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08/02/2016

La Francophonie, c'est pas ce que vous croyez (II)

Deuxième idée reçue et fausse : la Francophonie, ce serait uniquement une histoire de langue française (« Qui parle la même langue s’assemble… » ou bien « Encore ces Frenchies qui veulent faire la nique à l’anglais ! »).

Eh bien pas seulement !

Cidre.jpgPaul Volfoni : J'lui trouve un goût de pomme.


Maître Folace : Y'en a.…

Paul Volfoni : Vous avez beau dire, y a pas seulement que d'la pomme… y'a autre chose… ça serait pas des fois de la betterave ? Hein ?


Monsieur Fernand : Si, y en a aussi !

 

Écoutons Senghor : « Le problème n’est pas de partager un héritage mais d’édifier, entre nations majeures, une véritable communauté culturelle. L’âge des empires est révolu. Les sociétés humaines de demain seront fondées sur la solidarité de langue et de culture ».

Le grand dessein, inconnu du public, c’est de faire de la Francophonie, un rassemblement de pays qui, en plus de partager la même langue, partagent des valeurs de solidarité, de paix, de respect des Droits de l’Homme, de développement durable

Le grand mystère, c’est qu’on n’en parle jamais dans les médias ! Eh bien, oui : la Francophonie, c’est bien plus que le fait d’avoir le français comme langue commune ; c’est une organisation qui défend des valeurs et essaie, à la mesure de ses moyens de répandre la paix et le développement.

Troisième idée fausse : la Francophonie serait une super-Académie au plan mondial !

Non, la Francophonie n’est pas une initiative de défense du français (tel qu’il est parlé en France, par exemple, ou tel que l’Académie française voudrait le préserver). Bien au contraire, l’espace francophone reconnaît que le français parlé sur les cinq continents est très divers ; il y a mille et une façons d’exprimer les choses d’un pays francophone à l’autre, surtout au niveau lexical et au niveau des expressions courantes. Et, de ce point de vue, l’Académie française aura certainement à se repositionner un jour : garder le temple du français correct pour 65 millions de Français, c’est une chose ; faire la même chose pour plusieurs centaines de millions de francophones, c’est une autre affaire.

Tour de Babel.jpgBien plus, la Francophonie se sent proche des initiatives-sœurs des langues latines : l’Organisation des États ibéro-américains (qui partagent l’espagnol et le portugais) et la Communauté des pays de langue portugaise. Pour être complet, il faut signaler la magnifique Union latine, qui avait six langues officielles : l’espagnol, le français, l’italien, le
 portugais, le roumain et le catalan. Elle a malheureusement cessé ses activités, faute de moyens. Mais c’était une belle riposte à la Tour de Babel…

Donc, pour résumer, le français, bien sûr mais pas de façon sectaire !

(à suivre)

04/02/2016

Mes Sud-Américaines

« À la radio des tangos et des solos d'maracas

Ah ! je suis branché sur Caracas

Que c'est bon, que c'est beau

Que c'est chaud, que c'est bon tout ça

 

Whoo ! les sud-américaines

Aux parfums qui se promènent

Tout près de moi

Des yeux tout ronds immenses

Sur vos hanches qui se balancent

Et revoilà

 

 

À la radio du tango et y’a l'amour dans l'air

Ah ! je suis branché sur Buenos-Aires

Que c'est bon, que c'est beau

Que c'est chaud, que c'est bon tout ça »

Ça y est, je les ai, mes Sud-Américaines !

Ne vous méprenez pas… il s’agit uniquement du lectorat du blogue. Il y a encore quelques semaines, je me fixais Sud-Américains.jpgcomme objectif de « conquérir » un quatrième continent : le sud-américain. Eh bien, grâce à Marijuz et les autres, c’est fait !

 

 

 

Jugez vous-mêmes :

Le 30 janvier…

Diffusion blogue 30 janvier 2016.png

 

 

 

 

 

 

 

 … et le 31 janvier 2016

Diffusion blogue 31 janvier 2016.png 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bienvenue à toutes et à tous, amis de l'Amérique latine !

Et pour que je sois la Francophonie à moi tout seul… il ne me reste plus qu’à séduire les Australiens.

01/02/2016

La Francophonie, c'est pas ce que vous croyez (I)

Vous en pensez quoi, de la Francophonie ?

La plupart des Français n’en pensent probablement rien ; ou alors que c’est une action secondaire, satellite des prestigieuses « Affaires étrangères », vestige de notre ancienne gloire, concession à nos anciennes colonies africaines, source de dépenses occasionnées par des Sommets internationaux qui ne produisent rien de concret, sauf de beaux discours et des protestations d’amitié éternelles, postiche de notre effacement progressif du monde, nous et notre langue qui fut celle de l’Europe, cousinage avec ce magnifique Québec que nous avions vu « libre » ; en un mot, beaucoup de bruit pour rien ou pour pas grand-chose.

Eh bien, il y a de cela mais la Francophonie, c’est bien autre chose.

Premier point : faut-il un F majuscule ou un f minuscule au mot « francophonie » ?

Les deux, mon Capitaine !

On met une minuscule quand on désigne le fait de parler français, alors qu’on n’est pas Français ; la francophonie est une caractéristique de la Wallonie, du Liban, de la Côte d’Ivoire, de l’Argentine, de la Louisiane, sur les cinq continents.

On met une majuscule quand on veut parler de l’organisation officielle qui associe environ 80 pays de par le monde qui ont le français en partage et qui en plus partagent un certain nombre de valeurs. Pour être plus précis, on peut parler de l’OIF, l’Organisation internationale de la francophonie, dirigée par le Secrétaire général de la francophonie (actuellement Madame Michaëlle Jean, ancien Gouverneur du Canada).

Deuxième point : la Francophonie (avec une majuscule) est-elle une idée française (de Paris) ?

Pas du tout !

Le gouvernement français de l’époque (celui du Général de Gaulle, dans les années 60) était même réticent à cette idée, qui risquait de perturber le processus de décolonisation en cours. Il lui préférait les associations bilatérales, entre la France et chacun des pays qui accédaient à l’indépendance.

Senghor timbre.jpgNon, la Francophonie est la grande idée d’un grand Monsieur, Léopold Sédar Senghor, qui y a consacré toute son énergie et sa force de conviction à partir du moment où il n’a plus été le Président du Sénégal.

Léopold Senghor était Normalien (ENS Ulm de l’époque), condisciple et ami de Georges Pompidou, qui fut Président de la République française. Il fut aussi Académicien.

Il a eu cette phrase extraordinaire : « Il est, d’un mot, question de nous servir de ce merveilleux outil trouvé dans les décombres du régime colonial. De cet outil qu’est la langue française ».

Inlassablement, il a cherché à convaincre de l’intérêt de créer une sorte de « Commonwealth à la française » ; et il a réussi à entraîner Habib Bourguiba (Président de la République tunisienne), Hamani Diori (Président de la République du Niger), Norodom Sihanouk, ancien roi du Cambodge et Jean-Marc Léger, journaliste et écrivain québécois.

Ces cinq-là, ce sont les Pères fondateurs de la Francophonie.

Aucun n’était français.

(à suivre)