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31/10/2015

Devinette X sur le "Passage des émigrants"

Pouvez-vous corriger les coquilles dans les phrases suivantes, extraites du livre de Jacques Chauviré (Gallimard, 1977) ?

page 48 : "les marches de pierre grise qui, une porte franchie, donnait accès à un long couloir".

page 49 : "aux fenêtres étaient suspendues des linges de toilette, des mouchoirs et des chemises".

page 85 : "au début de Janvier..."

page 94 : "tout au lond de sa vie..."

page 110 : "soyez tranquille, je ne suis pas prêt d'oublier le désarroi de Mme Bailly", "bien qu'elle n'aimât plus son mari"

page 114 : (après une digression sur Saint Hilaire) "tout ceci apparaissait comme un culte caché..."

page 162 : "Le H. et S.-P. perdront leur réputation que de n'abriter que des vieillards"

page 179 : "accroché aux pentes de la bute..."

page 182 : "cordes plates et irrisées..."

22/10/2015

La Ministre, les messages courts et les virgules

"Valeurs actuelles", le 15 octobre 2015, s'est fendu d'un article sur la prose que Mme Taubira, Garde des sceaux, déverse généreusement, paraît-il, dans Tweeter.

Il moque son lyrisme et son style tarabiscoté… C'est de bonne guerre, si l'on veut.

Moi, je m'étonne surtout qu'un ministre de la République, et aussi important que celui de la Justice, ait le temps de tapoter son téléphone pour envoyer à tous bouts de champ, des "messages courts".

Je m'étonne encore plus - mais là Mme Taubira n'est pas la seule responsable - que tout le monde ait l'air de considérer que c'est un vecteur normal, voire banal, de la communication politique. Quid de ceux qui n'adhèrent pas à ce culte de l'instant et du nombrilisme réunis, comme aurait pu le dire Pierre Dac ?

Vous allez me dire : "Eh bien, qu'ils aillent sur Tweeter !".

 

Tweeter.jpg

 

Vous allez aussi me rappeler que, dans les années 90, quand les informations technique, les convocations à des réunions, les invitations à des conférences et surtout les instructions hiérarchiques, ont commencé à arriver par la messagerie alors balbutiante, je m'étais étonné et même insurgé contre cette révolution rampante sans préavis ni mise en garde. Et vous aurez raison d'ajouter que je m'y suis bien mis, moi aussi, et mieux que pas mal d'autres.

Bref, c'est comme ça...

Mais je veux maintenant regarder les contenus et leur forme. Voici par exemple ce qu'a écrit Mme Taubira : "… que charrient de si putréfié les vents mauvais qui nous défigurent pour que ceux qui savaient se tenir s'affaissent ainsi ?".

Reconnaissez qu'à la première lecture, non seulement c'est abscons mais encore cela semble incorrect, grammaticalement parlant !

Que s'est-il passé ? Tout simplement qu'il y manque les virgules, plus précisément trois virgules :

"… que charrient de si putréfié, les vents mauvais qui nous défigurent ?,

(pour que ceux qui savaient se tenir,

s'affaissent ainsi)".

À l'oral, on aurait respiré, et l'intonation aurait permis d'identifier le sujet du verbe "charrient" et celui du verbe "s'affaissent".

Je ne doute pas que Mme Taubira le sache pertinemment. Mais elle est pressée et les virgules restent dans le clavier… Tant pis pour ses lecteurs.

C'est peut-être moins grave que ces hashtags dont nous rebattent les oreilles les journalistes de la télé… Ils en sont tellement fiers !

 

 

 

15/10/2015

Mathématique des voyelles

Dans "Les mots de ma vie", Bernard Pivot signale, page 112, une chose amusante : "Prenez trois voyelles, d'abord le e, puis le a, enfin le u, vous les liez dans cet ordre, et vous obtenez à l'oreille une quatrième voyelle : le o. Magique !". Vous avez reconnu le mot "eau"...

 

Rivière 2.jpg

 

Ça m'a fait penser à l'algèbre de nos classes prépas, avec ses ensembles remarquables et ses lois de composition : quand on composait deux éléments de l'ensemble, on obtenait un élément du même ensemble. Ici, on compose trois éléments, et on reste dans l'ensemble des voyelles. Mais c'est probablement le seul exemple, cela ne fait pas une loi.

Poursuivant son raisonnement, B. Pivot rassure les étrangers qui apprennent notre langue si difficile, en constatant que "ruisseau, chêneau, caniveau, seau, bateau, radeau, maquereau, carpeau, château (d'eau) sont en conformité avec l'écriture de leur liquide existentiel". Pour reprendre ma métaphore mathématique, je dirais que "eau" reste invariant dans ses compositions.

 

Rivière.jpg

 

Mais il déplore immédiatement que "lavabo, cargo, canot, aviso, lamparo, Calypso ne bénéficient pas de l'eau courante" et ce n'est pas la faute à Rousseau !

Quel maître en jeu de meau !