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06/08/2015

La lecture, c'est l'aventure (V) : le passeur de mots

Timothée Laine est passeur de mots.

"Mon obsession, c'est la relation entre la parole et l'écrit. Quand on ouvre un livre, on n'y trouve pas seulement des traces noires sur une page blanche. Il s'agit aussi de sentir la vitalité de l'auteur, son énergie vitale. Ce n'est pas seulement un travail visuel qu'il faut faire, c'est un travail pour entendre le souffle de l'auteur, son cœur qui bat".

Il propose des récitals de voix parlée intitulés "Épopée du poème, épopée du public", à partir de plus de 200 textes mémorisés (un peu comme Fabrice Lucchini, je suppose).

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"Les textes, c'est notre capital, notre patrimoine. Certaines personnes ne savent pas que ça leur appartient, que c'est leur richesse. C'est comme si on réservait cette richesse à une élite. Il est important de dire aux gens : Vous pouvez vous l'approprier".

Source : Le journal des activités sociales de l'énergie (juillet-août 2015).

 

05/08/2015

La lecture, c'est l'aventure (IV) : lire et écrire

Mais écrire, c'est aussi l'aventure.

Voici le témoignage de Jean-Philippe B., extrait du Journal des activités sociales de l'énergie (juillet-août 2015) :

"J'écris des nouvelles. L'atelier d'écriture m'a permis de me vider la tête, de revoir aussi mon français, de mettre les mots au bon endroit, au bon moment.

J'avais dans la tête des histoires d'enfance et je ne savais pas comment les partager. Les mettre sur papier m'a permis de libérer de l'espace dans ma tête, même si ça peut paraître un peu bizarre. J'ai par exemple écrit sur un moment fabuleux que j'ai vécu avec mon grand-père. Il était forain, on est parti ensemble pendant deux mois, j'ai vécu une liberté presque totale, alors que j'avais à peine dix ans. J'étais aussi avec mes cousins qui m'emmenaient dans des aventures extraordinaires. Ça a été un moment très agréable de revivre tout ça.

Le problème des paroles, c'est qu'elles s'envolent, il n'en reste rien après. Écrire m'a apporté une certaine tranquillité.

Et plus d'ouverture : je lis les livres différemment, j'ai plus de sensibilité sur le travail d'écriture des autres. Et j'ai beaucoup plus d'imagination. C'est un vrai plaisir, ça m'amuse et ça me plaît".

N'est-ce pas une merveilleuse revanche sur le temps qui fout le camp, sur l'individualisme et le mercantilisme exacerbés, sur la mondialisation uniformisatrice, sur la technologie aveugle et accaparante ?

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On prend un stylo, une feuille et on vide sa tête (et son cœur), c'est tout simple.

 

04/08/2015

La lecture, c'est l'aventure (III) : ateliers d'écriture

Auteur de plusieurs ouvrages de littérature et de poésie, Véronique Pittolo anime des ateliers d'écriture dans le cadre des PARLE (Pratiques amateurs au rendez-vous de la lecture et de l'écriture) dont j'ai déjà parlé.

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"Animer un atelier ne signifie pas embrigader dans un dispositif scolaire. Pour apprivoiser les personnes, je leur propose de travailler par exemple sur une passion : on peut écrire un poème sur le foot, sur la cuisine, etc.

On n'est pas obligé d'avoir fait des études supérieures ou de lettres pour écrire un poème. Il suffit de savoir faire une phrase : sujet, verbe, complément".

"Bernard Stiegler explique que nos sociétés formatées nous empêchent d'exprimer suffisamment de bon narcissisme (NDLR : c'est AL qui va être d'accord). Savoir que l'on peut avoir un élan créatif redonne un peu de ce bon narcissisme, dénué d'égocentrisme.

La démarche est valorisante : un amateur produit une œuvre, qui va être mise au propre, dactylographiée, voire imprimée. Il y met tout son cœur sans essayer toutefois d'être le meilleur. certains amateurs écrivent des choses géniales, sans le savoir. On peut être très créatif en étant amateur. le collectif de l'atelier est un espace de liberté, d'émancipation de la pensée. Chaque atelier est différent, on ne sait jamais ce qu'il va s'y passer… c'est une aventure".

Et quand on lui demande quel livre a eu le plus d'impact sur elle, Véronique P. répond, la chère enfant : "À la recherche du temps perdu (de Marcel Proust). Je l'ai lu trois ou quatre fois. C'est l'expérience de l'intériorité, si forte et si bien transcrite qu'elle vous accompagne et vous prend par la main".

Source : Le journal des activités sociales de l'énergie, juillet-août 2015

Alors, c'est décidé, on va dans des ateliers d'écriture, cet été ou la rentrée ?