11/04/2015
Un monde commun et le Roi Soleil
"Constituer un monde commun, c'est aussi installer autour des individus les mêmes références. Le lien étroit, toujours réaffirmé, entre l'étude du français et la lecture des grands textes ajoute à la maîtrise commune de la langue, la référence commune à une histoire, à une manière collectivement délivrée par les poètes, les romanciers, les moralistes, les dramaturges, de penser l'homme ou de s'interroger sur cette bizarre créature.
Un des usages typiques de la culture littéraire traditionnelle est celui de la citation, dont le symbole fut longtemps constitué par les célèbres pages roses du Petit Larousse.
… La citation, la référence forment une langue dans la langue, elles instaurent la complicité du clin d'œil.
… Mots communs, lectures communes, histoire commune… pas de monde commun non plus sans les mythes et les personnages qui l'incarnent, d'Ulysse à Dom Juan, de Panurge à Rastignac, et dont les noms sont devenus des notions".
Ces mots de François Taillandier dans son essai "La langue française au défi" (Flammarion, 2009, dans la collection Café Voltaire), j'y ai pensé quand une étudiante m'a demandé, poliment et presque rougissante, si je pouvais expliquer qui était le Roi Soleil, que j'avais cité dans un visuel à propos de Vauban, pionnier de l'estimation des projets de génie militaire. Est-ce que ce n'est pas Napoléon ? a dit un autre...
21:17 Publié dans Histoire et langue française | Lien permanent | Commentaires (0)
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