Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/06/2015

Devinette (VI)

Saurais-tu trouver, public, d'où vient le titre du billet de ce jour, 28 juin 2015 : "Dieu, mais que Natacha écrivait bien !" ?

Plus exactement, quel est le titre de la chanson qui l'a inspiré ?

Il serait bon, pour gagner, de me donner la chanson et l'interprète...

11:48 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

Dieu, mais que Natacha écrivait bien !

Et elle écrit toujours diablement bien.

Tiens, public, en voici un exemple, extrait de sa chronique du 25 avril 2015, intitulé "Latin : les défenseurs de la 25ème heure".

Natache Polony (2).jpgRassurez-vous, je ne vais pas une fois plus repartir sur les tares de la réforme du collège en cours : d'ailleurs l'article de Natacha Polony ne traite pas du fond du dossier mais uniquement du fait que certains, de gauche comme de droite, se réveillent tout à coup, alors qu'ils auraient pu enrayer la dégradation de l'Éducation nationale bien avant...

"Qui, sinon la loi Fillon de 2005, a ouvert la voie à cette conception aberrante de l'interdisciplinarité à travers la pédagogie de projet ? Mieux, on s'indigne de voir le Premier Ministre annoncer des exercices d'improvisation à l'école".

Son ironie ne concerne d'ailleurs pas que l'enseignement. Elle donne des exemples de l'inertie et de la passivité dans bien d'autres domaines : l'intégration, l'économie, les réfugiés d'Afrique et du Proche-orient.

Non, aujourd'hui, je voulais simplement vous montrer comment cette jeune femme balance… ses phrases et combien elle a le sens de la période.

"Il est merveilleux que certains, touchés par la grâce, découvrent tout à coup les charmes de ce qu'ils s'employaient à détruire. Encore leur faudrait-il reconnaître qu'ils se sont trompés et tirer les conséquences   de leur lucidité toute neuve pour sauver ce qui peut encore l'être. Sinon, cette soudaine conversion pourrait ressembler à l'hommage que le vice rend à la vertu".

Autre exemple du rythme de mitraillette de ses écrits, pris cette fois dans son blogue "Éloge de la transmission" daté du 17 août 2012 : "On voyait mal, bien sûr, comment des gens qui ont approuvé depuis tant d'années, l'ensemble des grands choix économiques et politiques (qu'ils les aient habillés de couleur plus sociale ou plus libérale) pourraient changer quoi que ce soit à la situation d'un pays qui détruit les emplois industriels par centaines de milliers, qui prétend perpétuer un modèle sociale, le plus généreux du monde, en le finançant par le travail de quelques-uns, à qui l'on explique pourtant qu'ils seront de moins en moins bien protégés, qui se targue d'entrer dans l'économie de la connaissance, en envoyant sur le marché du travail une proportion croissante de dyslexiques - dyscalculiques et autres produits d'une école défaillante, qui, enfin, et peut-être pire que tout, accepte que, dans ses rues, il faille se plier à d'autres lois que celles de la République et parfois baisser les yeux pour ne pas offenser quelque barbare".

Ne l'a-t-elle pas bien descendu ? 

PS. C'est vrai que ce billet paraît bien tard dans la journée… Certains ne vont pas manquer de le déplorer, voire de s'en plaindre. 

Mais outre que, le dimanche, public, tu te lèves tard, je me suis aperçu, ce matin fort tôt, que des oiseaux s'empiffraient de mes cerises. J'ai donc pris mon échelle au lieu de mon clavier, et voilà la cause du retard.

Bien sûr, j'aurais dû l'écrire hier soir ce billet… Mais hier soir, je dégustais, avec modération, un "Pointe du Diable" rosé et bien frais, et voilà la cause du manque d'anticipation.

Si la Diable est à la pointe dans ce blogue, où va-t-on ?

27/06/2015

Patagonie, mon amour

Jean Raspail s'était fait connaître, dans les années 70, par un roman, "Le camp des Saints", au thème complètement stupide et irréaliste : des émigrants débarquaient en nombre sur la Côte d'Azur et envahissaient la France...

À l'époque, j'étais plutôt "Pouvoir des fleurs" au sens de "Jeunes filles en fleur", j'écoutais mes premiers 33 tours (Chicago, Pink Floyd et José Féliciano) et je découvrais l'École des Nobel… autant dire que les intuitions d'un écrivain classé franchement à droite me passaient largement au-dessus de la tête.

Beaucoup plus tard, j'ai découvert son roman "Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie" (1981), Grand Prix du roman de l'Académie française, dans lequel il raconte la vie, réelle, d'un avoué de Périgueux qui s'était proclamé "roi de Patagonie et d'Araucanie" en 1860.

Déjà, en 1976, dans "Le jeu du roi", l'écrivain avait imaginé qu'un prétendu descendant du roi de Patagonie reconstituait un royaume dans un fort de la côte normande… C'est dire que cette histoire lui tenait à cœur.

Bien avant, donc, qu'un chanteur populaire qui se prend pour un chanteur lyrique, ne s'y réfugie pour échapper au fisc français...

Patagonie.jpgCe roman est merveilleux mais ce qui l'est bien plus encore, c'est que Jean Raspail a créé dans sa maison de Provence, le Consulat général de Patagonie, et que des lettres y affluèrent, demandant la nationalité patagonne ! La réalité avait rattrapé la fiction, qui elle-même paraphrasait la réalité.

Il paraît qu'aujourd'hui 5000 Français revendiquent cette nationalité, à la suite de Verlaine, Charles Cros,  Camille Flammarion et Zola ! Notre connaissance, Dominique Bona, est sur la liste, de même que Michel Déon.

Les impétrants se reconnaissent dans les quatre mots suivants : tendresse, ironie, fierté et mélancolie, et dans le drapeau bleu, blanc, vert.

La farce sympathique, burlesque et épique continue : en 1998, un commando s'est emparé d'un rocher anglais du type Malouines et en 2012 un hangar à dirigeables a été assailli par la SPASM (Société patagonne d'assistance et de sauvetage en mer).

Tout cela est raconté par un article d'Éric de Montety dans le Figaro du 10 avril 2015.

Quant à Jean Raspail, disparu récemment, il a écrit d'autres romans de la même veine, consacrés à d'improbables dynasties teutonnes, à mi-chemin entre le Maurice Leblanc de 813 et la grande histoire.