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29/08/2017

Inclure par l'orthographe et la grammaire ? (Addendum)

Synchronicité, quand tu nous tiens… !

J’avais à peine fini d’écrire le billet du 28 août 2017, « Inclure par l’orthographe et la grammaire ? » – et je me demandais si ce billet n’était pas une publicité gratuite et indue pour une cause que je ne soutenais pas – que je tombai sur cette page du livre de Jean-Paul Brighelli « Voltaire ou le jihad » (dont j’aurai l’occasion de reparler) : « Maîtriser la langue, c’est en saisir tous les degrés, toutes les nuances – y compris l’ironie d’une caricature. Ceux qui se sont émus des blasphèmes de Charlie ne maîtrisaient rien de la langue – mais ils imposaient leur fascisme, faute de se plier aux règles. Faute de perpétuer la culture, on tend la main à ceux qui vous la coupent.

Pour avoir connu Barthes, je sais que cet homme de très profonde culture n’aurait jamais accepté que la langue, dont il avait une maîtrise exceptionnelle, soit massacrée par des imbéciles qui croient intelligent d’écrire « professeure » et de dire « madame la maire ». Je ne sais pas si ces formes, aujourd’hui imposées par ceux-là mêmes qui ont tout fait pour que la langue ne soit plus vraiment enseignée à l’école, survivront à la mode passagère d’un égalitarisme qui est tout ce qu’on voudra, sauf de l’égalité. Seul l’usage, qui est le maître de la langue, en décidera.

Voilà cinq siècles que s’est imposée la règle d’accord du participe conjugué avec « avoir », selon que le COD est ou non antéposé. En soi, elle est tout à fait arbitraire et non fondée. Mais elle est là, et toutes les tentatives pour la révoquer ont échoué. Alors les velléités dictatoriales des chantres de la parité et autres balivernes de saison ne s’imposeront que si la langue le permet, et pas autrement. Son totalitarisme est beaucoup plus ancien que celui des majorités qui vont et viennent. Fasciste, oui – encore heureux » (page 54 de l’édition l’Archipel de 2015).

Ces lignes sont extraites du chapitre 7 « Parler français », qui commence par la fameuse affirmation de Roland Barthes : « La langue est fasciste ».

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