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20/11/2015

Devinette XI : les mots farceurs

Saurez-vous dire à quel vocabulaire appartiennent les mots suivants ?

suivez-moi-jeune-homme,

gallant,

embrasse,

chambre à louer,

pelotage,

entrelacement,

queue,

fente passepoilée,

trou-trou,

mettre l'un dans l'autre,

panne.

 

28/10/2015

Langues régionales : la langue de la République reste le français

Les sénateurs viennent de rejeter le projet de ratification de la Charte européenne des langues régionales (Voir par exemple mon billet "Natacha et moi : langues régionales (VIII)").

Ouf !

Le français est une chance.jpgLes langues régionales, qu'il faut préserver bien sûr, comme la gastronomie et les paysages, ne vont pas acquérir le statut de langue officielle, qui aurait permis, par exemple, d'exiger des formulaires officiels en breton ou en basque.

L'article 2 de la Constitution de 1958 reste intouchable : la langue de la République est le français.

Toutes les autres - toutes - sont des langues minoritaires qui restent dans la sphère privée.

 

 

26/10/2015

À table !

Au collège et au lycée comme plus tard, j'ai toujours adoré les approches transverses : il y avait eu les maths modernes, qui généralisaient, systématisaient, conceptualisaient, nos bonnes vieilles habitudes de calcul (oui, notre arithmétique de tous les jours était incluse dans l'algèbre avec des nombres négatifs - les dettes et le thermomètre - ; oui, tout cela était inclus dans un ensemble plus grand avec les nombres décimaux, issus des fractions ; oui, on pouvait traduire la géométrie du plan à l'aide de nombres imaginaires et néanmoins concrets ; oui, le comportement des nombres entre eux était comparable au comportement des rotations entre elles, etc.). Il y avait eu l'histoire, avec la révolution de l'École française des Annales, qui, au-delà des chronologies, étudiait les modes de vie, les costumes, les rites alimentaires... de nos ancêtres.

On peut également adopter cette vue oblique, voire perpendiculaire, avec la langue : bien sûr, il y a l'orthographe, la syntaxe, en un mot les règles, souvent rébarbatives. Il y a aussi le vocabulaire, les mots à apprendre (table, chaise, paradigme, procrastination, prolégomènes...).

Plus sophistiqué, il y a la tentative de rationaliser la prononciation à partir de l'orthographe. Difficile en français (à ma modeste connaissance), elle a été réussie pour l'anglais par M. Roulier : c'est la morphonétique anglaise (avec sa fameuse exception : la règle LURU).

Et puis, il y a Bernard Pivot qui, dans "Les mots de ma vie", compile des mots d'une façon transverse : par exemple les "mots gourmands dévoyés".

 

Saint Nectaire (fromage).jpg

 

Il a rassemblé tous ces mots du lexique gastronomique qui sont souvent utilisés dans un autre sens, souvent péjoratif. En voici quelques-uns :

"ça coûte bonbon ; je vais te coller une tarte ; il a de la brioche ; il a trouvé un fromage ; tomber dans les pommes ; c'est une poire ; j'ai pris un marron (ou une prune ou une châtaigne ou un pain) ; elle sucre les fraises ; glisser une peau de banane ; il a pris le melon ; c'est une andouille ; un marchand de soupe ; boire le bouillon ; une bécasse ou une bécassine ; les maquereaux et les morues ; il est muet comme une carpe ; c'est un requin ; la grenouille de bénitier ; c'est un âne ; poser un lapin ; etc., etc.".

Et il y a mieux : "navet, salade, asperge, patate, chou, fayot, carotte, courge, cornichon, poulet, poule, dindon, pigeon, lapin, oie, vache, cochon, etc.". Tous ces mots ont un double sens. France, pays de la gastronomie qui envahit la langue !

Il y en a six pages, pas mal, non ?

Comment être bilingue sans connaître au moins un nombre significatif de ces emplois pittoresques ?