Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/01/2015

Après Virginie, Léa, Audrey et Doria, Sonia...

Le Journal de Public Sénat à 22 heures est animé d'une main ferme et souriante par Sonia Mabrouk. Son style journalistique accrocheur est tempéré par une grande élégance vestimentaire mais conforté par une posture rigide qui exclut tout laisser-aller.

Hier, 21 janvier 2015, elle a commis, une fois n'est pas coutume, une énorme faute de français en disant à son interlocuteur "Ils vous sont gré", au lieu de "Ils vous savent gré".

Lequel interlocuteur n'était pas en reste puisqu'il a dit à plusieurs reprises "Ils ont été à Bruxelles", au lieu de "Ils sont allés à Bruxelles".

Certains, sans doute ICB j'imagine, diront que ce billet a été écrit uniquement pour vous parler de Sonia et vous montrer sa photo, au cas où vous ne la connaîtriez pas… C'est totalement faux !

La preuve, j'avais le choix entre deux photos d'elle.

Sonia en plein travail :

Sonia Mabrouk Public Sénat.jpg

et Sonia pour un magazine :

Sonia Mabrouk.jpg

Eh bien… c'est la première que j'ai choisie pour vous, sans hésitation.

 

21/01/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XVI)

À la lettre O, l’Académie fait du Francis Blanche sans le savoir.

Petit rappel pour les plus jeunes : dans les années 60, les humoristes pataphysiciens Francis Blanche et Pierre Dac avaient fait se plier de rire la France entière avec leur feuilleton radiophonique « Signé Furax », série avant la lettre, déjantée et surréaliste à souhait, dans laquelle des envahisseurs prononçaient de travers l’adverbe « indubitablement » : « indibutablement ».

Beaucoup plus tard, on a entendu des gens dire « rénumérer » au lieu de « rémunérer », de la dyslexie sans doute…

Nos Académiciens, eux, ont entendu « omnibuler » au lieu de « obnubiler ». Qui donc connaît ce paronyme ?

La météo à regarder au fond.jpg

 

 

(la photo, c’est pour rappeler à tous que la météo, qui se termine par le son « Ooooh… », est un sujet à regarder au fond… des yeux).

 

 

 

Naturellement, on bannira de son langage l’horrible « opportunité » dans le sens de « occasion » ou de « possibilité » ! « Opportunité » en français est lié à « opportun » : l’opportunité d’une décision, c’est le fait qu’elle tombe bien, elle convenait au moment, au lieu ; elle a été prise à propos.

L’occasion, c’est autre chose ; c’est une circonstance particulière ; souvent opportune d’ailleurs, au sens où cela va nous favoriser : « c’est l’occasion ou jamais ».

20/01/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XV)

Revenons au français recommandé par les Immortels.

À la lettre M, après le fameux « magistère » dont j’ai parlé dans un billet précédent, encore un truc bizarre : un article consacré au verbe « maturer » mais rien sur l’adjectif « mature ». Le livre de l’Académie prétend que « maturer » s’emploie, sous l’influence de l'anglais to mature, pour dire « mûrir », « croître », « se développer ». Ah bon ? moi, je ne l’ai jamais entendu. D’ailleurs, mon traitement de texte me le souligne en rouge… Peut-être que les Académiciens ont simplement répondu à une question posée sur le site internet… Et de rappeler que « maturer » ne doit s’employer que pour le tabac dans ses manufactures.

En revanche, j’entends souvent « ce sujet est maintenant mature », au lieu de, tout bêtement, « ce sujet est mûr ». Mais l’Académie n’en dit mot.

Addendum du 27 janvier 2015 : "mature" figure bien, dans le sens de "mûr", dans mon dictionnaire Hachette 1991 et dans mon Larousse de 1989, mais pas dans le Grand Larousse en deux volumes de 1921… C'est donc bien ce que me suggérait mon intuition : c'est un emprunt récent à l'anglais, inutile. Sans doute nos contemporains français, qui aimeraient qu'il y ait qu'un mot différent pour chaque chose et chaque concept, renâclent-ils à qualifier une personne de la même façon qu'une poire. D'autant, que pour les poires, la différence entre "mûr" et "blet" est ténue !

 

La météo en mini-jupe.jpgAttention à « météo » qui est employé de plus en plus à la place de « le temps qu’il fait ». En fait, de plus en plus de personnes, quand elles disent « regarde donc la météo » ne veulent pas qu’on regarde par la fenêtre le temps qu’il fait mais qu’on regarde un bulletin météorologique sur internet ! La confusion n’est donc peut-être pas là où l’on croit. Et « météo » remplace neuf fois sur dix « météorologique » parce que ce dernier est long, multisyllabique et surtout comporte plusieurs « o » à la suite, ce que G. Grente proscrit (cf. mon billet du 7 janvier 2015 sur l’harmonie du style). Dans le cas d’espèce, on n’y peut rien.

Et puis la météo, c'est tellement agréable à regarder... 

Nous l’avons déjà dit : la négation est marquée par « ne » et non pas par les « pas », « guère », « point », « mie », « goutte », qui l’accompagnent. Il faut donc éviter absolument des phrases comme « J’y vais pas » ou « Je sais pas ». Mais n’est-il pas déjà trop tard, ne serait-ce qu’à cause des textos qui incitent à aller vite ? Les Espagnols, eux, ont no se.

Lié à cela, il y a l’expression incorrecte « S’est-il décidé ou pas ? ». Il faut dire « S’est-il décidé ou non ? ». Et j’ajouterai ceci, plus ou moins issu de la logique mathématique : « ne » et « ou » font « ni » (négation d’une conjonction).

Est-il utile de rappeler qu’utiliser news (« t’as des news ? ») n’a aucun intérêt car nous avons « des informations » ou « de l’info » ? En revanche, il n’est peut-être  pas inutile de rappeler que news est du singulier en anglais…

Mais, au fait, j’ai déjà rendu compte de la lettre N le 25 décembre 2014, comme il se doit, le jour de Noël ; et vous ne me disiez rien !

C’est à croire que personne ne suit…

En tous cas, suiveurs ou pas, vous avez été 104 hier à visiter le blogue.

Merci à tous.