24/11/2015
Irritations XXIV : franglais encore, franglais toujours (bis)
Il y a maintenant des pubs entièrement en anglais ! Par exemple celle-ci :
La mention légale, à savoir la traduction en français, ne figure même pas.
Royco se distingue aussi sur les sachets de ses soupes en poudre : si le recto indique en français comment la préparer (encore heureux), le verso verse dans le modernisme idiot ; un encart mentionne : "Suivez les aventures de Daphné dans la nouvelle web série Booste ma life" ! Avec la traduction "Apporte de l'énergie dans la vie"...
07:30 Publié dans Franglais et incorrections diverses | Lien permanent | Commentaires (0)
23/11/2015
Voulez-vous parler de "la chose" ?
"Mais quand j'ai eu l'idée de cette série, en 2006, je n'étais plus grand-chose à la télévision. Dix ou vingt ans auparavant, quand on considérait que j'y faisais de grandes choses, ça n'aurait pas été la même chose. Les choses étant ce qu'elles sont, devant les jeunes technocrates des chaînes du service public, il faut dire les choses, je n'étais plus qu'un has been. Mon influence, mon prestige dataient un peu, c'était dans l'ordre des choses. "Je ne vois pas bien la chose" disait l'un. "Ce ne sera pas une chose facile à faire" disait l'autre. Bref, refusé. Ce sont des choses qui arrivent. Mais ça m'a fait quelque chose".
Ça pourrait être du Raymond Devos mais non, c'est du Pivot.
Et dans "Les mots de ma vie", il ajoute :
"Le mot chose est un miracle de la langue française. Il peut tout remplacer : des objets, des idées, des souvenirs, des projets, des paroles, des sentiments, des utopies.
Et même le sexe : il est porté sur la chose.
Et même la justice : l'autorité de la chose jugée.
Et même le temps : le cours naturel des choses…".
07:30 Publié dans Vocabulaire, néologismes, langues minoritaires | Lien permanent | Commentaires (0)
22/11/2015
À propos de "De conséquence"
C'est vrai que c'est compliqué, le français...
Bernard Pivot, dans "Les mots de ma vie", consacre un article à la locution (adjectivale !) "de conséquence". Mais l'Académie, dans "Dire, ne pas dire", est plus diserte sur le sujet, tout en disant - ouf - la même chose. Je crois l'avoir déjà mentionné mais répéter n'est pas nuisible (et je n'ai pas le courage de fouiller dans les archives du blogue… Lequel de mes lecteurs trouvera le billet en question ?).
Bon, résumons.
"Conséquence" signifie : effet, contrecoup, résultat, ricochet, prolongement, etc.
"Conséquent" se dit de quelqu'un qui agit "avec esprit de suite" ou d'une chose qui est "dans la suite logique de". Jusqu'ici ça va...
On n'a pas le droit d'employer "conséquent" dans le sens de "important", "considérable". C'est un barbarisme dénoncé par Littré. Bon, d'accord.
Mais là où il faut rester calme, c'est quand on apprend que la locution "de conséquence" signifie "important", "considérable". Par exemple : "un homme de conséquence" est important.
B. Pivot cite Brassens, qui connaissait son français sur le bout des cordes de sa fameuse guitare, dans la "Supplique pour être enterré sur la plage de Sète" :
"Pauvres rois, pharaons ! Pauvre Napoléon !
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon !
Pauvres cendres de conséquence !…"
Ni les uns ni les autres ne parlent de l'adverbe "conséquemment", que j'adore et qui signifie "de manière logique" et "par suite de"...
Il est vrai qu'il reste dans la ligne !