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12/11/2018

Brèves linguistiques de la Presse I

Voici quelques coupures de presse concernant le sort réservé à notre pauvre langue française.

Sous le titre « La langue de l’Europe », Marianne notait, le 1erjuin 2018, qu’Emmanuel Macron avait organisé à Paris, après le One Planet Summitet le Choose France, un nouveau sommet baptiséTech For Good, et qu’il y avait fait le discours d’ouverture en anglais.

Pas mal pour celui qui, en Arménie, se voulait le défenseur de la francophonie !

Paroles, paroles, paroles…

L’écrivain et sémiologue italien Umberto Eco disait, lui : « La langue de l’Europe, c’est la traduction ».

Umberto Eco.jpg

Le 12 octobre 2018, Marianne écrivait que le judoka français Teddy Riner allait créer à Paris une école de communication sportive (!), bien sûr baptisée Paris School of Sports

Dans le même numéro, on apprenait que la Cour d’appel de Rennes devait se prononcer sur le prénom du petit Fanch, que ses parents veulent orthographier en breton : Fañch (tiens, mon ordinateur connaît ce signe diacritique absent du français…), prétendant que c’est la seule façon de le prononcer « an » et non « ann » ! C’est dire la force de sujétion de l’anglais qui perturbe gravement les esprits et l’invasion du franglais… Car les mots « dans », « pan », « vantardise », etc., se prononcent bien « an », sans nécessiter de tilde sur le n ! La vraie raison n’est sans doute pas cette question de prononciation, et le journaliste note avec malice que Fañch est le diminutif breton de François, qui se prononce bien « an » en françoy, langue officielle par la grâce de… François 1er !

François 1er.jpg

27/03/2018

Semaine de la langue française et de la francophonie 2018

Alors ce coup-ci, c’est complètement raté ! Qui donc a entendu parler, la semaine dernière, de la Semaine de la langue française et de la francophonie ?

Pas moi en tous cas… il est vrai que j’étais dans le Pays vert, avec pas mal d’occupation et beaucoup d’autres préoccupations ; mais je regardais les revues de presse sur mon téléphone et un peu la télévision… Pas une seule fois je n’ai entendu évoquer cette fameuse (?) manifestation culturelle, qui mettait en scène comme chaque année des ateliers, des jeux, des dictées autour du français.

Il est vrai que l’actualité, dramatique près de Carcassonne, cocasse dans la sphère d’un ancien Président de la République, polarisait l’attention des médias les plus suivis… Mais tout de même ! 

Oui, ce coup-ci, dans l’indifférence et même dans l’ignorance générale, « La Semaine de la langue française et de la francophonie se déroule du 17 au 25 mars 2018. Cette semaine permet de célébrer la langue française à travers de nombreuses animations organisées partout en France et à l'étranger » (annonce sur le site du ministère de l’Éducation nationale).

Semaine d ela langue française 2018.png

Et mes lecteurs et amis francophones des Amériques et d’Afrique, en ont-il eu vent ? (je pense au vent du large, bien entendu). Qu’ils me répondent en « Commentaire » de ce blogue ! 

Est-ce un signe des temps ?

Ou plus simplement que la communication (à outrance, sur tout et n’importe quoi) tue la communication ? 

Alors comment donc ai-je appris – a posteriori – la tenue de cette manifestation confidentielle ?

Eh bien en lisant un article du site influencia.net, qui m’a l’air dédié au suivi de la publicité et qui titrait, le 23 mars 2018 : « Le français à la moulinette de la pub ». Tout un programme, dont je vous rendrai compte dans un prochain billet.

18/12/2017

Retour à Mabanckou

Mon commentaire de l’article de MM. Mbembé et Sarr m’a donné l’occasion de revenir à Alain Mabanckou, qui s’est exprimé souvent sur cette question des relations entre l’Afrique et le monde occidental, et aussi sur la place de la littérature africaine francophone, qu’il fait connaître inlassablement, lui qui, né au Congo-Brazzaville, a étudié en France et a obtenu un poste de professeur en Californie, à Los Angeles. 

Je dispose pour cela de deux articles parus dans Marianne les 7 octobre 2016 et 3 mars 2017, et tous les deux signés de Frédérique Briard.

Le premier commente son livre « Le monde est mon langage » (Grasset, 2016), nouvel essai – dans lequel il excelle – après la parution en 2015 de son onzième roman « Petit piment ».

Cet essai est un hymne à la langue française et à son rayonnement dans le monde. Alain Mabanckou y parle de ces rencontres avec dix-neuf écrivains qu’il apprécie, dans dix-neuf villes autour de la planète : Dany Laferrière, Sony Labou Tansi, JMG Le Clézio, Aminata Sow Fall et bien d’autres.

Le second est carrément un éloge dithyrambique du professeur au Collège de France qui a donné des conférences au premier semestre de 2016 dans l’amphithéâtre Marguerite de Navarre plein comme un œuf (j’y étais et j’en ai parlé dans ce blogue), ainsi qu’un colloque « Penser et écrire l’Afrique aujourd’hui » le 2 mai 2016, qui a rassemblé dix-neuf écrivains, historiens, philosophes, afin de réhabiliter les études littéraires africaines (décidément, dix-neuf serait-il un nombre magique ?) et de ne plus cantonner les productions africaines « dans un département exotique de la littérature française ». Il paraît que c’est ce que savent faire les Américains, en particulier en nommant dans d’illustres facultés des écrivains-professeurs comme Maryse Condé, Édouard Glissant, Emmanuel Dongala et donc Alain Mabanckou.

Et c’est qu’au détour d’un paragraphe on retrouve Achille Mbembé, philosophe qui réclame pour l’Afrique « un nouvel âge de dispersion et de circulation » ! 

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Alain Mabanckou n’est pas un pleurnichard ni un revanchard ; il avance et il veut que l’Afrique fasse de même.