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02/02/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XXI)

« Quelque » m’a longtemps perturbé. C’est un collègue d’Issy les Moulineaux, JV, également passionné de langue française, qui m’a permis d’y voir clair.

Il ne faut pas confondre « Quelques qualités plastiques qu’elle ait à son actif » et « Quelque belle qu’elle soit » ; dans le premier cas, « quelque », suivi d’un nom, s’accorde en nombre avec ce nom ; dans le second, « quelque », suivi d’un adjectif (ou d’un adverbe), est invariable.

Et par ailleurs, « quel que » en deux mots (un adjectif variable et un conjonction) introduit une phrase subordonnée : « Quelle que soit sa beauté, elle devra faire ses preuves ». Remarquons que dans tous les cas, le verbe qui suit est au subjonctif.

 

C’est un peu pareil avec « quoique » (synonyme de « bien que ») et « quoi que » (synonyme de « peu importe ce que ») : « Quoiqu’elle s’arrange pour être discrète, sa beauté la dessert » et « Quoi qu’elle fasse, sa beauté la dessert ».

 

Le mot « recouvrement » est le substantif commun à « recouvrer » et à « recouvrir », d’où la confusion fréquente entre les deux verbes. On doit dire « Elle a recouvert un livre » et « Elle a recouvré la santé ». Pour une entreprise, le recouvrement (des factures) est crucial. Il faut donc qu’elle s’occupe de les recouvrer (et non pas de les recouvrir). Il y a un peu le même problème de proximité avec « ressortir » qui cache en fait deux verbes bien différents : « Le résultat de l’entreprise ressort à 50 M€ » mais « La question du franglais ressortit plus généralement à la question de la cohérence de la langue » (penser au substantif « ressortissant »).

 

On remplit (to fill in en anglais) ou on complète un formulaire mais on ne le « renseigne » pas.

 

Après pas mal de vicissitudes, le sort de « résident » et « résidant » a été enfin fixé : « résident » est un nom et « résidant » un adjectif.

01/02/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XX)

Comment doit-on prononcer le É et le È ?

« J’ai » peut se prononcer é ou è mais, pour le passé simple et le futur simple, Grévisse recommande de les prononcer é, afin d’éviter la confusion avec l’imparfait de l’indicatif et le conditionnel présent (« je mangeais », « je mangerais »). Je l’ai déjà indiqué dans un billet antérieur.

Comme « me trompé-je ? » se prononçait è, la réforme de l’orthographe de 1990 a avalisé la graphie « me trompè-je ? ».

La conjonction de coordination « et » se prononce é en principe, tandis que les terminaisons –et se prononcent è..

« Mes », « tes », « ses », « des », « les »… se prononcent é.

En définitive, on constate de nombreuses variations régionales, donc il ne sert à rien de s’étendre sur le sujet.

Rappelons que « il faut que tu voies cela » ne se prononce pas –oille !

L’Académie consacre un petit article à « qualitatif », pour expliquer que « une étude qualitative » n’est pas une étude de haut niveau mais une étude sur la qualité d’une chose ou d’un phénomène ! Je préfère me gendarmer contre un raccourci fréquent dans l’entreprise : une étude quali, une étude quanti… Le temps est-il si compté qu’il faille ne prononcer que le début des mots ?

31/01/2015

Les filles de rêve ne sont pas décevantes (V)

La sylphide.jpgOn sent que A. Corbin écarte la sylphide de Chateaubriand car elle naît d’une confession un peu psychiatrique et non pas d’une création poétique ou romanesque. C’est très subtil, réfléchissez bien. Elle aussi se retrouve entre Diane et Vénus.

Graziella fut réédité près de « quatre-vingts fois » (sic). Encore un qui n’a pas lu tous les billets de ce blogue. On lit aussi « Pour avoir considéré la jeune fille transfigurée par les larmes, l’image de Graziella… » ; c’est une phrase qui n’a pas été relue. Foin de la belle écriture, A. Corbin inclut cette égérie de Lamartine dans les filles de rêve ; après tout, c’est lui le patron !

Aurélia (de Gérard de Nerval) subit le même sort que la sylphide car elle ressortit plus de la rêverie que du rêve (sic). Historiquement, sa figure coïncide avec la dissolution progressive de la figure (de la fille de rêve), à partir du milieu du XIXè siècle.

 

Avec une exception, célébrissime : Yvonne de Galais. Elle a certains traits de Diane et clôt la cohorte, « dont on aura, je pense, saisi la cohérence ».

On peut rêver…