08/08/2015
Sacré Charlemagne (III) : c'est le français qu'il faut défendre
Dans le Marianne du 26 juin 2015, Pierre Nora, historien et académicien (et accessoirement compagnon d'Anne Sinclair) a pris la plume pour apporter son point de vue sur l'état de l'Éducation nationale et plus précisément sur le mouvement en cours de défense des langues anciennes, en l'occurrence surtout le latin.
Que dit-il ? En substance que l'on peut appréhender l'antiquité latine (sa culture, sa littérature, son art de vivre, etc.) sans forcément apprendre le latin comme une langue que l'on aurait à parler ou, du moins, qui nous servirait à lire les auteurs antiques "dans le texte". Il faut absolument que la jeunesse étudie nos bases culturelles mais pas forcément le latin en tant que tel, parce que cela demande de connaître la grammaire. Or, on ne lui apprend plus la grammaire...
Pour Pierre Nora, la priorité est donc d'apprendre le français !
"Un enfant qui ne dispose, à l'entrée du collège, que de 300 mots, par rapport à son voisin qui en maîtrise 1000, est condamné d'avance. Aucun avenir scolaire ni intellectuel ni social. Les discussions autour de la réforme du collège et des programmes ne sont que du vent tant qu'on n'aura pas pris à bras-le-corps le seul problème qui compte et détermine tout le reste : la lecture, la grammaire, le vocabulaire et l'orthographe, l'expression écrite et orale...
Défendons d'abord le français !".
Au point de délabrement où l'on en est, je pense qu'effectivement, il faut sauver les meubles et revenir aux fondamentaux comme disent les économistes : apprenons à tous le français, avec l'objectif qu'ils le maîtrisent parfaitement.
Ce qui, soit dit en passant, signifie que les enfants doivent apprendre les conjugaisons et se coltiner les grands textes ; on n'a rien sans rien.
Et tant pis s'ils s'ennuient ou se sentent humiliés...
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