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02/01/2015

Devinette (II bis)

Comme je n’ai pas eu de réponse et que c’étaient les vacances (scolaires) et les fêtes, je vous donne une seconde chance en prolongeant la date-limite au 6 janvier 2015.

Et revoici la question :

« Quel est le nom de l’archevêque du Mans dont il est question dans le billet du 30 décembre 2014 ? ».

Écrivains contemporains de langue française : Dominique Bona (XII)

Dominique Bona est discrète et peu connue, me semble-t-il. Je suis tombé  sur son livre « Il n’y a qu’un amour » (Grasset, 2003) par un concours de circonstances, qui m’a fait découvrir André Maurois et revenir à Anatole France par ricochet non pas littéraire mais biographique. En l’occurrence, pour le premier de ces deux écrivains, sa vie est plus passionnante que son œuvre…

 

Dominique Bona.jpgLa bibliographie de D. Bona (je vous ai mis sa photo en grand, parce que…) compte quinze ou seize ouvrages, dont dix biographies. En fait, elle traite de « thèmes » biographiques plutôt que de biographies proprement dites, et souvent l’angle choisi, c’est l’amour ou les amours.

Ainsi, dans « Il n’y a qu’un amour », elle raconte l’amour d’André Maurois pour les trois femmes qui auront marqué sa vie et elle illustre, en filigrane, la thèse qui veut que l’on n’oublie jamais la première, peut-être parce que l’on ne se remet jamais de ses vingt ans. Ce n’est donc pas la vie d’A. Maurois que l’on parcourt mais son parcours sentimental. A. Maurois a d’autres biographes. D. Bona prend les raccourcis et les chemins de traverse.

De même, « Je suis fou de toi » (Grasset, 2014) n’est une biographie ni de Paul Valéry ni de Jeanne Voilier mais le récit de leur passion.

Dans « Camille et Paul, la passion Claudel » (Grasset, 2005), D. Bona raconte surtout les relations entre ces frère et sœur surdoués, qui se terminent par la folie et l’internement de Camille, l’élève de Rodin. Le grand frère viendra quelquefois la voir mais si peu. Terrifiant…

Dans le site Babelio, je trouve, à propos de ce livre, ces commentaires d’internautes que je peux prendre à mon compte : « Écriture vivante et sensible, chapitres courts, recherches et documentation énormes, citations nombreuses : une multitude de renseignements qui donnent à voir en parallèle deux vies, deux trajectoires, deux œuvres », « Cette double biographie des deux Claudel est un passionnant travail historique, faisant renaître le temps d'un livre, la vie sociale et artistique au tournant du 20è siècle, ses courants de pensée, ses conventions, ses codes de société. Le contraste entre la petite bourgeoise catholique et bien pensante, et les milieux artistiques et libertaires, est finement décrit ».

 

Il est vrai qu’avec « Berthe Morisot, le secret de la femme en noir » (Grasset, 2000), D. Bona renoue avec le récit plus linéaire d’une vie, celle de la seule femme peintre impressionniste, égale des plus grands.

 

À force de collectionner les prix littéraires (Interallié, Goncourt des biographies, Elle, Madame Figaro, Prince Pierre de Monaco), Dominique Bona s’est retrouvée Immortelle. Elle n’est pas Marguerite Yourcenar mais elle vaut largement Giscard !

 

Pour autant, son style n’est pas exempt de reproches ; ainsi, j’ai noté dans « Je suis fou de toi » : « Adorable avec les petits-enfants – on peut compter sur lui pour les garder –, Jeannie ne peut pas lui reprocher d’avoir manqué à l’appel… ». Cette phrase est bancale : « Adorable » se réfère à Paul Valéry, tandis que le sujet de la principale est Jeannie, son épouse…

J’ai gardé un souvenir extraordinaire de « Il n’y a qu’un amour », pour une raison que je ne peux pas donner ici, et aussi pour son style, au point que, pour moi, ce livre est bien supérieur à celui d’André Maurois lui-même qui traite du même sujet (« Les roses de septembre »). Mais ses autres ouvrages se distinguent plus par leur composition, leur rythme et l’originalité de leur angle de vue que par leur style.

 

Il me reste à lire « Romain Gary » (Mercure de France, 1987). On verra…

 

D. Bona utilise aussi, il me semble, cette méthode de butinage d’un sujet à l’autre, par sauts de puce, dont j’ai déjà parlé ici. Ainsi, brossant le cadre de vie de Paul Valéry, habitant, dans le XVIè, un immeuble construit par Berthe Morisot et Eugène Manet, en voisin et ami de Julie Manet, la fille unique des susnommés, retrouve-t-elle des éléments de son ouvrage précédent. J’y ai bien retrouvé mon archevêque !

 

En résumé, la biographie, c’est passionnant à écrire et aussi à lire.

01/01/2015

Dis pas ci, dis pas ça (XIII)

À la lettre L, on trouve les liaisons… ça tombe bien, on va lier 2015 à 2014 qui vient de s’achever. Il y a eu des liaisons en 2014, il y en aura en 2015, certaines seront dangereuses…

Bon, en français, la liaison est un « petit supplément d’âme » qui montre son Français de langue maternelle française ; les Francophones de deuxième langue ont en effet beaucoup de mal à « attraper le coup » (il n’y a qu’à écouter la différence d’élocution entre Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg…).

On pense tout de suite au haricot (pour nous, dire « le haricot » et non pas « l’haricot » est naturel). Mais les cas où la liaison est obligatoire sont très nombreux : « tout homme » (le « h » n’est pas aspiré), un « ancien usage », « ils aiment », « on aime », « ils y vont », « courons-y », « donnez-en », « c’est à voir », « trop étroit », « dans une heure », « mot à mot »… À la radio, Bernard Guetta disait "un nhandicap" l'autre jour...

A contrario, il y a une foule de cas où l’on ne fait pas la liaison : après la conjonction « et », « un temps idéal » (malgré le « s » final et la voyelle initiale), « des moulins à vent », « tu portes une jupe courte », « tu pars à huit heures », « de part en part », « des oui en nombre ».

 

Il y a des cas amusants : avec « un savant aveugle », on fait la liaison si le nom est « un aveugle » mais on ne la fait pas si le nom est « un savant » car ces deux mots peuvent tous deux être des substantifs ou des adjectifs.

Et enfin, les fautes classiques (connues sous le nom de « liaisons mal t’à propos » ou de « pataquès ») : l’Académie les appelle les « cuirs » (« il s’est mi-t au travail ») et les « velours » (« vingt-z-euros », « il est venu aujourd’hui-z-encore »).

 

Allez, on attaque 2015. Nouvel an.jpg