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28/02/2015

Miscanthus mysteriosus

Toujours pas la moindre idée de ce que c’est que le miscanthus ?

Pas l’ombre d’un commentaire dans le blogue à l’horizon…

Rien dans mon Dictionnaire Hachette de notre temps…

Rien dans mon Larousse de 1927 en deux volumes…

Rien dans mon Larousse agricole de 1922 en deux volumes…

L’heure est grave, je dégaine Wikipedia.

Ce dernier me répond sans hésiter, en une fraction de seconde, et avec photo

(Miscanthus giganteus par Pschmitz de en.wikipedia.org.

Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Miscanthus_gigante...

File:Miscanthus_giganteus.jpg) :

Miscanthus_giganteus.jpg

Le miscanthus géant (Miscanthus ×giganteus) est une espèce hybride de plantes herbacées de la famille des Poaceae. Elle résulte du croisement par l'Homme de Miscanthus sinensis et Miscanthus sacchariflorus (dont il existe des formes génétiquement très différentes).

Elle fut créée dans un but de production énergétique : certaines espèces du genre Miscanthus (des « herbes à éléphant ») rencontrent un intérêt croissant de la part de l’industrie et d’une partie du monde agricole en raison de sa productivité et de sa teneur en lignocelluloses. Pour en faire des cultures dites énergétiques, des chercheurs ont créé, en Asie, cette nouvelle espèce. Cet hybride, stérile, est en effet très productif.

Depuis son introduction en Europe en 1935 par un horticulteur danois3, aucun cas de développement incontrôlé ou invasivité du Miscanthus Giganteus n'a été recensé à ce jour. En France, la culture du miscanthus évoquée depuis la fin des années 1980 est passée du stade expérimental (1995-2005) à une production commerciale en 2006-2007 à Bannalec, dans le Finistère, puis à Voves, en Eure-et-Loir avec des exploitants actionnaires de la Société Bical Biomasse France, devenue NovaBiom en 2009.

La première récolte a été de 500 tonnes récoltées sur 40 hectares en Bretagne, au printemps 2006. Le miscanthus y avait été planté deux ans plus tôt par Bical UK. Cette production a été achetée en partie par un industriel cimentier, qui teste la valorisation en cimenterie de son pouvoir calorifique inférieur qui est, comme la paille de blé, bien plus élevé que la plaquette de bois (4500 kWh/t, contre 3300 pour la plaquette, à poids égal). En 2010, NovaBiom annonce avoir planté un peu plus de 2000 ha. En 2014, la société Biomasse Environnement Systèmes regroupant plus d'une centaine de producteurs, commercialise divers produits à base de miscanthus sur l'ensemble du territoire français. Le paillage, la litière sont des exemples, BES approvisionne aussi des chaudières industrielles.

 

Comme quoi les Yvelines, sans Wikipedia, c’est pas la peine d’y songer.

27/02/2015

Yvelines-Renault, même combat

Il y a le franglais, bon… C’est pas nouveau ; on sait qu’il est dû en partie (en petite partie selon moi) à la proximité graphique et lexicale avec l’anglais ; son snobisme a été, entre autres, raillé par Marcel Proust dans La Recherche mais, vu l’état des lieux en 2015, ce n’était qu’une aimable plaisanterie.

À partir des années 70, il y eu la manie de donner des noms « à graphie anglaise ou américaine » à des produits ; mon plus lointain souvenir est un modèle de Renault qui avait été affublé de l’adjectif « electronic » (sur la calandre arrière). Depuis cette mode a fait rage ; on ne compte plus les enseignes en anglais, même dans les petites villes de nos belles provinces ; et, sur les ondes en ce moment, Citroën nous bassine avec la publicité de son « cross-over »…

Plus récemment – mais depuis quand ? – les technocrates nous ont inondé d’acronymes français sonnant anglais. De quoi s’agit-il ?

Yvelines golf.jpgJe viens d’en trouver un excellent exemple dans le numéro d’octobre 2013 de la revue du Conseil général des Yvelines, modestement baptisée « Yvelines » (je rigole mais, si ça tombe, il y en a qui prononcent ça « aïe-v’laïne-sss »…).

Ça se trouve page 16 : on nous dit que 130 points de recharge de véhicules électriques ont été installés dans le cadre de SAVE. Bien. Et que signifie SAVE ? Seine Aval Véhicules Electriques (sans É) ! Ce premier exemple est instructif.

D’abord il manque l’accent aigu sur le E… Banal. Depuis 1946, on a bien EDF sans le É de « Électricité de France ». Une partie de la population prononce d’ailleurs « é-dé-eff », voire « l’é-dé-eff », montrant ainsi involontairement son attachement à l’essence « nationale », « publique » et « monopolistique » de cette entreprise. Mais c’est un autre sujet.

Ensuite, pour permettre l’acronyme, le promoteur de la chose a inversé l’ordre naturel des mots en français. En effet, il faut comprendre « Véhicules électriques pour l’aval de la Seine » ; le déterminant est « aval de la Seine », il doit être placé « après » ; le déterminé, mot principal, est « Véhicules électriques » ; il doit être en tête.

 

La page 21 nous réserve une surprise d’une autre nature, moins subtile. Jean-Paul Guerlain, qui s’est illustré depuis dans des saillies radiophoniques remarquées, a créé en 1994 un pôle de compétitivité national à Orphin près de Rambouillet, autour de la parfumerie ; « Shalimar » vient de là, par exemple. Et il l’a baptisé « Cosmetic Valley », tout en se targuant que « tous les produits sont élaborés, fabriqués et emballés en France ». Est-ce la meilleure façon d’en convaincre les Chinois, même s’ils les achètent boulevard Hausmann ?

En son temps, chez Renault (encore Renault !), Louis Schweitzer avait imposé l'anglais dans son conseil d'administration, sans même arguer du même motif que l'inénarrable Didier Michaud-Daniel (Bureau Véritas) (voir mon billet du 18 février 2015). Parce que ça faisait chic, sans doute. 

Dernier coup de bambou, page 33.

On a créé à Carrières sous Poissy le Parc du Peuple de l’herbe, parc paysager le long de la Seine. Il faut croire que ce n’était pas clair puisque le journaliste a intitulé son article « Un petit Central Park en bord de Seine »… On y apprend que ce parc fait partie d’un vaste projet appelé « Seine City Park » localement, et labellisé  « Life+ » par l’Union européenne. Ben, mon colon, les Yvelines, c’est vraiment chic et choc !

D’autant qu’on y développera la filière du miscanthus (mes lecteurs savent-ils ce que c’est ?) et qu’on y créera un nouveau quartier « ZAC nouvelle centralité »…

En octobre 2013, début du chantier, une exposition temporaire attendait les visiteurs. Elle exposait quoi ? 28 big bags. C’est quoi ? des sacs de chantier, of course !

Comme disaient les Deschiens, « On a eu envie de tout casser…

C’est ce qu’on a fait ! ».

26/02/2015

Lectures (III)

J’avais dit que « Lectures » était d’un abord difficile. Voici son début, son « Longtemps je me suis couché de bonne heure », daté de 2002 :

« Mardi, sieste.

Question de Mrs. Sheridan à Disraeli :

-       qu’est-ce qui est le plus désirable ?

-       un cortège splendide, de l’adolescence au tombeau ».

On se dit immédiatement que ce type se fout de nous. Outre que ses siestes nous importent peu, ses citations non référencées et elliptiques nous sont de peu d’enseignements.

Page 68, sous le titre « Littérature française », il rend compte du livre « Gens de Beauce » de Gaëlle Obiégly. « Il est question d’une certaine Jeanne M., jeune fille de province, vivant comme un petit animal : les sensations, la douleur, les autres, comme des animaux eux aussi. Tout cela dense, une chronique d’ombre et de boue étincelante ». Très bien. Mais il conclut son analyse par ces mots : « Qu’est-ce que c’est que cette histoire de littérature à bout de souffle ?  Qui parle ainsi ? Au nom de quoi ? » et passe à autre chose. Débrouillez-vous avec ça…

À la première lecture, j’ai compris qu’il éreintait cette chronique provinciale mais la formulation en était alambiquée.

Dans un second temps, j’ai deviné que, probablement, il éreintait les oiseaux de mauvais augure qui éreintaient une littérature française prétendument « à bout de souffle » et dont au contraire, « Gens de Beauce » serait un magnifique contre-exemple. Et qu’il contestait à ces oiseaux, toute légitimité pour ce faire…

Ça fait quand même beaucoup d’ambiguïté dans un verdict de trois lignes ! On doit pouvoir écrire (et parler) un français plus clair, surtout quand on est critique littéraire…

Heureusement ses goûts littéraires, je les ai déjà évoqués, sont les nôtres, cela le rend familier et amical.

Tout d’un coup, un mardi d’avril 2004, il décide « solennellement » de relire toute la Comédie humaine (Balzac). Ce qui indique qu’il l’a déjà lue intégralement. Alors là, chapeau !