22/09/2014
Noms de pays
J’adore les anciennes provinces françaises, celles que les Révolutionnaires ont remplacées par les départements, parce qu’elles représentaient l’Ancien Régime.
Je ne parle pas des provinces de la France administrative, de la France des 22 régions (Basse et Haute Normandie, Rhône-Alpes, Provence-Côte d’Azur, bououh !) et encore moins des 14 dont l’accouchement est si difficile en 2014.
Non, je parle des 34 provinces d’avant 1790 : Flandre, Artois, Picardie, Normandie, Île-de-France, Champagne ; Lorraine, Orléanais, Touraine, Berry, Bourbonnais, Marche, Auvergne, Nivernais, Limousin, Alsace (territoire de Belfort) ; Franche-Comté, Bourgogne, Lyonnais, Bretagne, Maine, Anjou, Poitou, Aunis et Saintonge, Angoumois, Guyenne, Gascogne, Béarn, Foix, Roussillon, Languedoc, Dauphiné, Provence, Corse ; avec les comtats, la Savoie et le comté de Nice
(cf. http://www.cosmovisions.com/hist-France.htm ).
(avec chacune leur blason)
Mais j’aime peut-être encore plus les trois-cent-cinquante pays, c'est-à-dire les petites circonscriptions de l'époque celtique que l'organisation romaine avait conservées sous le nom de cités, et que les provinces avaient remplacées, ou plutôt groupées. Là non plus, ce ne sont pas les « pays » de la réforme Pasqua, qui m’intéressent ; ils ont ajouté une strate au fameux millefeuille administratif. Ce ne sont pas non plus les inventions plus récentes de la communication touristique : pays des volcans d’Auvergne, pays des Impressionnistes…
Non, ce que j’aime, ce sont les noms, les noms de pays, comme dans la Recherche, souvent accrochés à des conformations géologiques (plateau, vallée, mont…).
Cézallier, Margeride, Arten-se et Livradois, Fo--rez…
N’est-ce pas comme chanter « Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Cléry… Vendô-me » ?
Et les Combrailles, chères à Françoise Chandernagor, et le Gévaudan, l’Aubrac, le Vercors…
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21/09/2014
Noms au féminin
La plupart de mes (nombreuses) amies – des femmes donc… - ne savent pas que « Mademoiselle » a disparu de l’État-civil français et ne rient même pas quand on leur fait remarquer qu’à ce compte-là, on devrait parler de demoiseau (ou damoiseau ?) pour les jeunes hommes…
C’est une réforme logique ; que venait faire le statut, matrimonial ou non, des intéressées, dans la façon de les appeler ? C’était même leur degré de « maturité » supposé qui faisait qu’on les appelait « Madame » ou « Mademoiselle », à tel point que certaines, à partir d’un certain âge, étaient flattées qu’on leur donne du « Mademoiselle »… Foin de ces considérations sexistes ou machistes ; c’était bon pour les époques où les femmes n’avaient pas de carnet de chèque ni le droit de vote.
Aujourd’hui, c’est simple : vous êtes un homme, c’est « Monsieur » (M.) ; vous êtes une femme, c’est « Madame » (Mme). Pour les enfants et les ados, ce sera « jeune homme » et « jeune fille ». Et pas besoin de la théorie du genre !
En revanche, la féminisation des noms de métier – revendication que l’on peut comprendre – a donné lieu à n’importe quoi : auteure, professeure, écrivaine ( !)…
Mme Hidalgo se fait appeler « Madame le Maire » et Mme Macchi, en son temps, tenait beaucoup à son titre « Madame le Directeur du Groupement de recherche » et refusait « la Directrice »…
C’est un peu comme l’orthographe (malheureusement) : l’usage tranchera et aujourd’hui on peut seulement craindre que l’usage ne soit téléguidé par les médias, snobs s’il en est.
En tous cas, pas besoin d’introduire un nouveau genre, le « neutre », comme en allemand, à côté du masculin et du féminin, ainsi que certaines extrémistes le voudraient.
Dernière minute (7 octobre 2014) : un député, Julien Aubert, vient de se voir condamné à une amende (1378 € retenus sur son indemnité du mois) pour avoir apostrophé sa collègue Sandrine Mazotier, qui présidait une séance de l'Assemblée national, de la façon suivante : Madame le Président (au lieu de Madame la Présidente, exigé par le règlement de l'Assemblée, apparemment) ! Du grand n'importe quoi… On a connu nos politiciens représentants du peuple, moins à cheval sur le langage !
Et en filigrane, un bras de fer de la Gauche avec l'Académie française, qui refuse la féminisation des noms de métier. Les députés de Droite y sont aussi majoritairement opposés.
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