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25/01/2016

Table, chien, cheval : un mot en vaut-il un autre ?

Apparemment les mots n’ont pas d’importance ; ce sont des conventions pour désigner sans ambiguïté des objets ou Table.jpgdes concepts, et pour se comprendre. Une table, par exemple, pourrait s’appeler tout aussi bien « chaise » mais il se trouve que c’est une table…

 

 

 

En fait nous sommes attachés aux mots, ils résonnent en nous et certains nous plaisent particulièrement (par exemple, j’adore « calamiteux », « fortuit », « dérisoire »…).

Chien.jpg

 

 

 

Bernard Pivot a écrit un livre sur les mots qui ont jalonné sa carrière (voir mes billets antérieurs à ce sujet) et Jean-Paul Sartre a écrit « Les mots ».

 

 

Quand quelqu’un emploie un mot à la place d’un autre, cela nous agace (surtout quand le snob utilise un terme Cheval.jpganglais à la place d’un équivalent français courant). Cela peut aussi être drôle. Je vous ai déjà parlé d’une collègue qui modifiait, sans le vouloir, des expressions toutes faites ; je vous avais d’ailleurs promis de publier quelques-unes de ses meilleures perles. Cela viendra.

 

 

 

J’en étais là quand je suis tombé sur le Préambule de la pièce de Jean Tardieu « Un mot pour un autre », que voici. 

« Vers l’année 1900… une curieuse épidémie s’abattit sur la population des villes, principalement sur les classes fortunées. Les misérables atteints de ce mal prenaient soudain les mots les uns pour les autres, comme s’ils eussent puisé au hasard les paroles dans un sac… 

Ce fait historique – hélas contesté par quelques savants – appelle les remarques suivantes :

  • Que nous parlons souvent pour ne rien dire ;
  • Que si, par chance, nous avons quelque chose à dire, nous pouvons le dire de mille façons différentes ;
  • Que les prétendus fous ne sont appelés tels que parce que l’on ne comprend pas leur langage ;
  • Que, dans le commerce des humains, bien souvent les mouvements du corps, les intonations de la voix et l’expression du visage en disent plus long que les paroles ;
  • Et aussi que les mots n’ont, par eux-mêmes, d’autres sens que ceux qu’il nous plaît de leur attribuer. 

Car enfin, si nous décidons ensemble que le cri du chien sera nommé hennissement et aboiement celui du cheval, demain nous entendrons tous les chiens hennir et tous les chevaux aboyer ».

23/01/2016

Mauvaises fréquentations

Chers lecteurs,

Voici un point sur la fréquentation du blogue "Le bien écrire".

Rappelons d'abord que, en juillet 2015, l'hébergeur hautETfort a abandonné la fourniture des statistiques et que je me suis donc tourné vers un outil spécialisé, XiTi. Ensuite, à partir de décembre 2015, le blogue est devenu bihebdomadaire. Il convient donc, si l'on veut comparer avec la configuration précédente, de cumuler, pour un billet donné, tous les chiffres de fréquentation, depuis son jour de parution jusqu'à la veille de la parution du billet suivant. Ou alors de regarder uniquement les cumuls sur une période suffisamment longue, un mois par exemple, ce qui permet de lisser les hauts et les bas.

La répartition géographique reste, bien sûr, centrée très majoritairement sur l'Europe ; mais j'ai plaisir à constater que j'ai aussi des lecteurs en Afrique, en Amérique du Nord et en Asie. Ma nouvelle frontière est donc l'Amérique du Sud ; je devrais réussir à attirer dans notre cercle une connaissance francophone qui vit en Argentine... 

Fréquentation monde janvier 2016.png

Les chiffres maintenant : 240 visiteurs par mois en moyenne depuis août 2015. 

Fréquentation mensuelle août 2015-janvier 2016.png

Et une soixantaine par semaine ; cela peut signifier que 30 personnes environ lisent chaque billet depuis décembre 2015, en supposant fidélité et régularité. 

Fréquentation hebdomadaire 2015-janvier 2016.png

Merci à tous, encore une fois !

N'hésitez pas à réagir aux billets (les commentaires sont faits pour cela) et aussi à faire connaître le blogue autour de vous.

07:30 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

21/01/2016

Priorité à l'instruction

Dans le Marianne du 27 novembre 2015, la philosophe Catherine Kintzler, auteur de « Condorcet, l’instruction publique et la naissance du citoyen », écrivait :

« La finalité de l’école n’est pas de former des individus adaptés à un état de la société ni de répondre à des demandes sociopolitiques qui la renvoient à son extérieur, mais de donner à chacun les moyens de son autonomie et de la culture de ses talents.

On abandonnera les critères comportementaux ou adaptatifs (« compétences » et « projets »).

… priorité sera donnée à l’instruction par des programmes nationaux disciplinaires.

On s’interrogera à cet effet sur ce qui est libérateur à long terme et sur la progressivité de l’acquisition.

On recrutera (les enseignants) sur concours nationaux appréciant le degré de maîtrise des savoirs qu’ils enseignent… ». 

Les lecteurs de ce blogue auront retrouvé là les mêmes demandes et recommandations que prodiguent Natacha Polony, Alain Finkielkraut, Alain Bentolila et d’autres, dans leur critique de la regrettable « réforme du collège » de Mme Belkacem.

Condorcet.jpgLes maîtres-mots sont « savoir » et « disciplines » qui doivent remplacer les « compétences » et « projets » des pédagogistes, « maîtrise de ces savoirs » par les enseignants qui doivent les enseigner (allusion directe à la baisse de niveau du recrutement, vingt ans après la baisse du niveau tout court), « autonomie » et « national » (programmes nationaux, concours nationaux) et enfin « instruction (nationale) » et non plus « éducation (nationale) ».

Il s’agit bien d’instruire des enfants qui ne savent pas, et non de les distraire, de les occuper ou de les éduquer.