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03/02/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XXII)

Champagne.jpg« Sabler le champagne » et « Sabrer le champagne » sont deux expressions distinctes, qui ne veulent pas dire la même chose : « Sabler », c’est boire d’un trait et, par extension, « célébrer un événement en buvant du champagne » ; « Sabrer », c’est ouvrir la bouteille de champagne d’un coup de sabre… (opération dangereuse, à ne pas tenter !).

 

« Sans que » n’exige pas l’emploi de la négation mais, dans un contexte « négatif », il est conseillé de l’employer quand même ! On écrira donc : « Il vient sans qu’on l’en ait prié » et « Il ne vient jamais sans qu’on ne l’en ait prié ».

 

On se rappelle quelque chose et on se souvient de quelque chose. Et, de la même façon, on dira « Je me le rappelle » et « Je m’en souviens ».

 

Il n’est pas obligatoire (mais c’est considéré comme plus élégant) de réserver « second » aux énoncés où l’on ne considère que deux éléments et d’employer « deuxième » lorsque l’énumération va au-delà de deux.

 

« S’ensuivre », qui a le sens de « découler », « résulter », s’écrit en un seul mot !

 

« Soi-disant » est invariable et ne s’applique qu’à des personnes (qui revendiquent telle ou telle qualité).

02/02/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XXI)

« Quelque » m’a longtemps perturbé. C’est un collègue d’Issy les Moulineaux, JV, également passionné de langue française, qui m’a permis d’y voir clair.

Il ne faut pas confondre « Quelques qualités plastiques qu’elle ait à son actif » et « Quelque belle qu’elle soit » ; dans le premier cas, « quelque », suivi d’un nom, s’accorde en nombre avec ce nom ; dans le second, « quelque », suivi d’un adjectif (ou d’un adverbe), est invariable.

Et par ailleurs, « quel que » en deux mots (un adjectif variable et un conjonction) introduit une phrase subordonnée : « Quelle que soit sa beauté, elle devra faire ses preuves ». Remarquons que dans tous les cas, le verbe qui suit est au subjonctif.

 

C’est un peu pareil avec « quoique » (synonyme de « bien que ») et « quoi que » (synonyme de « peu importe ce que ») : « Quoiqu’elle s’arrange pour être discrète, sa beauté la dessert » et « Quoi qu’elle fasse, sa beauté la dessert ».

 

Le mot « recouvrement » est le substantif commun à « recouvrer » et à « recouvrir », d’où la confusion fréquente entre les deux verbes. On doit dire « Elle a recouvert un livre » et « Elle a recouvré la santé ». Pour une entreprise, le recouvrement (des factures) est crucial. Il faut donc qu’elle s’occupe de les recouvrer (et non pas de les recouvrir). Il y a un peu le même problème de proximité avec « ressortir » qui cache en fait deux verbes bien différents : « Le résultat de l’entreprise ressort à 50 M€ » mais « La question du franglais ressortit plus généralement à la question de la cohérence de la langue » (penser au substantif « ressortissant »).

 

On remplit (to fill in en anglais) ou on complète un formulaire mais on ne le « renseigne » pas.

 

Après pas mal de vicissitudes, le sort de « résident » et « résidant » a été enfin fixé : « résident » est un nom et « résidant » un adjectif.

01/02/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XX)

Comment doit-on prononcer le É et le È ?

« J’ai » peut se prononcer é ou è mais, pour le passé simple et le futur simple, Grévisse recommande de les prononcer é, afin d’éviter la confusion avec l’imparfait de l’indicatif et le conditionnel présent (« je mangeais », « je mangerais »). Je l’ai déjà indiqué dans un billet antérieur.

Comme « me trompé-je ? » se prononçait è, la réforme de l’orthographe de 1990 a avalisé la graphie « me trompè-je ? ».

La conjonction de coordination « et » se prononce é en principe, tandis que les terminaisons –et se prononcent è..

« Mes », « tes », « ses », « des », « les »… se prononcent é.

En définitive, on constate de nombreuses variations régionales, donc il ne sert à rien de s’étendre sur le sujet.

Rappelons que « il faut que tu voies cela » ne se prononce pas –oille !

L’Académie consacre un petit article à « qualitatif », pour expliquer que « une étude qualitative » n’est pas une étude de haut niveau mais une étude sur la qualité d’une chose ou d’un phénomène ! Je préfère me gendarmer contre un raccourci fréquent dans l’entreprise : une étude quali, une étude quanti… Le temps est-il si compté qu’il faille ne prononcer que le début des mots ?