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14/11/2018

Brèves linguistiques de la Presse II

Dans la même veine que précédemment, voici une brève de Marianne (8 décembre 2017), à propos d’un forum qui s’est tenu à l’université Paris-Dauphine. Son nom ? €.Day… L’initiative, appelée The European Business Day, avait pour slogan Make Europe great again. Soit dit en passant depuis que M. Trump a utilisé cette formule, combien d’imitateurs ! En conclusion, le journaliste de Marianne écrit : « Plus la Grande-Bretagne s’éloigne de l’Europe (NDLR : de l’Union européenne, plutôt), plus les eurobéats parlent la langue des partisans du Brexit ».

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Le 10 novembre 2017 (mes lecteurs voient que je rattrape mon retard !), c’est au tour d’Orange d’avoir le déshonneur des brèves de Marianne. En effet, Orange n’a rien trouvé de mieux que d’appeler la banque en ligne qu’il ouvre à cette époque : Orange Bank, à l’américaine. « Quand on est le descendant de feu France Télécom, il est important (semble-t-il) de couper le cordon ombilical avec la mère patrie ». Depuis qu’elle n’est plus publique, l’entreprise s’ingénie à utiliser l’anglais pour nommer toutes ses initiatives. C’est son PDG de l’époque, Michel Bon, qui avait imposé en France, le terme EBITDA pour caractériser les résultats opérationnels de son entreprise. L’équivalent français existe pourtant depuis longtemps.

Regardons un bulletin (mars 2017) d’Orange, véhicule de sa communication actionnariale. L’EBITDA est toujours présent, bien sûr, mais il est maintenant « ajusté ». On y parle de transformation digitale, de virage digital, de solutions digitales, comme si les rédacteurs de cette lettre interne ne savaient pas que ce mot n’existe pas en français et qu’ils devraient employer « numérique ».

Rien à voir mais je lis plus loin qu’Orange Business Services (comme c’est beau quand c’est en anglais…) accompagne les multinationales « à l’international ». Cette expression, apparue dans les années 90, m’a toujours horripilé. Il paraît que la mondialisation triomphante n’accepterait pas que l’on dise « à l’étranger » ; ce serait blessant pour tous les habitants du village mondial…

Un sous-titre est libellé comme suit : « Aux avant-postes des technologies disruptives » ; encore un néologisme, un mot à la mode (voir mon prochain billet). Pour ce faire Orange a créé le pôle d’expertise Orange Applications for Business. Cette entreprise décidément à la pointe « veut s’imposer sur le Machine to Machine et l’IoT ». Elle « veut développer son leadership sur le marché du cloud, grâce à Orange Cloud for Business et devenir un acteur reconnu du digital workplace ». Par ailleurs, elle a lancé l’Orange Cyberdefense Academy », un cursus de formation.

On serait en manque si Orange n’avait pas évoqué le « durable » ; eh bien oui, Orange et la Ruche s’unissent pour encourager les Tech for Good, dans le cadre de l’appel à projets Digital Impact, espaces de coworking d’innovation…

25/06/2018

Ma langue des Hautes-Vosges (suite)

Dans mon billet du 15 septembre 2016, j’avais commencé un petit lexique haut-vosgien / français, sans prétention mais pour inventorier les quelques mots intraduisibles que je tiens de mon enfance dans les Hautes-Vosges.

Depuis lors, d’autres mots me sont revenus. Je les consigne ci-dessous.

vosgien

français

trôler

Aller et venir, bouger sans cesse, aller partout sans jamais faire de pause, en se dispersant

« t’as pas fini de trôler »

achepailler

Baragouiner en langue étrangère

effrâlé

Avachi, dégondé, démantibulé

gûzer

Fureter, baguenauder, se balader en étant désœuvré, « traîner la savate »

chougner

Chouiner

   
   
   

 

Au total, au bout de deux ans, la moisson est maigre…

02/06/2018

"On va dans le mur, c'est Pink Floyd !"

C’est sur France Inter, le mercredi 30 mai 2018 que j’ai entendu cette exclamation improbable et magnifique. Il s’agissait pour une Directrice de maison de retraite de commenter le nième projet de loi du gouvernement de M. Philippe concernant cette fois les EHPAD (nom plein de poésie censé désigner les maisons de retraite médicalisées – établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes –). Et la dame, après un argumentaire tout à fait convaincant, s’est écriée : « On va dans le mur, c’est Pink Floyd !).

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Dieu sait que j’aime la musique de ce groupe anglais des années 60 et 70 : « Atom heart mother », « Wish you were here » et surtout « The dark side of the moon »… mais jamais je n’aurais imaginé que son nom soit associé à une expression populaire, par le biais (le pivot !) de leur disque peut-être le plus connu, à défaut d’être le meilleur.

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