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30/08/2014

Lingua quintae respublicae

AL m’a fait découvrir Éric Hazan et son livre « LQR, la propagande du quotidien ». Je n’ai pas encore lu ce livre, qui date de 2006, d’avant la crise mais l’interview de l’auteur par Daniel Mermet :

https://www.youtube.com/watch?v=BEYrB_NUpfs

permet de se faire une bonne idée des idées qu’il défend.

É. Hazan, dans la ligne du philosophe Viktor Klemperer et de George Orwell (1984), considère que la société actuelle instille et véhicule une langue pernicieuse, une novlangue, dont les mots ont vu leur sens déformé, de façon à gommer tout motif de rivalité entre groupes sociaux et surtout de critique ou de révolte contre le système en place, à savoir le capitalisme.

Le vocabulaire, en petit nombre, repose sur des euphémismes : les pauvres sont appelés « ménages modestes », les exploités des « défavorisés », le capitalisme lui-même le « néolibéralisme ». De ce fait, plus de responsables (les exploiteurs !) et plus de conservateurs : qui peut être opposé à la liberté qu’évoque le mot « libéralisme » ?

É. Hazan note les transferts incessants de vocabulaire entre les publicitaires et les politiques et le rôle prépondérant des médias. Pour autant, il n’invoque pas la théorie du complot : c’est simplement une communauté d’intérêts entre personnes du même moule, dont l’intérêt est que rien ne change.

Il fixe un objectif modeste à son livre : que chacun apprenne à détecter et à décoder les éléments de LQR dans sa vie quotidienne…

Ceux qui ont des oreilles entendront !

 

Ajout du 19 novembre 2014.

Lu dans Alternatives économiques n°336 de juin 2014 ; "… il doit mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), le nom officiel très novlangue pour désigner un plan de licenciement." Sans commentaire.

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