05/01/2015
Passeport avec accents
Lu sur le site Service-public : pour demander un passeport, il faut remplir un formulaire en majuscules et en mettant les accents !
Demande de passeport pour une personne majeure
Mise à jour le 11.09.2012 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Principe
Ministère en charge de l'intérieur
Cerfa n°12100*02
Pour être accepté au guichet, les informations doivent être saisies directement à partir de votre ordinateur.
Le formulaire doit donc être enregistré sur votre ordinateur avant d'être imprimé (vous ne pouvez pas le compléter à partir de votre navigateur internet).
Les lettres doivent être saisies en majuscule et comporter les accents éventuels.
Une fois renseigné, le formulaire doit ensuite être imprimé. Le formulaire ne doit pas être imprimé vierge et renseigné de façon manuscrite.
Cela étant, hormis la typographie, la procédure n’est pas la même dans l’avis ci-dessus et dans le formulaire en Acrobat une fois affiché à l’écran… Je plains les allergiques à l’informatique qui veulent absolument un passeport !
17:55 Publié dans Actualité et langue française | Lien permanent | Commentaires (0)
Devinette (II ter)
Oui, ICB a raison, je parlais bien de Georges Grente, évêque du Mans, académicien et auteur, entre autres, du petit livre « La composition et le style » (Beauchesne et ses fils, 1938), dont je vous ai rebattu les oreilles dans mes billets de fin juillet et fin août 2014.
Voici ce qu’en dit Wikipedia :
« Georges François Xavier Marie Grente, né le 5 mai 1872 à Percy (Manche, France) et mort le 4 mai 1959 au Mans (Sarthe, France), est un cardinal français, évêque-archevêque du Mans, académicien, historien et essayiste. Il rédigea un imposant Dictionnaire des lettres françaises en plusieurs volumes qui fait encore aujourd'hui autorité.
Dans Ces Messieurs du Canard (Stock, 1973), Jean Egen raconte en jubilant un tour que le Canard enchaîné joua à l'archevêque ; ce dernier, peu avant la Première Guerre mondiale, avait acheté des maisons closes qu'il trouvait trop proches de la cathédrale, dans l'intention de donner congé à leurs gênants locataires. Mais le conflit surgit et les autorités tinrent à conserver ces établissements, si utiles au moral des troupes. Après l'Armistice de nouvelles lois sur le maintien dans les lieux permirent aux tenanciers de rester sur place en versant des loyers, au reste ridicules, au prélat qui enrageait. Georges de La Fouchardière eut vent de l'affaire et se hâta de publier dans le Canard enchaîné des documents prouvant que l'archevêque était propriétaire de maisons closes, sans détailler le contexte. Le prélat fit un procès en 1924 mais le perdit, le tribunal estimant qu'il n'y avait pas diffamation mais simple plaisanterie. L'article est en fait paru dans L’Œuvre du 25 octobre 1924, no 3312. La Fouchardière avait alors pris comme avocat Maurice Garçon ».
09:06 Publié dans Histoire et langue française | Lien permanent | Commentaires (0)
04/01/2015
Maître la charrue avant les bœufs
Le cas de magistère et de master illustre à la perfection la difficulté de la lutte contre le franglais – et plus généralement contre la normalisation anglosaxonne sous couvert d’harmonisation européenne – et l’ambigüité du rôle de l’Académie dans cette lutte.
L’Académie française, sur le berceau de laquelle s’est penchée la fée Richelieu au siècle du français royal qui irradiait en Europe, se donne un rôle de phare quand il est encore temps – ce qui est très rare –, un rôle de censeur quand on met un concurrent sur sa route – ce que Michel Rocard avait fait en 1990 pour sa réforme de l’orthographe –, un rôle de Cassandre quand l’irréparable s’est produit – ce qui est fréquent –, un rôle de grand-mère bienveillante quand il n’y a pas ou plus de débat…
En 1999, phare des nations, l’Académie propose donc d’appeler « magistère », un diplôme universitaire qui complète « des études du premier ou du second cycle » (ce qui est bien vague, soit dit en passant), sanctionnant au moins trois années de formation professionnelle avec enseignement et stages (ce qui est plutôt d’avant-garde à l’époque). Et l’idée était de donner un équivalent à l’anglais master (master of arts, master of science). Sans se rendre compte que « magistère » a déjà un sens bien différent ?
Au même moment (les différents intervenants dans ce domaine n’auraient-ils pas pu se parler et se mettre d’accord ?), sous la houlette de M. Allègre je crois, intervient la démarche d’harmonisation des diplômes et la création en France du niveau « bac +5 », qui n’est ni la licence (bac+3) ni la maîtrise (bac +4), dont les diplômés devraient être appelés « maîtres » en toute logique, et qui correspond au niveau des diplômes d’ingénieur, tiens, tiens… (deux années de classes prépa. et trois années d’école). Et on (qui on ?) aurait créé à ce moment-là le mot « mastaire » pour désigner ce nouveau grade. Mais que nous raconte-là l’Académie ? Primo, je l’ai toujours vu écrit « mastère », secundo, c’est un titre que la Conférence des Grandes Écoles a cru malin d’inventer pour désigner un parchemin payant que certaines de ses affiliées voulaient pouvoir délivrer en tant que formation complémentaire, post-diplôme et hors Université…
Bref, peu importe… ce qui devait arriver arriva : c’est le mot anglais master qui s’imposa sans combat, et personne ne vit beaucoup ni de « magistères » ni de « mastères ». Et que croyez-vous que dit l’Académie ? Ceci : « Aujourd’hui, force est de constater qu’en France, ainsi qu’en Belgique, en Tunisie ou en Algérie, l’usage a imposé master. Cependant, les dictionnaires continuent de proposer concurremment les trois termes, avec parfois des nuances de sens… L’Académie française… recommande d’utiliser magistère chaque fois que cela est possible (sic !) et se réserve le droit (sic !) de réexaminer le terme master et la graphie qu’il convient de lui donner (sic !) ».
C’est stupéfiant, l’Académie dans son rôle le plus minable, velléitaire, de mauvaise foi, impuissante…, non ?
15:40 Publié dans Actualité et langue française | Lien permanent | Commentaires (0)


