16/11/2015
Jours de deuil national (II)
"… Ainsi je vis ; ainsi
Paisible, heure par heure, à petit bruit, j'épanche
Mes jours, tout en songeant à vous, ma beauté blanche !
J'écoute les enfants jaser, et par moment,
Je vois en pleine mer, passer superbement,
Au-dessus des pignons du tranquille village,
Quelque navire ailé qui fait un long voyage,
Et fuit sur l'Océan, par tous les vents traqué,
Qui, naguère, dormait au port, le long du quai,
Et que n'ont retenu loin des vagues jalouses,
Ni les pleurs des parents, ni l'effroi des épouses,
Ni le sombre reflet des écueils dans les eaux,
Ni l'importunité des sinistres oiseaux."
Victor Hugo
Les contemplations
Autrefois - L'âme en fleur - Lettre
Près le Tréport, juin 18..
07:30 Publié dans Actualité et langue française, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
15/11/2015
Jours de deuil national (I)
"Que le sort, quel qu'il soit, vous trouve toujours grande !
Que demain soit doux comme hier !
Qu'en vous, ô ma beauté, jamais ne se répande
Le découragement amer,
Ni le fiel ni l'ennui des cœurs qui se dénouent,
Ni cette cendre, hélas, que sur un front pâli,
dans l'ombre, à petit bruit secouent
Les froides ailes de l'oubli !
Laissez, laissez brûler pour vous, ô vous que j'aime
Mes chants dans mon âme allumés !
Vivez pour la nature, et le ciel, et moi-même !
Après avoir souffert, aimez !
Laissez entrer en vous, après nos deuils funèbres,
L'aube, fille des nuits, l'amour, fils des douleurs,
Tout ce qui luit dans les ténèbres,
Tout ce qui sourit dans les pleurs !"
Victor Hugo
Les contemplations
Autrefois, l'âme en fleur XXIV
10:21 Publié dans Actualité et langue française, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
14/11/2015
Paradis perdu… pourra-t-on le retrouver ?
Après les événements atroces du vendredi 13 novembre 2015 au soir dans Paris, je n'ai pas le courage de parler de sujets qui ne sont rien devant la mort d'innocents, la douleur de leurs proches et la sidération de tout un pays...
Gardons le silence et rendons un hommage muet aux victimes du malheur...
Le grand homme peut-il nous y aider ?
"… je contemplais tous ces hauts monuments
Qui semblent au songeur rayonnants ou fumants,
Et qui font de Paris la deuxième des Romes ;
J'entendais près de moi rire les jeunes hommes
Et les graves vieillards dire "Je me souviens".
Ô patrie ! ô concorde entre les citoyens !"
Victor Hugo
Les contemplations
"Lueur au couchant"
18:34 Publié dans Actualité et langue française, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)