01/09/2019
Fréquentation en hausse en août 2019
Magnifique confirmation de la tendance en août 2019 : malgré l’absence de nouveaux billets, la fréquentation a continué sa remontada commencée en juillet, après le « plus bas » de juin. 123 visiteurs uniques recensés, en hausse de 37 % !
L’Amérique du Nord progresse avec 21 % du total (+ 10 points) et je salue le maintien de mes lecteurs africains (1,4 %).
Tout cela m’encourage naturellement à rattraper mon retard dans l’écriture des billets : j’ai beaucoup lu pendant l’été, les livres remplis de « marque-page » s’entassent dans le « purgatoire » de mon bureau avant de rejoindre en bonne place ma bibliothèque ; quelques articles sur la francophonie sont également en attente d’analyse.
Merci à tous et bonne rentrée, littéraire ou non !
08:23 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
31/08/2019
"Des hommes qui lisent" (Édouard Philippe) : critique I
Le Premier Ministre français lit, s’engage pour la lecture, aime les écrivains (et ceux qui les lisent)… et le fait savoir !
Édouard Philippe a commencé son livre « Des hommes qui lisent » en 2011 et l’a terminé en janvier 2017. Il a été publié à l’été 2017, alors que, de Maire du Havre, il devenait Premier Ministre.
Je n’aime pas trop les livres des personnalités, encore moins ceux des politiques ; leurs motivations ne me semblent jamais très recommandables, et c’est sans évoquer le fait que, souvent paraît-il, un journaliste en écrit à leur place tout ou partie… Mais celui-là, on me l’a offert et, en plus, son titre me l’a rendu aimable (je parle bien du livre et non pas de l’auteur). C’est toujours passionnant quand quelqu’un parle (bien) des livres qu’il a lus et aimés (rappelons-nous, par exemple, le Prix Nobel de physique Pierre-Gilles de Gennes parlant de "Ennemonde et autres caractères" !).
Dans son épilogue, Édouard Philippe dit qu’au départ, il voulait écrire un essai sur une politique publique de la lecture (tiré de son expérience à la Mairie du Havre), ce qui est tout à fait louable et souhaitable, et que progressivement c’est devenu un récit. « Il est devenu une partie de ce que je suis » (page 247). Il ne croit pas si bien dire ! Son livre lui ressemble ou du moins ressemble furieusement à l’image qu’un citoyen français d’aujourd’hui a de lui : en apparence simple mais très fier de son parcours, peut-être faussement modeste ; sérieux, appliqué, concentré mais souvent gaffeur ou maladroit ; déterminé mais en pratique essentiellement là pour servir le Prince, en s’effaçant plus souvent qu’à son tour… Voilà, c’est ce que l’on ressent à la lecture de ce récit : « admirez ma culture » mais « vous savez, je ne suis qu’un amateur ».
Je trouve qu’il en fait des tonnes dans la fausse contrition quand il fait la liste, dans son chapitre « Des livres encore à lire » de tous les livres incontournables qu’il n’a pas lu : « Madame Bovary » et « Patrick Modiano » (je le comprends et le reçois cinq sur cinq !), tout Proust, « Les confessions » de Saint Augustin, « La Princesse de Clèves », « Le guépard », James Bond ( ?), le dernier Le Carré, la poésie contemporaine, Kafka… Mais c’est pour mieux dire qu’il adore « Bouvard et Pécuchet », et « Salambô », qu’il a eu la meilleure note d’un devoir de français en hypokhâgne après avoir lu trois pages de « Du côté de chez Swann », que ne pas avoir lu ni Saint Augustin ni Pascal ni Kant n’a rien de honteux, qu’il est d’accord avec Nicolas Sarkozy au sujet de Madame de La Fayette, que M. Juppé le bluffait par sa capacité à lire le week-end même en période de stress, que sa passion pour la Sicile est prouvée par sa lecture de « L’histoire des Beati Paoli », etc., etc., il y a toujours une bonne raison pour que. Un énarque n’a jamais complètement tort et s’accorde ses propres circonstances atténuantes.
À suivre...
07:00 Publié dans Écrivains, Littérature, Livre, Philippe Édouard, Récit | Lien permanent | Commentaires (0)
28/08/2019
"Zéro de conduite" (Michel Onfray) : addendum
Voici une nouvelle qui ne vous intéressera guère, amis d’Amérique… Mais l’occasion est trop belle de pointer une concomitance entre un billet de ce blogue (l’analyse du livre « Zéro de conduite » de Michel Onfray, datée du 26 août 2019 – il y a deux jours) et l’actualité.
Vous vous souvenez sans doute, vous qui avez lu ce billet, que j’y évoquais les piques de l’auteur au sujet de Mme Sylvie Goulard, ex-Ministre de la Défense du gouvernement français, obligée de démissionner à cause de soupçon d’utilisation d’indemnités européennes à des fins partisanes (pour mémoire, ce parti s’appelle le MODEM, c’est celui de M. François Bayrou, également démissionnaire à l’époque). Michel Onfray n’y allait pas de main morte, en 2017, quand il commentait la trajectoire de cette dame, qui, avant d’être ministre, avait été largement rémunérée pour réfléchir sur la gouvernance de l’Union européenne, par une fondation américaine (dont on se doute qu’elle n’a que des visées amicales et philanthropiques sur ladite Union…).
Hélas, mille fois hélas ! Le pire – ou le plus sidérant – était à venir !
On apprend aujourd’hui, dans le fil du Figaro, qu’après avoir rebondi à la Banque de France, Mme Goulard allait être proposée par le gouvernement français à un poste de Commissaire européen (à Bruxelles) !
Oui, vous avez bien lu ! L’Union européenne est bonne fille : on peut toujours « l’étudier » pour le compte d’une puissance alliée mais concurrente (donc pas forcément bienveillante), on peut toujours être soupçonné d’emplois fictifs, on aura toujours une bonne chance d’entrer dans le saint des saints, la Commission non démocratiquement élue qui, de Bruxelles, décide de nos modes de vie et de notre avenir.
PS. Les médias justifient cette décision par le fait qu’elle a été l’un des premiers « ralliés » à M. Emmanuel Macron, lors de l’annonce de sa candidature à la Présidence, cet engagement lui ouvrant toutes les portes… Objectivement, on peut y ajouter son « européennité » incontestable (tout son CV tourne autour de l’Union européenne). Et aussi son cursus : Sciences Po Paris et l’ENA (comme le Président)…
19:46 Publié dans Actualité et langue française, Onfray Michel | Lien permanent | Commentaires (0)