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31/08/2014

Les merveilleuses exceptions du français. Troisième partie : la fin des mots

 

 

À la fin des mots

 On peut en général « deviner » la lettre finale en mettant le mot au féminin (là, les féministes devraient être contentes…) ou en examinant les dérivés (là, les financiers devraient être fiers…).

 

Ainsi

on écrit :

parce qu’on écrit :

paysan

paysanne

marchand

marchande

commerçant

commerçante

bond

bondir

mont

montagne

Etc.

 

 

Ce procédé est très utile. Il peut également s’appuyer sur les racines latines, quand on les connaît. Et donc, très souvent, on peut affirmer, comme Rouletabille : « Ce mot ne PEUT pas s’écrire autrement », même si on ne le connaît pas !

 

Cela étant, il y a des exceptions :

on écrit :

bien qu’on écrive :

abri

abriter

favori

favorite et favoriser

 

Pour la lettre finale des participes passés, la règle est la même et il n’y a que deux exceptions :

on écrit :

bien qu’on écrive :

absous

absoute

dissous

dissoute

 

Elle est pas belle, la vie ?

 

Tous les verbes en :

se terminent par :

sauf :

OIR

oir (vouloir)

Boire et croire

 

Tous les adjectifs en :

se terminent par :

sauf :

OIR

oire (ostentatoire)

Noir

 

Tous les noms féminins en :

se terminent par :

sauf :

OIR

oire (pétoire)

Aucune exception !

 

Tous les noms masculins… eh non ! il n’y a aucune règle (cela n’étonnera pas les féministes).

 

Ma source : encore une fois, le Berthet (voir les billets précédents).

30/08/2014

Lingua quintae respublicae

AL m’a fait découvrir Éric Hazan et son livre « LQR, la propagande du quotidien ». Je n’ai pas encore lu ce livre, qui date de 2006, d’avant la crise mais l’interview de l’auteur par Daniel Mermet :

https://www.youtube.com/watch?v=BEYrB_NUpfs

permet de se faire une bonne idée des idées qu’il défend.

É. Hazan, dans la ligne du philosophe Viktor Klemperer et de George Orwell (1984), considère que la société actuelle instille et véhicule une langue pernicieuse, une novlangue, dont les mots ont vu leur sens déformé, de façon à gommer tout motif de rivalité entre groupes sociaux et surtout de critique ou de révolte contre le système en place, à savoir le capitalisme.

Le vocabulaire, en petit nombre, repose sur des euphémismes : les pauvres sont appelés « ménages modestes », les exploités des « défavorisés », le capitalisme lui-même le « néolibéralisme ». De ce fait, plus de responsables (les exploiteurs !) et plus de conservateurs : qui peut être opposé à la liberté qu’évoque le mot « libéralisme » ?

É. Hazan note les transferts incessants de vocabulaire entre les publicitaires et les politiques et le rôle prépondérant des médias. Pour autant, il n’invoque pas la théorie du complot : c’est simplement une communauté d’intérêts entre personnes du même moule, dont l’intérêt est que rien ne change.

Il fixe un objectif modeste à son livre : que chacun apprenne à détecter et à décoder les éléments de LQR dans sa vie quotidienne…

Ceux qui ont des oreilles entendront !

 

Ajout du 19 novembre 2014.

Lu dans Alternatives économiques n°336 de juin 2014 ; "… il doit mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), le nom officiel très novlangue pour désigner un plan de licenciement." Sans commentaire.

29/08/2014

Les merveilleuses exceptions du français. Deuxième partie : le milieu des mots

Au milieu des mots

Il n’y a toujours qu’un seul « b » (sauf dans abbé, rabbin, sabbat et gibbosité), qu’un seul « d » (sauf dans addition, adduction et reddition) et qu’un seul « g » (sauf dans agglomérer, agglutiner, aggraver et suggérer, et bien sûr dans leurs dérivés).

 

On intercale un « u » entre « c » ou « g » d’une part et « e », « i », « y » d’autre part, quand on veut préserver le son K ou GH. Et on écrit donc : fatigue, anguille, Guy. Le cas de la diphtongue « euil » (comme dans seuil) est très curieux : pour obtenir le son K ou GH, le « u » est simplement déplacé devant le « e » ; on écrit donc accueil et orgueil (et non pas accueuil ou orgueuil comme le voudrait l’application stricte de la règle).

Un autre cas est amusant (sauf peut-être pour des féministes jusqu’au-boutistes) : grand-père s’écrit avec un tiret, tandis que grand’mère prend une apostrophe, comme tous les noms féminins composés avec « grand » (grand’rue) ! L’apostrophe remplace donc « e- ». Au pluriel, on écrira : des grands-pères et des grand’mères.

 En fait, c'est ce que dit le Berthet, dans les années 40 ; mais une réforme de l'orthographe, au début du même siècle, a déjà proposé d'éliminer cette bizarrerie, sans succès. Nous verrons dans un billet prochain consacré aux Réformes de l'orthographe, que la loi Rocard de 1990 essaie de lui porter un coup fatal. À suivre donc... La mairie de Marly le Roi a elle baptisé sa rue principale : "Grande rue"...

C’est pas beau, le français ?

 

Source : le Berthet de 1941 (à noter que, par exemple, il ne connaissait pas le mot « addiction » ; non pas parce que nos Anciens ne buvaient ni vin en quantité ni absinthe… mais tout simplement parce que c’est du franglais).