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13/11/2015

En ai-je trop fait ? Pas assez ?

Claudia Cardinam.jpg

"Pourquoi ? Comment ?

Quelle main jalouse intercepte vos SMS qui sont des SOS ?

Pourquoi la plus belle déclaration d'amour jamais envoyée sur le Net reste-t-elle sans réponse ?

En ai-je trop fait ? Pas assez ?

Quel mot manque, qu'elle attendait ?

Quel mot est de trop, qui l'a agacée ou encolérée ?

On se relit, dix fois, vingt fois, et l'on sent monter en soi, telle la marée, l'impatience du silence, de l'imagination torturée, du secret inaccessible, de la réponse qui ne vient pas et qui ne viendra peut-être jamais…".

Bernard Pivot

"Les mots de ma vie"

À l'article "Impatience"

 

 

07:30 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

12/11/2015

Alerte : le français régresse au Québec

Au moment où j'écrivais mon 500ème billet dans ce blogue "Le bien écrire", je suis tombé sur un article très inquiétant dans le forum "proftrudel2".

Québec-la neige.jpg

Apparemment, il a été écrit par un francophone de là-bas, qui parle de ce qu'il a vécu et entendu. Disons en passant que la forme en est calamiteuse ; j'en ai donc corrigé l'orthographe avant de vous livrer cet extrait :

"Dans la défense de ce patrimoine linguistique, l’administration publique québécoise est à saluer car elle joue un rôle exemplaire et est un moteur dans la promotion du français. Comme l’exige la charte de la langue française, ses activités reflètent le fait que le français est au Québec la langue officielle et langue commune de la vie publique. L’administration publique n’utilise que le français dans l’affichage...

Contrairement à l’administration publique, le privé au Québec exige le plus souvent la connaissance de l’anglais pour occuper certains postes dans certaines grandes entreprises ; cela ne présente pas de danger pour la langue française ; mais il y a danger lorsqu’une entreprise n’exige pas la connaissance du français et engage des anglophones unilingues dans ces postes où ils doivent échanger couramment avec leurs collègues. Cela a comme résultat le fait que la langue d’usage interne de l’entreprise devient rapidement l’anglais.

Et la même chose se produit aussi dans l’administration publique fédérale (NDLR : au Canada donc). La plupart des services publics fédéraux localisés au Québec ont pour l’un des critères-phares de sélection, le bilinguisme. Si vous ne vous exprimez qu’en français et que vous ne parlez pas anglais, vos chances pour travailler au fédéral sont significativement minces, même si c’est pour intégrer un service localisé dans la province du Québec.

Il semblerait donc la maîtrise de l’anglais soit plus payante que celle du français. Cela m’étonnerait fort que la maîtrise du français soit une exigence dans les provinces anglophones, imposée aux personnes qui veulent intégrer l’administration publique fédérale, et encore moins le privé".

C'est grave ce qui se passe pour le français là-bas : le Québec, terre d'immigration qui perd maintenant plus d'habitants qu'il n'en accueille ; le Québec, terre d'accueil de francophones, qui voit maintenant arriver des gens qui ne parlent pas le français ; le Québec, surtout, notre exemple et notre référence quant à la francophonie et la résistance à l'envahissement de l'anglais, qui va peut-être céder à son tour. Affreux !

On sait bien, grâce aux statistiques démographiques, que l'avenir, au moins numérique, du français, c'est l'Afrique. Mais le Québec, quand même, la Belle Province, celle de Leclerc, Vigneault et Charlebois...

1,2,3,4,5,6,7, Québec
Si j'avais les ailes d'un ange
Je partirais pour Québec
Si j'avais des lumières sur mon bike
Je partirais pour Québec
Si j'avais plus de gazoline
Je monterais toutes les belles collines
Quand la noirceur sera venue
J'allumerai des lumières pour ma vue
So when the twilight falls on the heights
I will light my light for my sight
Et je roulerais dans la nuit
En chantant ces jolies mélodies

J'ai passé de belles nuits à Québec
En te caressant avec des beaux becs
J'ai passé des nuits comme ça à Ottawa
En te caressant, en te tenant dans mes bras
J'ai passé des nuits so so à Toronto
Si je me rappelle bien, ça fermait un petit peu trop tôt

Québec Frontenac et St Laurent.jpg

Je suis un Hells Angel à pied
Je roule à bille sur du papier
Je mange des hot-dogs et je bois du thé
Je suis un Satan's Choice raté
Pour faire comme les vrais robineux
Je m'achète de beaux vieux habits neufs
Quand je vas sur la Main je mange des guédilles
Je suis un bum de bonne famille
Et quand je fonce vers la lune
C'est ben assis en Volkswagen avec ma brune
J'aurais trop peur sur un chopper
Avec Aline pourvu que ça pine
Avec Thérèse fraise contre fraise
Faut pas que ça niaise

Si j'avais les ailes d'un ange
Je partirais pour Québec
Si j'avais des lumières sur mon Ford
Je partirais pour Québec
Si j'avais plus de gazoline
Je monterais toutes les belles collines
Quand la noirceur sera venue
J'allumerai des lumières pour ma vue
So when the twilight falls on the heights
I will light my light for my sight
Et je roulerais dans la nuit
En chantant cette jolie mélodie
1,2,3,4,5,6,7, Québec
1,2,3,4,5,6,7, Québec
1,2,3,4,5,6,7, Québec

Québec-France drapeaux.jpg

V.2 le 13 novembre 2015 

11/11/2015

O comme Pivot, comme "mots", comme orthographe

Voici ce qu'écrit Bernard Pivot dans "Les mots de ma vie" (Albin Michel - Plon, 2011) à l'entrée "Orthographe" :

"… je suis ce ramoneur qui s'étonne que leurs rédacteurs fassent des fautes d'orthographe sur des enseignes, dans des publicités, sur la page d'accueil des sites internet, sur des cartes de restaurant, etc. Je m'indigne qu'elles y restent, soit parce que personne ne les a remarquées, soit parce qu'on n'a pas voulu rectifier, cela ayant été jugé sans importance".

Je pense à la jolie Loréna, qui disait "Il y a quand même des choses plus graves", à propos, non pas de l'orthographe, mais du franglais. Il y a toujours "plus grave" quand on ne s'intéresse pas à un sujet ou quand il ne nous touche pas.

Quand il étudiait au Centre de formation des journalistes, il y avait des exercices de détection et de correction de coquilles : "Un professeur distribuait à chaque élève la même page d'un journal. Le jeu consistant à déceler le plus vite possible la coquille, la faute d'orthographe ou de français contenue dans les surtitres, les titres, les sous-titres ou les intertitres". Je ne sais pas si cet exercice a perduré. Mais le fait qu'il ait existé prouve qu'à cette époque, il y avait déjà des coquilles dans les journaux, puisque les élèves en cherchaient et en trouvaient !

Pivot dit ensuite : "(La célèbre dictée) m'a valu la reconnaissance et même l'affection de beaucoup de professeurs de français des écoles et des collèges, et l'inimitié de certains pontes de l'Éducation nationale qui étaient hostiles à cet exercice jugé vieillot, incompatible avec un enseignement moderne dont ils s'efforçaient de l'expulser".

"Mais l'on est bien obligé de constater qu'elle (l'orthographe) ne jouit plus du prestige qui était le sien et qu'elle est tenue aujourd'hui par beaucoup de gens, surtout les jeunes, pour qualité négligeable, superflue. Autrefois, cinq fautes à la dictée vous privaient du certificat d'études, même si votre devoir de maths était parfait".

"Le malheur veut que, de l'orthographe valeur quasi sacrée, nous soyons passés en quelques décennies à l'orthographe considérée comme valeur facultative et ornementale. Nous avons versé d'un excès dans un autre".

Orthographe.jpg

C'est aussi mon avis. Les personnes auxquelles nous faisons remarquer une entorse à l'orthographe, si elles n'en conçoivent pas de la honte et de la rancune, nous reprochent de considérer comme primordiaux des détails sans importance. Elles se trompent car nous ne nous trompons pas dans la hiérarchie des valeurs : le fond est bien le plus important… mais la forme doit d'abord être correcte afin qu'on l'apprécie à sa juste valeur.