Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/04/2020

Les mots du corona VI

Et ça continue, encore et encore… (Francis Cabrel).

Pendant la crise sanitaire, le printemps favorise l’éclosion de nouveaux mots franglais et d’expressions baroques.

Premier de la liste : le tracking ! Personne ne s’est avisé que le verbe anglais to track signifiait tout simplement  « suivre à la trace » et le substantif « chemin », « sentier », « trajectoire ». Les médias et l’actualité avaient déjà fait connaître il y a quelques années le mot « traçabilité », issu de l’assurance-qualité industrielle. Dès lors, pourquoi ne pas parler de « traçage » pour désigner la nouvelle application de suivi ou de détection visée par les Pouvoirs publics en vue du « déconfinement ». Mais non, nos journalistes et politiciens (Édouard Philippe et compères) préfèrent se gargariser avec tracking… Le comble a été atteint avec « vous êtes trackés », inévitable parce que tout mot franglais est accompagné de la cohorte de ses déclinaisons (un substantif donne le verbe correspondant, et réciproquement). Mais là, le journaliste prend des risques parce que les Gaulois réfractaires vont comprendre, à juste titre, « vous allez être traqués ». N’est pas anglophone qui veut : la prononciation laisse à désirer, et certains bafouillent sur tracking ; on entend parfois trekking...

Tiens, à propos de confinement, et avant de parler de déconfinement, certains ont essayé de nous imposer shut down ; heureusement, ça n’a pas pris. Les Gaulois se rappellent qu’en cinquième on leur a parlé de ces associations anglaises entre un verbe et une postposition, qui modifient à l’infini le sens initial du verbe et qui obligent, pour les décoder, à « commencer par la postposition » (to swim back, etc.). Donc ça bloque dans nos cerveaux limités de gens qui ne sont rien.

L’ineffable Brice Teinturier, sondeur en chef, se fait de temps en temps un petit plaisir. Le 11 avril 2020, dans la Matinale de France Inter, il s’est permis la phrase suivante : « Les Français benchmarkent notre solution (de lutte contre le COVID 19) avec celle des autres pays ».

11/04/2020

Le professeur de franglais

Impayable ! Il est impayable, ce professeur de franglais !

La vidéo m'a été envoyée par un ami musicien, elle dit mieux que tous les billets d'humeur ce qu'est devenue notre langue. Jugez vous-même :

https://youtu.be/vzEJjhtSevQ

 

09/04/2020

Contes de la folie linguistique ordinaire

Dans l’émission « Code postal » de France Inter, le 13 janvier 2020, vers 7 h 15, on causait urbanisme et nouveaux concepts pour nos lieux de vie.

Le journaliste interroge un urbaniste à propos de l’initiative d’un petit village qui s’est complètement réorganisé, sous les auspices du numérique naturellement :

-      C’est quoi un « smart village » ? (en prononçant village à la française) ;

-      C’est la déclinaison d’un concept moderne qui s’appelle smart cities !

lui répond le spécialiste.

Et d’expliquer de quoi il retourne en concluant sur le smart village (prononcé à l’anglaise).

L’anecdote est pour moi typique de ce nième avatar de l’anglomanie qui consiste à expliquer un terme français par son équivalent anglais. Faites l’expérience ; demandez à quelqu’un ce qu’est la reddition de compte ; s’il est cultivé, il vous répondra : le reporting ! De même pour courriel (un e-mail) ou pour remue-méninges (brain storming). Et n’allez pas lui souhaiter une bonne fin de semaine, il comprendra bon week-end !

Terminons par une note d’espoir et avec le charmant sourire de Christine Kelly (Face à l’info, sur CNews) :

Christine Kelly.jpg

elle s’est fait reprendre par Éric Zemmour, Éric Revel, Éric de Riedmatten et Marc Menant pour s’être laissé aller au franglais. Ça fait du bien !