Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/07/2014

Le français, les Français et les majuscules

C'est arrivé suite à l'émergence de l'adjectif European dans notre espace linguistique, elle-même conséquence de l'envahissement de notre quotidien par l'Europe et des institutions européennes.

On a vu fleurir les termes "The European Commission", "European Count Unit", "The European Policy", etc., le tout avec un E (majuscule).
Et comme un seul homme, nos rédacteurs français se sont mis à écrire : 
"Après retraitement, il n’y avait plus d’écart de performance économique entre distributeurs Britanniques et Français"

Or il n'y a aucune raison de mettre une majuscule sur le b et de f  de cette phrase : en français, l'adjectif ne prend pas de majuscule (sauf en début de phrase).

Le français (et le Français) n'abusent pas des majuscules.

Rappelons les règles (cf. Résumé d'orthographe de H. Berthet) :

- on met une majuscule au début d'un titre, d'une phrase (après un point, parfois après un point d'exclamation ou d'interrogation mais jamais après un point-virgule ni deux points), d'un nom propre, d'un nom de nationalité. Et j'ajoute : au début d'un mot que l'on veut mettre en valeur (ex. : l'Union européenne, la Commission de régulation de l'énergie).

- contrairement à l'anglais, le français ne met pas de majuscules aux noms de mois ni de jours de la semaine (ex. : le lundi 3 mars 2014)

Les journaux anglais ou américains sont bourrés de majuscules dans les titres, quasiment à chaque mot (on se demande bien pourquoi).

En allemand, c'est différent ; on met une majuscule à chaque substantif : der Mann, die Frau...

 

En résumé, on écrira : les qualités des Français et les qualités françaises.

20/07/2014

L'Académie de la carpette anglaise

L’Académie de la Carpette anglaise est une académie parodique, décernant chaque année depuis 1999 un prix dit d’« indignité civique » à un membre des élites françaises qui, selon son jury, s’est distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglais en France et dans les institutions européennes au détriment de la langue française (source Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Acad%C3%A9mie_de_la_Carpette...).

Ce prix « distingue plus spécialement les déserteurs de la langue française qui ajoutent à leur incivisme linguistique une veule soumission aux puissances financières mondialisées, responsables de l’abaissement des identités nationales, de la démocratie et des systèmes sociaux ».

Selon cette définition, ce prix n’est pas une manifestation de chauvinisme, mais une manifestation de promotion de la langue française en contre-pouvoir à la promotion de la langue anglaise là où la langue française pourrait être jugée légitime et de respect de la diversité culturelle, en particulier au sein de l’Union européenne, face à la culture « unique » d’origine « anglo-saxonne ».

Depuis 2001, a été institué un « prix spécial du jury » qui distingue les personnalités de l'élite européenne ou internationale qui, selon le jury, collaborent activement à la propagation de la langue anglaise dans les institutions européennes ou internationales.

Nous avons déjà parlé de la distinction de R. Descoings en 2009. Voici les lauréats suivants :

 

·  2010  : Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste (et ses conseillers en communication), pour « leur recours systématique à des slogans anglo-saxons (du "care" à "What would Jaurès do?") ».

·      2011  : Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP pour « sa vigoureuse promotion de l’usage de l'anglais, de la maternelle aux grandes écoles, et sa volonté de faire de l'anglicisation de la télévision publique, un des enjeux de son parti et de l'élection présidentielle ».

·      2012  : Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche pour avoir déclaré, selon Le Parisien, que, dans le domaine du transport, « l'anglais devrait être la langue d'usage et de rédaction des documents officiels harmonisés. »

·      2013 : Guillaume Pepy, président de la SNCF, pour les « Smiles, les TGV Family, et autres médiocrités linguistiques » et la proposition de « cours de langue anglaise uniquement, dans ses trains champenois ».

 

Et voici les lauréats du prix spécial du jury :

·  2010 : Paul Kagamé, président de la République du Rwanda, pour avoir imposé dans son pays le passage du français à l’anglais comme langue officielle et comme langue de l’enseignement, et pour avoir quitté l’OIF (Organisation internationale de la francophonie) pour adhérer au Commonwealth.

·  2011 : La compagnie Ryanair, présidée par Michael O’Leary, pour avoir imposé, en Espagne, aux femmes enceintes de plus de 28 semaines, un certificat médical exclusivement rédigé en anglais, y compris pour les vols intérieurs (menaçant de ne plus desservir les aéroports ne se pliant pas à cette exigence).

·  2012 : L'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) et l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) pour la campagne publicitaire "Say oui to France, say oui to innovation", qui promeut la France à l'étranger en utilisant l'anglais comme seul vecteur de communication, au lieu de s'adresser dans la langue des pays visés par cette campagne.

·  2013 : Tom Enders, président exécutif d’EADS, « pour avoir annoncé, en anglais seulement, à tous les salariés allemands, espagnols et français de la branche « défense et espace », un vaste plan de licenciements par une vidéo... elle-même sous-titrée en anglais ».


On peut déplorer le titre sarcastique « à la Jarry » et peu mobilisateur de cette initiative… (Pourquoi « carpette » et surtout pourquoi « anglaise » ? ce sont des Français, en l’occurrence, qui sont des carpettes…).

On peut ricaner et se moquer de ce combat de David contre Goliath…

Mais que l’on y songe : chaque fois que de tels renoncements surviennent, que de tels boulevards sont ouverts à l’impérialisme « naturel » des Américains, c’est un peu de notre langue qui s’étiole, c’est un peu de notre rayonnement qui pâlit, c’est un peu de la diversité planétaire qui diminue.

Et l’on peut se poser la question : pourquoi de tels renoncements, pourquoi une telle allégeance à la langue dominante, pourquoi un tel entrain à donner des gages à nos concurrents, de la part des Princes qui nous gouvernent et devraient pourtant être les fers de lance de nos atouts, de notre culture, de nos spécificités et, partant, de notre langue ?

Oui, pourquoi ?

19/07/2014

Versionnage du blogue "Le bien écrire"

 

Le billet "À mes lecteurs de la première heure" daté du 12 juillet a été mis à jour avec les nouvelles statistiques de fréquentation, les 14 et 17 juillet 2014.

Le billet "La Défense du franglais" daté du 4 juillet a été complété le 19 juillet 2014

Le billet "La langue de chez Mail" daté du 3 août a été complété le 5 août 2014 et le sera encore plusieurs fois car il contient un florilège de termes franglais (malheureusement) souvent employés.

Je l'ai coupé en trois billets le 6 août 2014 : le billet initial restreint au mél., une Ébauche d'un lexique franglais-français (qui augmentera au fur et à mesure des ajouts issus de mes prises de note) et un coup de chapeau à Alfred Gilder pour son Dico.