Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/08/2015

Irritations XXI et étonnements

Lu sur un paquet de frites prêtes à cuire : "Just au Four"... Je connaissais le justaucorps...

Lu sur un placard de AIR LIQUIDE annonçant ses résultats semestriels 2015 : "Creative Oxygen" (c'est leur slogan)... et aussi : "Nos idées créent de la valeur sur le long terme" (et alors, elles en détruisent à court terme ?)... Que l'on songe que AIR LIQUIDE a été fondée par un ancien élève de l'École de physique et de chimie de Paris, Georges Claude ; elle est donc on ne peut plus française, et pourtant...

AIR LIQUIDE.png

 

Lu dans les pages roses du Figaro du 6 avril 2015, cette forte phrase du fondateur de PowerFoule.fr : "Les gens veulent consommer malin et dégager ainsi du pouvoir d'achat pour les achats plaisir". Et s'ils voulaient acheter pingre et consommer joyeux, où irait la syntaxe ?

Au recto de cet article sur les achats groupés d'électricité, "l'histoire du jour" du Figaro, ce jour-là, relatait une décision "à la Najat" de plusieurs États américains (Texas, Géorgie, Washington) : les étudiants pourront choisir en option un langage informatique, plutôt que le français, l'espagnol, l'allemand ou le japonais... Raison invoquée : cela leur sera plus utile dans le boulot !

Ça me rappelle que, quand j'avais visité le MIT (il y a longtemps), une étudiante m'avait demandé d'où je venais... Quand je lui avais répondu "From France !", elle avait eu un regard de profonde ignorance (de où ça se situait).

Un entrefilet du Figaro du 1er avril 2015 parlait de l'association "Lire pour en sortir"  qui développe des programmes de lecture permettant à des condamnés de bénéficier de réduction de peine.

 

 

12/08/2015

Sacré Charlemagne (VI) : propositions pour arrêter la chute

Dans son dossier "Sauvons l'école", le journal Marianne propose des solutions pour arrêter la chute : faire l'inverse de ce qui a détruit l'école, revenir aux fondamentaux, à savoir...

  • restaurer les horaires nécessaires de français et de calcul ;
  • réinstaurer les bonnes méthodes (abandonner les recettes pédagogistes qui ont fait tant de mal) ;
  • retrouver les conditions normales d'enseignement : calme, discipline (l'école doit redevenir un lieu protégé, où les comportements diffèrent de ceux qui s'imposent en société).

Une enquête du ministère révèle que, parmi les 2297 lycées généraux et technologiques français, les 36 établissements qui manifestent la plus forte capacité à amener au bac des enfants qui avaient peu de chances d'y arriver, appliquent des méthodes et des règles qui rappellent celles de l'école "à l'ancienne" : autorité, discipline, révisions le soir, attention aux difficultés individuelles.

"Leurs enseignants n'ont donc pas pour objectif principal et parfois unique de tenir leur classe : ils peuvent enseigner...

Ces lycées qui font réussir sont les conservatoires de l'enseignement public d'avant le désastre...

Les premiers pays dans les classements internationaux (Chine, Corée du Sud, Singapour, Vietnam) pratiquent les méthodes d'enseignement en vigueur en France il y a quarante ans...

La rigueur de la sélection scolaire bénéficie paradoxalement aux élèves issus de milieux modestes".

Pour Paul Langevin, grand scientifique, l'objectif de l'école républicaine en 1945, c'est "la promotion de tous et la sélection des meilleurs".

Dans le même numéro, Jacques Julliard va plus loin dans l'analyse de ce qu'il faut faire :

  1. remplacer le ministère et ses pédagogistes par un haut commissaire à l'éducation, nommé pour cinq ans et rattaché au Premier Ministre ;
  2. faire un bilan (un audit externe) ;
  3. ramener le primaire à ses missions fondamentales : apprendre à lire, écrire et compter (exit le code la route, l'antiracisme, la lutte contre le sexisme, la protection de l'environnement...) ;
  4. réhabiliter la mémoire (vive le "par cœur") ;
  5. lutter contre le consumérisme scolaire (le professeur n'est pas un commerçant, les parents d'élèves ne sont pas des clients) ;
  6. recruter de grands chefs d'établissement et leur donner de l'autonomie (mais préserver l'unité des programmes entre tous les élèves de la nation) ;
  7. supprimer le bac ;
  8. réformer le premier cycle de l'enseignement supérieur (mais garder les classes prépa.) ;
  9. abolir la condition étudiante, imbriquer l'enseignement dans la vie active ;
  10. faire ratifier par référendum le nouveau pacte éducatif.

 

Remonter la pente.jpg

 

11/08/2015

Sacré Charlemagne (V) : des chiffres et pas de Lettres...

Dans le dossier "Sauvons l'école" d'Éric Conan, déjà cité, il y a des chiffres sur la baisse effarante du nombre d'heures d'enseignement du français dans l'école républicaine. Ce sont ceux de Loys Bonod, professeur de lettres dans un lycée parisien, auteur d'un travail de spéléologue.

Au cours d'une scolarité complète (primaire --> collège), le nombre d'heure a baissé de 32 % (de 2808 à 1908 heures, soit -900 heures) entre 1976 et 2015, et ce malgré des alertes répétées sur le niveau insuffisant des élèves en français.

Au moins 20 % des élèves entrant en 6ème ne savent pas lire !

Aujourd'hui, un élève entrant au lycée a bénéficié d'autant d'heures de français que son prédécesseur, il y a quarante ans, quand il entrait... au collège !

À cela se sont ajoutés d'autres renoncements (travail en demi-classe, travail à la maison)...

À cela s'ajouteront prochainement les innovations de la réforme de Mme Belkacem : l'accompagnement personnalisé et les enseignements pluridisciplinaires demanderont des heures qui seront prises sur les enseignements disciplinaires, réduits en conséquence à peau de chagrin.

 Chute dans un gouffre.jpg