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16/07/2014

Découvrez Luis Sepulveda

 

Ingrédients pour une vie de passions formidables de l'écrivain chilien Luis Sepulveda, mis à part son titre inapproprié (en espagnol, c'est "Écrits de temps de crise", bien plus pertinent), est un vrai régal.

 

 
C'est une suite de petits récits, à la mode sud-américaine (cf. le grand Garcia-Marquez, sur lequel il raconte d'ailleurs une anecdote savoureuse), qui alternent allusions à la vie familiale (il est cinq fois grand-père...) et analyses politiques de la situation de l'Espagne où il vit. Son texte sur la spéculation immobilière et la crise de 2008 est remarquable de clarté et perspicacité. Ça vaut tous les économistes du monde.

 

Il affiche sans ambages ses convictions de gauche, voire d'extrême-gauche, et donne son avis sans fard. Il défend les mineurs, les ouvriers en grève, les pêcheurs sans poisson, les sans-grade...

 

Et il flingue tous azimuts les politicards espagnols, le Vatican, les financiers. C'est même étonnant qu'il puisse en dire autant sur Gonzalez, Aznar, Rajoy et Zapatero, avec autant de virulence, dans un texte public, sans craindre un procès en diffamation.
 
Les retours sur la dictature chilienne et sur son ami Salvador Allende sont poignants.

 

Un homme qui a vécu à Paris et qui écoute Léo Ferré et Barbara avec ses amis, ne peut être qu'attachant !
 
Bibliographie : Éditions Métailié, Paris, 2014

15/07/2014

Lexicodiversité

Dans un billet précédent, je m'insurgeais contre la pauvreté de nos vocabulaires, au regard de la richesse lexicale de notre langue.

Voici un exemple de cette diversité, dans l'Iris de Suse, encore une fois. 

 

"- Je le connais, dit-elle, c'est le Bijou de Quelte.

- C'est lui, dit Tringlot, mais cette fois on va un peu le dorloter. Il se surplombe et il a tendance à fouetter du genou. Il faudrait le parer à fond ; si on se contente de le blanchir, il perd pied tout de suite.

- On l'a toujours paré à fond, dit-elle, enfin, tant qu'on a pu. Il n'est pas commode. Même au travail il se débat comme un diable. D'ailleurs, il a toujours usé ses fers en pince.

- Ce n'est pas sa faute, vous verrez les avalures, vous m'en direz des nouvelles. Si on le dessole, si on l'étampe maigre et si on le planche, barca.

- Vous êtes de la partie ? 

- Un peu, dit Tringlot, et il mit dans ses deux petits mots une humble fierté, comme il convenait.

- Alors, demain en huit. mais il faudrait quelqu'un pour le morailler. Je suis seule." etc. 

Et, en prime, on a un bel oxymore...

PS. le dialogue concerne un cheval... 

14/07/2014

Aux armes (linguistiques), citoyens !

Je ne pouvais pas rater le 14 juillet (2014), d'autant que le soleil réapparaît, après dix jours d'éclipse.

J'ai donc pu mettre mon drapeau tricolore à la fenêtre, et m'atteler à ce billet.

Prenons les armes linguistiques, citoyens et promouvons notre langue.

La défendre, c'est bien mais allons plus loin ! utilisons-la, inventons de nouveaux mots, préservons (sans hystérie ni paranoïa) sa syntaxe et son vocabulaire.

On me dira : si la France n'est pas "puissante" dans le monde, sa langue disparaîtra... certes !

Mais quelle ironie si la recherche, la culture, l'économie, le modèle social des Français s'exportait en américain aujourd'hui, en chinois peut-être demain !

Alors faisons les deux ! inventons le monde de demain en portant haut les couleurs de notre langue d'aujourd'hui !

Que nos futurs Prix Nobel publient en français !

Que nos chanteurs chantent en français partout dans le monde !

Et nous : abusons de nos meilleurs idiomatismes et métaphores, remettons au goût du jour nos innombrables poèmes, pensées et maximes, créons de nouveaux mots pour désigner nos créations, sentons-nous libres, inventifs, sans complexes vis-à-vis de notre langue maternelle, oublions le franglais, cette langue de personne !

Je ne sais pas si vous avez remarqué cette petite musique qui commence à se faire entendre dans les médias : la France deviendrait la première puissance en Europe et le français la deuxième langue parlée dans le monde...

Il faut enquêter là-dessus mais quelle motivation !

Allez, bonne fête nationale à tous !