mais on y admire et on y promeut la littérature, ce qui revient à peu près au même. Combien de pays à travers le monde font de même ?

Il y a des chroniques dans de nombreux journaux qui sont consacrées à la belle langue (je ne dis pas « qui sont dédiées » car l’Académie le déconseille).

Il y a des livres de recommandations ou d’humeur ; en plus de ceux que j’ai déjà cités, en voici encore un : « Petit traité de la langue française » d’Alain Bladuche-Delage (Bartillat, 2007), état des lieux d’une langue en pleine mutation. Et un autre : « Le carnet du savoir-vivre au bureau » (Laurence Caracalla, Flammarion-Le Figaro, 2009), qui recense les tics de langage : « J’ai envie de dire » (eh bien, dis-le !), « Y a pas de souci » (apprécié des vendeuses de fringues), « Tout à fait », « C’est clair », « À très vite »…

Il y a des stages de formation pour élèves des Grandes écoles trop polarisés sur les maths et qui écrivent comme des cochons.

Il y a des clubs d’orthographe – mais oui – !

Mieux que cela ! Il y a des manifestations autour du français, et je ne parle pas ici des salons du livre (il y en a un par exemple à Égliseneuve d’Entraigues dans le Puy de Dôme, chaque année fin juillet) !

En voici quelques-unes. Je serai reconnaissant aux lecteurs qui m’en signaleront d’autres.

En premier lieu les dictées ; celle de Bernard Pivot bien sûr mais aussi la Dictée des Amériques qui est organisée par nos cousins québécois et diffusée sur TV5. Et aussi les Timbrés de l’orthographe (Le Figaro-La Poste).

Et enfin, venons-en au fait, je voulais signaler les Journées consacrées ici et là à la langue ou aux langues : le Festival européen latin-grec de Nantes, le Festival du mot à La Charité sur Loire (fin mai), la Semaine de la langue française et de la francophonie (fin mars).

De même que les golfeurs organisent leur année et leurs voyages pour assouvir leur passion (d’un parcours à l’autre), de même que les amateurs de musique classique ou de jazz peuvent programmer leur été au gré des festivals, de même les passionnés de mots et de syntaxe peuvent quasiment y consacrer leur temps libre, d’un bout de la France à l’autre.

Je n’ai pas parlé des voyages virtuels, des « sites » et des blogues sur le réseau international (internet). Ils sont innombrables et feront l’objet d’un prochain billet.