04/03/2015
La nouvelle tour de Babel selon Julien Green
Un peu par hasard, en butinant, j’ai trouvé cette citation de Julien Green (1900-1998) dans le blogue de Juan Asensio :
« Simplifier la langue appauvrit la pensée. La langue qu’on essaie d’instaurer par ordinateur pour faciliter les échanges devient un magma universel, sans la fantaisie du volapük ou de l’espéranto et conduit à la pensée unique. De nouveau on construit Babel avec le même orgueil, mais de nos jours c’est une Babel horizontale, on commence par la confusion, on l’étend. Le plus terrible châtiment est là : la confusion par la simplification »…
« De la confusion. Ce serait le traité qu’il faudrait écrire. Je n’ai plus l’âge de m’adonner à ce genre d’exercice, mais il est vrai que la confusion a remplacé la déesse Raison. Pour se borner au langage, nous en arrivons à une nouvelle Babel, cette fois en creux, car sans orgueil, sans espérances, sans dangers ».
Quelques mots en passant sur Juan Asensio : il a ouvert son blogue consacré à la littérature en 2004 ; spécialiste de Georges Bernanos, il a écrit également un essai sur Georges Steiner et collabore à diverses revues. Ses critiques, pour ce que j’en ai lu (une descente en flamme de Philippe Sollers – qui ne l’a pas volée – , une longue analyse du « Livre de ma mère » d’Albert Cohen), sont fouillées, documentées et très « bavardes ». Ce spécialiste, qui a failli faire une thèse de doctorat sur « la figuration du diable dans les romans de Bernanos, Green et Mauriac » parle à des spécialistes… béotiens s’abstenir !
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03/03/2015
Devinette (III)
Pourquoi le billet du 27 février 2015 portait-il le titre "Yvelines-Renault : même combat".
Il y a deux réponses à fournir : la première est assez évidente (elle touche à la forme), la seconde est introuvable probablement (elle touche au fond du billet mais malheureusement j'ai oublié le paragraphe qui devait justifier la présence de "Renault" dans le titre… donc c'est difficile à trouver, il faut imaginer).
Bien malin celui qui trouvera les deux réponses : il sera d'une part féru de calembours et d'autre part très au fait des vicissitudes de la langue française...
Il ou elle, bien sûr !
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02/03/2015
Statistiques sur les hauts (et les bas à la rigueur)
La fréquentation moyenne de ce blogue a doublé depuis octobre 2014 : 66 visiteurs quotidiens.
Et un pic à 104 !
Je n'ai pas réussi (ni essayé d'ailleurs) à identifier les causes des hauts et des bas… Il est sûr qu'il y a une certaine périodicité, à peu près hebdomadaire, mais quant à la corréler à une cause, bernique. Les pics ne sont ni systématiquement le lundi ni le vendredi ni le dimanche. Peut-être sont-ils dus au contenu des titres… Allez savoir ; faudra que j'essaie avec Monica Belluci.
Quant à moi, je tiens le rythme… une seule semaine d'absence totale depuis le 1er juillet 2014 et un seul jour de panique (j'ai écrit le billet le lendemain).
Côté "retours", c'est maigre mais touchant. Une collègue m'a écrit, en aparté : "j'adore ton blogue". Chacun pensera ce qu'il voudra de cette déclaration lapidaire mais ça m'a fait plaisir. Souvent on m'écrit : "je ne me sens pas capable de faire des commentaires car ça vole trop haut"… Oh les flatteurs (ou les paresseux) !
Je fais de mon mieux et je connais toutes les insuffisances de ce blogue ; mais je tiens mon sujet et pour l'instant, je n'en vois pas le bout.
Il me prend du temps, c'est sûr mais m'apprend des choses aussi.
Pour aller plus loin, il y a la création d'un site ou la publication d'un bouquin. Mais je suis effaré par le nombre de livres qui sortent et partagé entre l'envie de les lire et l'envie de me mesurer à eux.
Comment laisser une trace ?
Quand on voit comme on est vite oublié - et même vite remplacé - dans les endroits où l'on est passé...
Bon, je ne peux pas terminer le billet comme cela ! Et à propos de passer, voici "À une passante" de Charles Baudelaire. Peut-on faire mieux ? Disons que Gustave Caillebotte peut faire l'équivalent avec "Rue de Paris : temps de pluie"...
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
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