Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/07/2014

Exclusif : France-Inter lit le blogue "Le bien écrire" !

Choc (audiopsychologique) l'autre matin en écoutant France Inter : après avoir parlé de "podcaster" une chronique, l'animateur ajoute "ou bien en baladodiffusion, comme on dit en français".

Stupeur ravie de ma part ! ce commentateur lit donc mon blogue et, plus particulièrement, le billet récent dans lequel je dénonçais ce terme aberrant de "podcast" !

Las, mon bonheur fut de courte durée... quelques minutes plus tard, un autre vilain, sur la même chaîne (comme aurait dit Henri Salvador) parlait de "cashback" pour une nouvelle carte bancaire, piège à gogos.

On n'arrête pas le non-progrès !


D'autant que le "Marianne" du 23 octobre signalait, sur une demi-page, l'organisation d'une journée d'étude à l'Université P. et M. Curie, intitulée "Gender in research"... Le courrier émanait du Ministère de la Research en question, était écrit en anglais et parlait de "training" en "english language"... il était destiné... aux enseignants français ! Sans compter que le sujet, sur le fond, concerne l'étude des spécificités (sexuelles, religieuses et autres), qui est le dada des Américains mais est considéré en France comme "clivant".

Jamais le dernier dans la course au snobisme, feu R. Descoing accueillait sur son blogue la "queer week". C'est du même acabit, je renonce à vous en dire plus.

En fait, il conviendrait que j'en vinsse enfin au sujet initial de ce blogue : vous parler du bien écrire dans les notes techniques, les courriels et les présentations. J'ai une boîte pleine de suggestions et de recommandations. Il serait temps que je l'ouvrisse.

À bientôt donc et vive le subjonctif (et l'impératif, et les appositions).

10/07/2014

Jean, Claude, la mondialisation et l'entropie

Je lisais l'autre matin la copie d'une lettre de Jean-Claude L., député de son état et grand connaisseur du monde de l'électricité. Ce monsieur écrivait aux Maires de son département, et donc à lui-même entre autres, pour leur rendre compte des avancées obtenues grâce à son action. Sur son papier à entête, j'ai remarqué qu'il déclinait son identité de la façon suivante : Jean Claude L., suivant en cela, consciemment ou non, l'habitude américaine qui consiste à accoler deux prénoms. On se rappelle du fameux "George dobel iou Bouche"...

On sait qu'aux États-Unis, la nécessité a fait loi : il fallait se prémunir des trop nombreuses homonymies. Il y aurait eu trop de George Bush. Il y a eu moins de George W. Bush (certains ont dit : "heureusement"). Et quand en plus, le deuxième prénom est le patronyme d'un homme célèbre, Père de la Nation (Washington), c'est encore mieux (on se demande qui honore qui...).

En France, rien de tel ! Il y a très peu de Bruno G. (certains disent "malheureusement") mais même s'il y en avait beaucoup, on ne l'appellerait pas Bruno G. G. Seul son état civil utilise, le cas échéant, son deuxième prénom. Son prénom, c'est Bruno.

Pendant très longtemps, certains ont eu des prénoms à rallonge : Jean-Claude, Marie-Pierre... mais c'était très codifié dans la mesure où seuls quelques premiers prénoms pouvaient se voir accoler un deuxième prénom : Jean, Marie... L'histoire se rappelle aussi de Marc-Antoine et de Marc-Aurèle. Les deux prénoms, réunis par un tiret (et pas semi-cadratin...) formaient un seul prénom.

Dans les années soixante sont apparus quelques nouveaux prénoms à rallonge, toujours avec le tiret. Je me rappelle très bien du ministre François-Xavier Ortoli... d'ailleurs, bizarrerie, c'est le seul prénom composé (avec tiret) à figurer dans le calendrier 2010, avec Jean-Eudes, et deux fois, puisque l'on fêtait François-Xavier le 3 décembre et Françoise-Xavière le 22. Comme quoi porter un prénom composé prédispose à la sainteté... Et sans oublier nos Prix Nobel Pierre-Gilles et Jean-Marie Gustave...

Mais aujourd'hui, foin de ces conventions ! foin du magnifique Fêtnat des enfants nés un 14 juillet !

Les parents se délectent des combinaisons les plus osées : Pierre-Emmanuel, Bernard-Henry, Max-Pol, Pierre-Jean, etc.

Pourquoi pas ? Soit dit en passant, sachant qu'il y a N prénoms possibles en n°1 et M prénoms possibles en n°2, combien y a-t-il de prénoms composés à l'arrivée ? Que se passe-t-il si N=M ? Et si Pierre-Jean et Jean-Pierre sont deux prénoms différents ?

Cela ne serait rien si, là comme ailleurs, le snobisme, le modernisme, le mondialisme, le mimétisme, l'indifférence, l'ignorance, le laisser-aller... ne conduisaient à transformer la règle pour "faire américain", c'est-à-dire "moderne", en abandonnant le tiret. D'où le Jean Claude de notre député électrophile.

C'est quoi la prochaine étape ? des Bernard Pompidou TRUC, des Yves Noah MACHIN... ?

PS. je m'aperçois en relisant (mais oui, je relis !) que j'ai oublié de vous parler de l'entropie. Vous aviez compris, j'en suis sûr, que c'est elle qui est à l'œuvre (et non pas à l'oeuvre) : on met de l'ordre en mettant le tiret ; on détruit l'ordre en l'omettant... le monde va vers son entropie maximale, c'est-à-dire vers le désordre maximal (ou infini) si... l'on n'y met pas bon ordre. Et ça, ça demande de se fatiguer un peu.

09/07/2014

Je suis tombé par terre, c'est la faute à...

La Presse gratuite du métropolitain vient de consacrer un article, pleine page, à une plaie moderne : l'ignorance de l'orthographe (française).

Il ne s'agit pas, comme je le sous-entends dans mes billets, de négligence ou de précipitation ou de désinvolture (telle celle qui fait des ravages dans les courriels et projets de note de nos collègues).

Non, il s'agit bel et bien d'ignorance et de handicap, voire de souffrance, face à cette ignorance.

On y apprend, et ce n'est pas sans une certaine jubilation, que d'aucuns ont décidé de réagir : des Écoles d'ingénieur, des employeurs, des recruteurs et, le besoin créant l'organe, des organismes de formation qui mettent à leur catalogue des "stages d'orthographe", ont décidé de faire face.


Bien mieux : un "Projet Voltaire" soutenu par Adecco et par CEGOS, propose en ligne un entraînement selon différents niveaux de maîtrise et, au bout, une certification du type TOIC ou TOEFL. L'entraînement pour les "professionnels de l'écrit et passionnés" que vous êtes tous, coûte 49 euros. Vous vous devez d'atteindre au moins 500 au test de certification...
Il est dit que certains certifiés inscrivent leur note dans leur CV !

War is over ?