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19/11/2017

Toujours là !

Mais oui, je suis toujours là, avec plein de livres à commenter (bizarrement, je lis plus vite que je ne commente), avec plein d’irritations linguistiques (le charabia, le franglais, l’inclusive…) et avec plein d’émerveillements littéraires !

J’avais travaillé à ce blogue pendant les vacances scolaires de métropole (française) et les lecteurs avaient, eux, déserté… De retour au travail, j’ai eu beaucoup de choses à faire et plus aucune disponibilité pour écrire ; mes lecteurs évidemment ne sont pas revenus, la fréquentation a touché les bas-fonds (un, deux visiteurs uniques – c’est le cas de le dire !). Naïvement, j’avais compté que ceux qui avaient perdu le fil, se seraient reconnectés pour rattraper leur retard de lecture (les billets non lus) mais non… Tant pis !

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Je tiens à l’occasion de cette mise au point à remercier chaleureusement mes amis africains et nord-américains qui, bon an mal an, ont assuré ce « plancher de fréquentation » au blogue et l’ont préservé d’un baisser de rideau.

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Retrouvant un second souffle, je vais dès demain reprendre mes billets bihebdomadaires.

Alors, amis lecteurs, à vos bésicles !

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09:47 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

02/11/2017

"Souvenirs d'une ambassade à Berlin" (André François-Poncet) : critique I

Le meilleur livre que j’aie lu cet été est « Souvenirs d’une ambassade à Berlin » publié par André François-Poncet en 1946.

Le livre est un précieux témoignage sur la vie à Berlin dans les années qui ont précédé la déflagration déclenchée par les nazis, soit de septembre 1931 à octobre 1938, date à laquelle l’ambassadeur a été rappelé par son gouvernement à la demande des Allemands.

C’est d’abord la qualité du style qui m’a emballé ; c’est le français d’un diplomate, probablement formé à l’école des sciences politiques (qui a depuis envahi les plateaux télé et les comités de direction sous le nom de Sciences Po), un écrivain de la trempe de Paul Claudel et de Saint John Perse. Le lire est un régal !

Mais il y a aussi la clairvoyance des analyses – quelques mois seulement après la fin du conflit mondial – qui sont remarquables.

« L’atmosphère de la ville est fiévreuse, orageuse, malsaine. On marche sur un sol mouvant. Les esprits sont excités. Les renversements de fortune, les faillites se multiplient. Le chômage augmente. Par une contradiction surprenante, sous un Chancelier vertueux, la corruption, la dépravation des années précédentes ne sont guère atténuées. La licence des rues s’étale, sans plus de frein qu’auparavant. On continue à voir débarquer de nombreux étrangers qu’attirent les fâcheuses spécialités locales, les spectacles équivoques, l’ « Institut für Sexualforschung » de Magnus Hirschfeld, les bars où les danseuses sont des hommes… Les feuilles de chantage se livrent sans gêne à leur industrie » (page 29).

François-Poncet excelle également dans le portrait des hommes importants qu’il a eu à côtoyer. Ainsi de Pierre Laval :

« Pierre Laval se sentait, alors, en pleine ascension. L’aisance, la rapidité avec lesquelles s’était, en moins de dix ans, édifié sa fortune, politique et matérielle, lui avaient inspiré une foi robuste en lui-même et en son génie. Il se croyait appelé à jouer le rôle d’un grand homme d’État français et européen. Éloigner la perspective de la guerre, affermir la paix, tel était le programme, un peu simpliste, qui devait, selon lui, le mener à la gloire. À la place de Briand, trop vieux, et qu’il reléguait peu à peu dans l’ombre, il rêvait d’apparaître comme le pacificateur d’un univers troublé et déchiré, le héros sorti du peuple et tout proche du cœur des peuples, qui dénouerait les nœuds gordiens, réputés inextricables avant lui » (page 20)

01/11/2017

L'orthographe, c'est tout

Marianne nous apprend, dans son numéro du 20 octobre 2017, sous la plume de Thomas Vallières, que M. Blanquer, sobre et pragmatique ministre de l’Éducation nationale, « a prononcé un non ferme et définitif à cette mode consistant à neutraliser le genre des mots et des adjectifs au nom d’une prétendue féminisation du vocabulaire, instituée dans une recherche d’égalité (...). Rendons grâce au ministre d’avoir enterré cette lubie naguère saluée par Najat Vallaud-Belkacem, aventurée sur une voie puérile qui consiste à abîmer notre langue ».

 « On va pouvoir en revenir à la mission première de l’école qui est la transmission des savoirs et la formation des esprits, domaine dans lequel il y a trop de travail pour embrouiller la tête des élèves (tous sexes confondus) ».

Dans son enthousiasme, le journaliste écrivait : « Le débat sur l’écriture dite inclusive est clos et nul ne s’en plaindra ». À l’école, oui, et l’éditeur qui a voulu se faire de la publicité à moindres frais, en sera pour son argent.

Ailleurs, ce n’est pas sûr…

Et l’Académie française, qui a été mieux inspirée, a soufflé sur les braises quelques jours plus tard en déclarant qu’il s’agissait d’un crime contre la langue. Quelle emphase, quelle outrance !

Non, ce n’est qu’un avatar supplémentaire de la bienpensance et de l’égalitarisme jusqu’au-boutiste.