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03/01/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XIV)

On n’en a pas fini avec le « L »…

L’Académie souligne une fois de plus l’aberration qui consiste à utiliser des mots anglais à la place de mots français parfaitement adaptés et nombreux. Exemple typique : look (et aussi touch). Comme dans le « Petit dictionnaire » que j’ai déjà présenté, elle donne les équivalents français : air, allure aspect, dehors, expression, et même gueule, dégaine, touche (mes parents disaient couramment : « elle a une drôle de touche »).

Et comme cela a été maintes fois mentionné dans ce blogue, elle dénonce l’importance « aux yeux de certains de se donner un air de modernité en empruntant à l’anglais mots et expressions à la mode ».

 

Duffle-coat.jpgEnfin, emboîtant le pas à Étiemble, elle fait remarquer que la mode passe et que, comme pour le fameux duffle-coat, l’étoile de look et de touch déjà pâlit. Vous connaissez mon point de vue sur le sujet : la mode du duffle-coat est revenue et la french touch fait florès…

Ce qui me fait penser à une bizarrerie : comment se fait-il que l’on parle de smartphone et de tablette ? Pourquoi le mot français « tablette » s’est-il imposé ?

Allez, c’est mon vœu pour 2015 : que l’on revienne au français, que le débat soit clos et que l’on passe enfin aux choses sérieuses (chômage, pauvreté, précarité, recherche, innovation, entreprenariat) !

01/01/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XIII)

À la lettre L, on trouve les liaisons… ça tombe bien, on va lier 2015 à 2014 qui vient de s’achever. Il y a eu des liaisons en 2014, il y en aura en 2015, certaines seront dangereuses…

Bon, en français, la liaison est un « petit supplément d’âme » qui montre son Français de langue maternelle française ; les Francophones de deuxième langue ont en effet beaucoup de mal à « attraper le coup » (il n’y a qu’à écouter la différence d’élocution entre Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg…).

On pense tout de suite au haricot (pour nous, dire « le haricot » et non pas « l’haricot » est naturel). Mais les cas où la liaison est obligatoire sont très nombreux : « tout homme » (le « h » n’est pas aspiré), un « ancien usage », « ils aiment », « on aime », « ils y vont », « courons-y », « donnez-en », « c’est à voir », « trop étroit », « dans une heure », « mot à mot »… À la radio, Bernard Guetta disait "un nhandicap" l'autre jour...

A contrario, il y a une foule de cas où l’on ne fait pas la liaison : après la conjonction « et », « un temps idéal » (malgré le « s » final et la voyelle initiale), « des moulins à vent », « tu portes une jupe courte », « tu pars à huit heures », « de part en part », « des oui en nombre ».

 

Il y a des cas amusants : avec « un savant aveugle », on fait la liaison si le nom est « un aveugle » mais on ne la fait pas si le nom est « un savant » car ces deux mots peuvent tous deux être des substantifs ou des adjectifs.

Et enfin, les fautes classiques (connues sous le nom de « liaisons mal t’à propos » ou de « pataquès ») : l’Académie les appelle les « cuirs » (« il s’est mi-t au travail ») et les « velours » (« vingt-z-euros », « il est venu aujourd’hui-z-encore »).

 

Allez, on attaque 2015. Nouvel an.jpg

29/12/2014

Dis pas ci, dis pas ça (XII)

C’est à la lettre L (et pourquoi pas Y ?) que l’Académie aborde le cas du participe passé du verbe « faire », construit avec l’auxiliaire « avoir » et suivi d’un infinitif ; exemple typique : « La maison qu’il a fait bâtir ».

On constate que pas mal de gens n’accordent pas (plus) le participe passé avec le complément d’objet direct (COD) placé avant l’auxiliaire « avoir » : « La maison qu’il a construite de ses mains ». Par une de ces aberrations qu’on a du mal à comprendre, les mêmes personnes s’avisent souvent « d’accorder » le participe passé « fait » avec le COD placé avant. Or, dans l’exemple précédent, le participe passé « fait » est invariable.

On rappelle à l’occasion de ce paragraphe que, depuis la réforme de 1990, il est recommandé de traiter de la même manière le participe passé du verbe « laisser » : « Il nous a laissé partir ».

Pour ma part, je pense que la confusion vient des cas où l’infinitif qui suit « fait » commence par une voyelle comme « é » : « L’antenne qu’il a fait ériger » (forme correcte) se prononce comme « L’antenne qu’il a faite ériger » (forme incorrecte)…

Rien à voir mais on écrit "Elle est venue me voir".