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27/11/2018

Brèves linguistiques de la Presse III

De Joschka Fischer, ancien vice-chancelier allemand : « L’arrivée d’une nouvelle génération au pouvoir est une chance pour l’Europe. Macron et son équipe sont jeunes et ils parlent anglais, langue de la mondialisation » (entretien dans le Point, cité par Marianne, 29 septembre 2017). Même les Verts (allemands) font du jeunisme et de l’américanisme… Pauvre Europe !

Rien à voir avec l’anglais (encore que…) mais beaucoup à voir avec M. Macron : l’historique des privatisations établi par La Croix et cité par Marianne le 13 avril 2018, déroulé sur trente années d’application scrupuleuse et patiente des injonctions du néo-libéralisme (Milton Friedmann, la stratégie du choc, l’Union européenne, etc.). Que l’on en juge :

 

Secteur

Premier Ministre

Télécommunications (France Télécom…)

Rocard, Juppé, Jospin, Raffarin

La poste

Jospin, Raffarin

Électricité (EDF…)

Juppé, Raffarin

Gaz (Gaz de France…)

Jospin, Raffarin

Chemins de fer (SNCF…)

Cresson, Juppé, Jospin, Raffarin, Fillon, Ayrault, Cazeneuve

Autoroutes

Villepin

Et après ? Aéroports de Paris, Française des jeux…

Philippe

Sans parler des banques, de Renault, etc.

  

Année après année, depuis trente ans, à droite comme à gauche, se poursuit le démantèlement des entreprises publiques du pays, tantôt pour récupérer des fonds, tantôt parce que privées elles devraient être « plus efficaces et plus innovantes », tantôt pour – soi disant – obéir aux injonctions de Bruxelles, tantôt pour diminuer l’influence d’un syndicat jugé trop puissant,  tantôt par simple conviction idéologique (le néo-libéralisme de l’École de Chicago)… Cela permet surtout de ne plus s’embarrasser de l’exigence sociale (la vitrine) et de laisser les capitalistes engranger les revenus (voir l’exploitation des autoroutes) ou, quand ça tourne mal, se débrouiller avec les problèmes.

Ultime astuce : vendre les actions des nouvelles privatisées aux citoyens dépouillés de leurs services publics, au motif de développer l’actionnariat populaire… Aucun, sauf exception, n’y a gagné un centime.

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