07/02/2015
La langue avant tout et pour tous
Dans le Marianne du 30 janvier 2015, Jacques Julliard a écrit, au beau milieu de son éditorial, ces quelques lignes que je reproduis telles quelles :
« La défense prioritaire, inconditionnelle, sans esprit de recul, de la langue française contre les parlers de banlieue et les parlers voyous, mais aussi contre les parlers techno, les parlers commerciaux, les parlers bancaires, contre l’anglais d’aéroport et les sabirs eurocratiques, est partie intégrante de notre combat pour la civilisation ».
Pourquoi donc ?
Mais parce que c’est une condition sine qua non d’un espace commun, de valeurs communes, de la possibilité de partager et d’échanger entre ceux qui habitent au même endroit de la planète et sont embarqués nolens volens dans le même bateau…
Parce que c’est le moyen de découvrir, de lire, de commenter Hugo, Chateaubriand, Proust, et tant d’autres, et de vibrer à leurs mots…
Parce que c'est avec cette langue belle que l’on apprécie Trénet, Brassens, Brel, Ferré, Barbara et Souchon…
Parce que c’est indispensable pour s’orienter dans la ville, pour comprendre les documents administratifs, pour se défendre, et même pour attaquer – mais en justice, pacifiquement –.
Alors que tout le monde soit bilingue, pourquoi pas ? Que les uns ou les autres aient une seconde langue, régionale, locale ou professionnelle, pourquoi pas ?
Mais avant tout chose, avant de trancher sur la couleur des notes et sur l'opportunité des uniformes de Zorro pour les petites filles, avant les débats sans fin, avant les revendications, avant le pédagogisme, voici les priorités : apprendre, pratiquer, aimer et défendre le français !
Et si ce français comporte peu de fautes d’orthographe et de grammaire et qu’il ressemble à celui de Camus et de Giono, alors tant mieux.
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04/02/2015
Le cinéma aussi
Il y a actuellement sur les écrans (les grands…) un film qui raconte les difficultés de jeunes pour trouver du travail dans le Nord de la France.
C’est « Les règles du jeu » de Claudine Bories et Patrice Chagnard.
Leurs difficultés viennent, entre autres, de ce qu’ils ne possèdent pas le vocabulaire « qui va bien » ni même le vocabulaire tout court.
Exemple de dialogue :
Question : « Quelle est votre principale qualité ? »
Réponse : « Je suis spontané ».
Question : « C’est-à-dire ? »
Réponse : « J’arrive toujours à l’heure ! »
Question : « … ? … Vous voulez dire ponctuel ? »
À ces jeunes qui n’en peuvent mais, on parle d’employabilité et on demande s’ils sont job ready…
Pauvre France.
Plus gaie, cette histoire de « so ». Un sot sur un cheval tient de la main gauche un seau. Dans sa main droite, il porte le sceau du roi. Le cheval subitement fait un saut ; les trois … tombent à terre.
Comment écrire les trois s… qui sont tombés.
L’Académie, facétieuse, suggère de retenir la transcription phonétique (so) mais ajoute que ce ne sont pas des sons qui sont tombés (ni les serpents qui sifflent sur nos têtes d'ailleurs !). En fait il est impossible d’écrire de la même façon des homonymes non homographes. Par définition même.
Merveilleux français.
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22/01/2015
Après Virginie, Léa, Audrey et Doria, Sonia...
Le Journal de Public Sénat à 22 heures est animé d'une main ferme et souriante par Sonia Mabrouk. Son style journalistique accrocheur est tempéré par une grande élégance vestimentaire mais conforté par une posture rigide qui exclut tout laisser-aller.
Hier, 21 janvier 2015, elle a commis, une fois n'est pas coutume, une énorme faute de français en disant à son interlocuteur "Ils vous sont gré", au lieu de "Ils vous savent gré".
Lequel interlocuteur n'était pas en reste puisqu'il a dit à plusieurs reprises "Ils ont été à Bruxelles", au lieu de "Ils sont allés à Bruxelles".
Certains, sans doute ICB j'imagine, diront que ce billet a été écrit uniquement pour vous parler de Sonia et vous montrer sa photo, au cas où vous ne la connaîtriez pas… C'est totalement faux !
La preuve, j'avais le choix entre deux photos d'elle.
Sonia en plein travail :
et Sonia pour un magazine :
Eh bien… c'est la première que j'ai choisie pour vous, sans hésitation.
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